C17 - Culpabilité du survivant

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Chapter Seventeen – Culpabilité su survivant

Un drap blanc posé par le médecin légiste recouvre le visage de la dernière victime, tandis qu'un homme se tient debout le cadavre, les épaules affaissées. J'ai compris un peu plus tard, qu'il s'agissait du père de l'une des victimes. Le corps de son enfant a été le seul identifiable. L'autre était trop amoché pour que puisse avoir même une idée sur l'identité de la victime.

Un des officiers demande au père de s'éloigner de la civière pour qu'il puisse amener le corps à la morgue. Il assure le père qu'il aura la possibilité de revoir sa fille lorsque l'affaire sera close. L'homme secoue la tête négativement en fixant le drap qui recouvre le corps de sa fille. Ses cheveux blonds partent de tous les sens à cause du nombre de fois qu'il a passé sa main dedans et la cravate qu'il avait précédemment a disparue.

Il parle fort à l'officier, comme pour revendiquer ses droits en tant que père ; pose des questions auxquelles il n'aura jamais de réponse. Je détourne mon attention de la scène lorsque l'officier détache l'homme de la civière. L'homme s'effondre au sol aussitôt. Comme si le fait de rester auprès de sa fille était son seul point d'attache. Une équipe paramédicale intervient dès que l'homme percute le sol violemment.

C'est le sixième meurtre ce mois-ci.

Huit personnes sont mortes depuis que le premier a ouvert un palmarès accablant de victimes. Nous ne savons toujours pas qui en est l'auteur, ni son mobile. La seule chose dont nous sommes à peu près certains, est le lien entre tous les meurtres - non pas que ça nous avance à grand-chose. Nous sommes en train de chasser un fantôme. Quelqu'un de plus malin que toute une meute. Et s'il n'y avait pas cet enjeu non négligeable, je serais surement en train de m'extasier devant le génie de Jane doe.

Je me mords nerveusement lèvres et passe une main dans mes cheveux légèrement gras. Lydia est en train de faire une déposition à un officier un peu plus loin. Scott est à ses côtés, attendant probablement qu'elle termine.

Un soupir quitte mes lèvres lorsque je shoote une pierre avec mon pied. Apparemment, toutes les personnes sur la scène de crime sont de potentiels suspects. C'est la raison pour laquelle les officiers nous ont gardés. Nous étions environ une dizaine à avoir assisté à la découverte des cadavres et cela fait environ une demi-heure qu'il nous a été dit de ne pas bouger.

Mon père est arrivé il y a cinq minutes sur la scène du crime et à tout de suite prit le relai. Il porte des lunettes noires sur son nez et ses cheveux grisonnants ont l'air plus dégarnis que d'habitude. Son uniforme marron est légèrement froissé et lui colle à la peau. Ses bottes marquent la terre lorsqu'il bouge et sa voix voyage lourdement dans l'air.

Il ne m'a pas regardé une fois depuis qu'il est arrivé sur les lieux, mais je sais pertinemment qu'il est au courant de ma présence. On lui a fait un débriefing dès son arrivée, ne laissant aucune information se perdre. Il a les noms de toutes les personnes présentes, il n'aurait pas pu manquer le nom de son propre fils sur la liste.

J'enfonce mes mains dans ma poche et me bascule légèrement de droite à gauche alors que l'impatience me gagne de plus en plus. Je ne supporte pas de rester un endroit sans rien faire et je supporte encore moins le fait d'être au cœur d'une enquête sans avoir aucune information.

« À trois, on les assomme et on s'enfuit » me murmure Malia alors qu'un officier regarde dans notre direction

« Quoi ? Non ! » Chuchotais-je un peu trop fort « Pourquoi tu agis comme si tu es coupable »

« Je sais pas, la culpabilité du survivant ? » Elle hausse les épaules nonchalamment en me regardant

« Malia » soufflais-je « Va dans la même direction que moi et tout se passera bien »

Exit WoundsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant