Exit Wounds

C22- Je déteste les humains

CHAPTER twenty – two - je déteste les humains

De la rage. Une terrible rage qui coule en moi comme de la lave. Chaude, puissante, destructrice. Elle suffoque le choc et la tristesse qui aurait dû persister.

Je cligne des yeux rapidement en regardant le sang de Scott glisser entre mes doigts. Il chatouille ma peau timidement et entraîne des frissons. Je mords mes lèvres pour ne pas hurler à qui veut l'entendre.

Je sais bien que mon désarroi gonfle mon torse, désireux de sortir par tous les moyens. Mais je le garde confiner au plus profond de moi en chassant les larmes. Même si garder ces émotions est trois fois plus douloureux que de les exprimer, je garde tout.

Quelqu'un m'interpelle. Probablement Heather, mais le son de sa voix résonne avec celui du détonateur qui rejoue en boucle dans mon cerveau.

Je ferme les yeux pendant une seconde. Une seconde où je revois la scène. Une seconde où ma vision est souillée par le sang de Scott. Mon regard se pose automatiquement sur la forme allongée à mes côtés lorsque j'ouvre les yeux.

J'ai juste besoin de savoir qu'il va bien, qu'il est en vie. Le sentiment entre l'ignorance et le savoir me tiraille. J'ai envie de savoir si Scott est en vie, mais je n'ai pas envie de savoir si ce n'est pas le cas. 

J'entrelace mes doigts entre eux lorsque je constate qu'ils tremblent un peu trop avant de tourner la tête vers les filles. Sans savoir pourquoi je trouve les yeux de la rousse en première. Ils s'écarquillent lorsqu'elle se rend compte qu'elle a toute mon attention. 

Elle lâche le revolver au sol comme si l'objet l'avait soudainement brûlé. La boule à la gorge, je regarde l'objet s'échouer par terre avant de fixer de nouveau la rousse qui recule de quelques pas.

Elle place sa main sur sa bouche pour étouffer un cri, son attention désormais sur le corps inerte de Scott. Je n'éprouve aucune sympathie à ce moment. Même quand des larmes se mettent à couler sur ses joues.

En réalité, je suis complètement vide. La colère s'est évanouie laissant place à un trou béant. Ce n'est peut-être qu'un spectre de la tristesse que je n'avais pas exploré, mais je ne peux pas vraiment l'expliquer à ce moment précis.

Heather est au côté de son ami qui à la tête entre les mains alors que des larmes luit au coin de ses yeux. La bouche entrouverte, elle fixe un point dans le parking avant de secouer la tête rapidement. L'instant d'après elle se penche légèrement avant de régurgiter ce qu'elle avait probablement mangé la veille.

Je constate que je suis en hyperventilation qu'au moment où la pression contre mon sternum devient insupportable. Et le simple fait de m'en rendre compte l'aggrave davantage. Mes doigts agrippent mon sweat, juste à l'endroit où les pulsations de mon cœur peuvent être le plus ressenties.

Un gémissement plaintif sort de mes lèvres lorsque des larmes chaudes brûlent ma peau. L'impression de ne pas respirer m'écraser davantage. Mon ancrage avec la réalité glisse rapidement entre mes doigts. Tout va trop vite. Les stimulations sont ingérables. Je ne peux rien contrôler à cet instant. Trop, c'est juste trop.

Une main qui agrippe mon poignet m'arrache soudainement de mes ruminations. Je laisse mon regard glisser doucement vers la main ensanglantée qui me retient avant de tomber dans les pupilles brunes de Scott. Le brun secoue la tête négativement en me fixant.

C'est à cet instant que je me rends compte que je m'étais levé pour rejoindre l'amie d'Heather. Pour lui demander des comptes, pour lui hurler après ou peut-être pour la faire culpabiliser. Je ne sais pas.