Chapter Thirty-four - A deux doigts d'exploser
Je ronge nerveusement mes ongles alors que je bouge les jambes frénétiquement de haut en bas.
Cela fait une heure que je fixe le mur dans ma chambre.
Une heure que des millions de pensées me torturent longuement.
Une heure que le souvenir du baiser de Derek ne cesse de caresser violemment chaque lobe de mon cerveau.
Une heure que je crois devenir complètement fou.
Deux jours ont passé depuis que Derek m'a embrassé. Ce fut un événement complètement inattendu, mais pas moins plaisant. La surprise ne s'est pas seulement arrêtée à l'acte - elle est allée plus loin que ça. Ce baiser, n'était rien de ce que j'avais imaginé - non pas que j'avais imaginé activement embrassé Derek plusieurs fois, mais je reste tout de même curieux.
Les lèvres de Derek contre les miennes étaient douces et ont laissé un goût légèrement sucré sur mes lèvres à chaque fois que nos lèvres se rencontraient. D'ailleurs, mon cerveau garde égoïstement le souvenir de ce goût comme si c'était l'une des choses les plus précieuses au monde. Une empreinte, une marque compliquée à effacer.
Pourtant, cette nuit-là, ses lèvres ne sont restées contre les miennes que quelques secondes. Certes, c'était assez pour qu'il goûte les larmes qui dévalaient encore sur mes joues ou pour qu'il ait un avant-gout de ma culpabilité, mon amertume et ma tristesse. Mais ce ne fut pas assez pour que je me rende compte de ce qui était en train de passer à cet instant précis.À ce moment-là, j'étais complètement paralysé. Je n'ai pas eu le temps de lui rendre son baiser ou de lui transmettre tous les sentiments que j'essayais constamment de dissimuler. Je me souviens juste de l'horrible sensation de froid qui m'a englouti une fois que ses lèvres ont quitté les miennes.
À la seconde où sa chaleur corporelle a cessé de se mélanger avec la mienne, j'ai cessé d'être figé, mais, à la place, j'ai paniqué. J'ai laissé la première chose qui m'est venu en tête quitter la barrière de mes lèvres -quelque chose de profondément stupide dont je ne veux pas me souvenir.
J'ai tapoté sur l'épaule de Derek, j'ai dû placer « mec » au moins six fois de suite dans une phrase puis, j'ai pratiquement quitté son loft en courant.
Autant dire qu'il était primordial pour moi de l'éviter les jours qui suivirent.Ce n'était pas compliqué d'éviter Derek étant donné que Beacon Hills était plutôt calme ces derniers jours et que, par conséquent, il n'avait pas besoin de moi pour élucider une quelconque affaire.
De plus, je ne me rendais pas tout le temps aux réunions de la meute habituellement donc, ne pas me voir apparaître de manière impromptue quand il n'a pas d'enquête en cours, ne sort pas de l'ordinaire. Et si jamais un des membres de la meute venait à me questionner sur les raisons de mon absence, l'école devenait mon excuse principale - et ça fonctionnait à chaque fois.
Donc en théorie fuir Derek physiquement est simple, mais le fuir mentalement est une autre histoire.C'est comme si mon cerveau était contre moi. Depuis ce jour-là, mes pensées n'ont pas arrêté de me torturer durant toute la journée, ne me laissant aucun répit. J'étais trop excité, peu concentré, je parlais trop, j'étais trop anxieux. Une multitude d'états qui me rendaient dingue - et probablement ceux autour de moi.
Cependant, ce qui a été pire fut l'anxiété. Ces deux derniers jours furent cauchemardesques à cause de l'anxiété qui me dévorait avec entrain.
Deux personnes qui échangent un baiser de deux secondes ne devraient pas être un drame, ça arrive à beaucoup de personnes sur terre en théorie. Pourtant, mon cerveau le voyait autrement.Il a manipulé mes souvenirs et mes sentiments jusqu'à ce que je vomisse au sol, tremblant plus que nécessaire. Il a décuplé ce sentiment d'urgence qui a implanté en moi une certaine terreur qui m'empêchait de sortir de chez moi sereinement.
Mon cerveau a fait remonter mes pires défauts qu'il s'est amusé à faire tourner en boucle jusqu'à ce que ne puisse pas avaler quoi que ce soit. Mais surtout, il a laissé mes désirs les plus profonds s'étaler au premier plan jusqu'à ce que je ne puisse penser qu'à Derek la plupart du temps et mon envie terrifiante de goûter ses lèvres une fois de plus et à veiller à ce que je me sente coupable à chaque fois.
J'ai tenté de me rationaliser. Après tout, j'étais encore un adolescent, il me semblait normal de penser que mes hormones ont subi un pic démesuré qui joue avec mon cerveau. Une autre partie de ma tête me disait quelque chose que je n'avais surtout pas envie d'analyser. Et la dernière activait à chaque fois cette chose qui me faisait dérailler.
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Exit Wounds
Fiksi PenggemarEt si je vous disais que les êtres abominables existent ? Que les histoires folkloriques sont bien plus que des mythes et qu'ils se rapprochent de la réalité bien plus que vous le croyez ? Si vous connaissez l'histoire du petit chaperon rouge et bie...