Exit Wounds

C36- Trop impulsif (partie 2)

Trop impulsif | part two

Les feuilles mortes qui jonchent le sol craquant lorsque les bottes de Kidcaid les piétinent lentement. Le bruit que cela fait, génère une certaine pression qui se fait de plus en plus importante au fur à mesure que Kidcaid se rapproche de moi.

Le loup s'avance avec une lenteur agonisante ; me scrutant comme il pourrait le faire avec une proie. 

Tous ses mouvements sont calculés au millimètre près. 

Ils sont tous pensés afin de faire naître une panique en moi jusqu'à ce qu'elle me dévore progressivement : ses yeux assurés qui brillent malicieusement, ses crocs acérés qui se reposent sur sa lèvre inférieure de manière menaçante et ses longues griffes le traduisent d'ailleurs parfaitement.

Je déglutis difficilement lorsque Kidcaid s'arrête en face de moi avant de se pencher en avant. Son corps bloque complètement mon champ de vision. Kidcaid est intimidant et il le sait. C'est d'ailleurs avec une sorte de plénitude malsaine qu'il le fait à chaque fois.

Il y a une fraction de seconde entre le moment où Kidcaid se penche devant moi et le moment où ses doigts s'enroulent autour de mon cou et que mes pieds ne touchent plus le sol.

Le loup me met à sa hauteur afin que nos yeux soient au même niveau. La couleur azurée de ses yeux n'a jamais été autant visible qu'à cet instant, ce qui m'oblige à être davantage vigilant.

Je me mords l'intérieur de la joue en ne le quittant pas une seule fois des yeux. Il faut que je puisse réagir au moindre mouvement que Kidcaid serait susceptible de faire. 

Il suffirait d'une erreur, d'une analyse éronée de la situation pour que Kidcaid me tue et je ne peux pas le laisser faire. 

Je peux encore me battre, je dois encore me battre.

Kidcaid me fixe intensément avant de montrer les crocs subitement en laissant un grognement bas frémir de sa gorge. Un long frisson me parcourt l'échine et mes yeux s'écarquillent à la vue de ses crocs à quelques millimètres de mon visage. 

Instinctivement je tente de m'éloigner de lui. Cependant, les doigts de Kidcaid resserrent davantage leur emprise pour me maintenir le plus immobile possible. 

Ma jugulaire est opprimée que pendant quelques secondes mais j'ai l'impression que plusieurs minutes passent avant que je puisse respirer de nouveau. Je jure doucement avant de lever les yeux une fois de plus vers Kidcaid.

« Je pense que tu as brûlé des étapes mon grand, invite-moi au moins à dîner avant » articulais-je difficilement avant d'essayer de forcer Kidcaid à me relâcher. Je place mes mains sur la sienne et essaye de déloger chacun de ses doigts de mon cou.

« Boucle la » grogne-t-il avant de jeter brusquement au sol.

Instinctivement, je tends légèrement la main en espérant ainsi amortir ma chute. Cependant, à l'instant où ma main touche le sol, elle ne peut pas supporter le poids de mon corps réparti de manière inégale et un peu trop brusquement . 

Mon poignet faibli et l'instant d'après je suis au sol. Je hisse de douleur avant de prendre mon poignet entre mes doigts afin de le masser pour tenter de dissiper la douleur.

Néanmoins, Kidcaid ne me laisse pas le temps de faire quoi que ce soit. Une forte douleur au niveau l'abdomen me foudroie momentanément et je me fais retiens de ne pas me recroqueviller sur moi-même.

J'ai à peine le temps de voir la botte de Kidacid sortir de mon champ de vision qu'elle réapparaît aussitôt. Mon cerveau capte la douleur une fraction de seconde après que mon corps ne l'ait reçu. Par conséquent, le pied de Kidcaid s'abat violemment sur moi et je ne ressens rien au moment de l'impact.