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                             Yoo ma



C'est à ce moment précis que je me suis mise à regretter ce que j'avais fait. J'ai perdu ma seule vraie amie à cause de mes enfantillages.

Une année s'est écoulée, mais je n'arrive toujours pas à l'oublier...

Yoo ma, réveille toi. Tu vas être en retard pour l'école.

La voix de mon père m'extirpe de ma rêverie.

Je sors de mon lit. La main posée sur mon armoire, je me dévisage dans le miroir. L'éclat qu'il y avait dans mon yeux a disparu, un peu comme si j'étais morte à l'intérieur. Je me détourne et commence à me préparer pour l'école.

Papa, j'ai fait des cupcakes pour toi et tes collègues, dis-je en passant devant mes parents et en me dirigeant vers la porte principale de la maison. Ils sont dans le frigo.

Ah merci, je ne manquerai pas de les leur donner, l'entends-je crier de l'intérieur, alors que je continue de marcher sans m'arrêter.

Tout comme moi, plusieurs élèves sont en route pour le lycée, mais je me retourne et prends la direction opposée. Sur le chemin, je pique une rose blanche du jardin d'un inconnu et après quelques minutes j'arrive enfin au cimetière.

Je la trouve assez rapidement. Une pierre avec le nom Park Young Ji  incrusté dessus. Je place la rose sur la pierre et je me tiens là en silence.

Je suis désolée, murmuré-je les yeux fermés avant de m'éloigner.

Quand j'atteins le portail du lycée, les mêmes scènes se déroulent devant mes yeux. Je passe devant des membres de l'équipe de foot durant leur séance de jogging matinal ; dans les couloirs, plusieurs élèves discutent en face de leurs casiers, certains d'entre eux me saluant avec respect.

Arrivée à ma destination, la salle du conseil des étudiants, j'y trouve Mlle Areum occupée à écrire des consignes pour nous au tableau. L'une d'elle capte mon attention :

Si vous êtes fatigués après les cours, vous pourrez venir me rejoindre plus tard pour boire un thé.

Très gentil de sa part...

Je m'éclaircis la gorge :

Bonjour Mlle Areum.

Elle sursaute. Absorbée par ce qu'elle écrivait, elle n'avait pas remarqué ma présence.

Elle se retourne et affiche un sourire timide :

Yoo ma ! Tu es toujours la première à arriver. Pas facile d'être la présidente.

Elle tire une chaise de la longue table rectangulaire qui se trouve au centre de la pièce et la rapproche du tableau afin de continuer à écrire en étant assise.

Je m'y suis fait, je lui réponds avant de m'asseoir sur la chaise située à l'extrémité de la table.

La vengeance d'une morteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant