C11- Bandes de pouilleux

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Chapter Eleven | Bandes de pouilleux

Les mains derrière la tête et les jambes croisées, je suis allongé sur l'herbe du stade laissant les rayons de soleil me caresser la peau délicatement. Les joueurs arrivent au fur et à mesure sur le terrain. Ils arrivent par petits groupes, tendus à cause de l'entraînement draconien en perspective. Tout comme eux je suis particulièrement à fleur de peau aujourd'hui. Seulement cela n'a rien à voir avec l'entraînement ou encore les cours. Cela doit être dû au manque de sommeil, aux doses astronomiques de caféine que j'ingurgite et le fait de replonger dans l'affaire il y a quelques jours après m'en être éloigné à dû faire grimper considérablement mon taux d'anxiété . Ça et le fait que la meute cherche constamment à m'intercepter dès qu'elle en a l'occasion.

Je n'ai pas eu de réelles d'interactions avec la meute depuis des semaines. Encore trop bouleversé par ce qui s'était passé avec Derek au loft et il y a quelques jours, je n'arrivais pas à les affronter. La colère, la vulnérabilité et le désarroi que je ressentais ont eu du mal à s'atténuer. J'ai pris en considération le conseil de Parrish et je me suis éloigné -difficilement, de l'affaire et par extension, d'eux. M'éloigner de tout ce qui concernait l'affaire m'a étonnamment fait plus de bien que j'aurais pu imaginer. Durant mon "exil", je me suis principalement focalisé sur le lycée, le lacrosse ainsi que sur les comics que j'ai abandonné depuis des années.

Les cauchemars et les attaques de panique qui semblaient avoir considérablement augmentés depuis mon incident ont été de moins en moins présents. Ce qui en soit est une bonne chose. Certes, mes soirées sont toujours un peu chaotiques et mes nuits sont généralement courtes, mais je ne réveille plus mon père par des cris, encore coincé dans le souvenir de cette horrible nuit. Ce n'est pas encore parfait -loin de là, mais je vais un peu mieux aujourd'hui. J'ai réouvert les dossiers que j'avais en ma possession avant-hier, et, ayant pris du recul, il y a certaines choses liées à l'affaire que j'ai pu apercevoir.

La probabilité que les meurtres sont effectivement liés est de plus en plus grande. Le mode opératoire est exactement le même. Les deux victimes se retrouvent avec les mêmes blessures, avec la même localisation et surtout ses marques de griffes qui ne semblent pas humaines. Contrairement à ce que la presse a pu faire croire au reste de la population, c'est loin d'être un coyote, ours ou autre animal sauvage. Les marques de strangulations autour du cou des victimes et les bleus qui parsèment leurs corps crient le contraire. Même si l'acte en lui-même a été bestial, le crime lui a été ingénieux. Trop pour que ce soit celui d'un animal. Avoir ces informations, cependant ne m'ont pas aidé à progresser dans l'affaire. Je n'ai pas l'alibi, ni une idée de l'identité du tueur. Je n'ai rien en ma possession autre que des hypothèses farfelues et un espoir candide.

« Allez bandes de pouilleux, montrez-moi ce que vous savez faire sur le terrain » hurle le coach en claquant des mains « Greenberg ! Hey Greenberg, tu fais quoi avec ces plots ? »

Je me redresse lorsque la voix du coach s'élève dans le stade et place ma main en visière pour empêcher que les rayons du soleil n'agressent ma rétine. Une fois qu'il termine sa conversation avec Greenberg, le coach place ses mains sur ses hanches et nous demande de nous réunir. Il siffle dans son sifflet plus de fois que nécessaire, avant de se racler la gorge. Ses cheveux sont plus courts que la dernière fois où je l'ai vu et l'absence de la tonne de gel habituelle leur donne un air plus naturel. Il a l'air bizarrement plus jeune et moins torturé que les jours précédents. Ses yeux gris survolent chacun des joueurs avec une attention particulière. Il ne dit pas un mot. Il se contente de faire des aller-retour les mains derrière le dos comme pourrait le faire un sergent. Quand il sent l'air trembler sous la tension qu'il a amené, il s'arrête d'un coup avec un sourire espiègle sur le visage, satisfait. Il siffle une fois de plus pour nous incités à rester attentifs. Il explique comment l'entraînement se déroulera en envoyant des projectiles de salives sur les joueurs placés en première ligne. Le capitaine et le co-capitaine -Jackson et Scott, sont à ses côtés. Ils se tiennent droit avec un air inébranlable sur le visage, attendant que le coach termine son monologue.

Exit WoundsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant