Exit Wounds

C36- Trop impulsif (partie 1)

Thirty-two –Trop Impulsif | part one

Le bruit des flammes qui lèchent les murs de la bâtisse est le seul que j'entends pendant un instant. Tous les autres sons environnants sont étouffés, alors que le bruit terrifiant que fait les flammes qui dévorent les façades de la demeure, semblent me narguer continuellement.

Mes yeux ne se détachent du spectacle qu'elles offrent. Elles se propagent rapidement et avec une agression telle, que je pense être en face d'une terrible tornade. 

Les flammes noircissent les matériaux à une vitesse alarmante alors que les débris qu'elles laissent s'envolent dans le ciel avant de retomber à mes pieds.

Je serre les poings à mes côtés lorsque je reconnais un bout de ce qui reste de l'un des rideaux que nous avions achetés pour colorer la demeure maussade. Toute la meute avait commencé à reconstruire petit à petit la demeure, dans le but d'effacer toute trace de l'horrible évènement qui s'est déroulé des années plus tôt.

La demeure commençait à ne plus ressembler à une maison abandonnée, émanant de souffrances, de regrets et de sang. Il devenait plus facile de respirer à l'intérieur, mais, maintenant ce n'est que des fragments de souvenirs. En quelques secondes tous les efforts réalisés se sont envolés.

C'est comme s'il était impossible que Derek avance, qu'il se reconstruise. Comme si, il ne lui a pas été donné la possibilité se libérer de la culpabilité, de ce passé trop lourd qui ne cesse de le hanter.

J'ai l'impression de me retrouver des années auparavant, lorsque la demeure des Hale avait brûlé pour la première fois, décimant la quasi-totalité de la famille des Hale. Je n'avais eu l'occasion de voir les images que via les journaux, pourtant à ce moment-là, ce fut éprouvant. 

Eprouvant de savoir que plusieurs personnes ont perdu la vie ce jour-là sans que rien n'ait pu l'empêcher. Aujourd'hui, ce sentiment me foudroie davantage.

La chaleur des flammes qui réchauffent vicieusement ma peau me rappelle le fait que je ne suis pas en train de lire ce qui s'est passé. Ça se passe là,  devant moi, c'est réel. 

Pourtant, comme des années plus tôt, je me retrouve incapable de faire quoi que ce soit pour l'en empêcher.

Je n'arrête pas de me souvenir de ce que Peter nous avait raconté. La façon dont il décrivait cet évènement était terrifiante. Il nous a raconté comment il fut prisonnier des flammes ce jour-là. 

Il a dû voir toute sa famille mourir alors que les flammes dévoraient sa peau. Il lui a été impossible de guérir, car ces dernières brûlaient sa peau plus vite que la guérison ne s'activait. Il a tout senti, tout entendu, hurlant pour pouvoir s'échapper de sa propre maison.

Je n'arrête pas de me dire que c'est probablement ça que la meute est en train de vivre actuellement et ça me tétanise.

J'essaye de me rassurer, de me dire qu'il y a une probabilité pour qu'ils ne se trouvent pas à l'intérieur. Il se peut qu'ils aient eu le temps de s'enfuir avant que les flammes ne les piègent. 

Cependant, en voyant le sorbier qui entoure la maison, je sais que ce n'est pas le cas. 

Ils n'ont pas pu s'échapper. 

Le sorbier est une barrière de protection extrêmement puissante souvent utilisée contre les êtres surnaturels. Peu importe le nombre de fois qu'ils voudront la franchir, ils ne pourront pas.

Le seul moyen de les libérer est de briser le cercle.

Juste une petite brèche suffit. Rien de plus, rien de moins.