C14- Pose de vernis et petits gateaux

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Chapter Fourteen - Pose de vernis et les petits gâteaux

Mon anxiété n'a fait que s'accroître au fur et à mesure de la journée. Le fait qu'elle se soit mélangé à une paranoïa sans égale est bien pire. Ma jambe bouge de haut en bas nerveusement alors que je mâchouille mon gant. Je regarde à droite et à gauche avant de reporter mon attention devant moi.

Un sentiment d'inconfort habite tout mon être. J'ai l'impression d'être suivi, et ce depuis ce matin. Lorsque j'en ai parlé à Scott, il m'a affirmé qu'il n'y avait rien, ni personne qui ne me suivait. Faisant confiance à ses sens aiguisés, j'ai lâché l'affaire. Du moins, jusqu'au moment où les mots du loup me reviennent en tête.

La seconde suivante le souvenir de son souffle contre ma peau s'installe en moi. Cela a l'air tellement réelle que je recule d'un pas, comme si on m'avait frappé. Sa voix est la deuxième chose qui envahit mon esprit dans une sorte de mantra chaotique. Puis je revois ses yeux. Ces yeux malicieux qui ont le don de me faire frissonner.

Ma nuque se réchauffe sous les gestes fantômes qui semblent s'être ancrés en moi depuis ce soir-là. Son emprise est la même, bien qu'elle ne soit en réalité qu'une brise contre mon cou. L'étau est tout aussi serré que cette nuit-là, même plus encore. Mes mains moites contre mes cuisses s'emparent du pan de mon short dans une pathétique tentative pour me raccrocher à la réalité.

Ma faible emprise me laisse sentir l'homme partout. J'ouvre la bouche par automatisme, espérant oxygéner mes poumons qui sont de moins en moins approvisionnés. Ma main glisse sur mon torse lorsqu'une pression écrasant mon sternum se fait connaître. Et l'instant d'après je suis de nouveau projeté dans les bois. Sauf que cette fois-ci, j'ai conscience que la fin ne sera pas identique. Je-

« Stiles ? » Murmure Scott à côté de moi. Il place sa main sur mon poignet et exerce une petite pression pour me recentrer. « Ça va ? »

Je hoche la tête positivement et esquisse un petit sourire que Scott réciproque d'un signe de tête. Cependant, il ne me lâche pas avant que mon pouls ne pulse moins frénétiquement sous ses doigts. J'arrache des brins d'herbe sur le terrain tout en écoutant d'une oreille distraite le coach.

Les matchs inter-lycée débutent dans quelques mois maintenant, et le coach est déterminé à nous faire progresser au maximum. Si nous avons pu être qualifiés de justesse la dernière fois, la chance n'est pas celle qui nous fera gagner cette fois-ci. Seul un entraînement acharné et un moral d'acier pourra nous faire gravir les échelons et assurer notre victoire.

Le coach parle fort et s'agite dans tous les sens tout en hurlant les consignes. Ses yeux écarquillés et cheveux en bataille traduisent son excitation. Son regard dérive vers Jackson lorsqu'il demande d'être plus instinctif et agressif, de vivre le jeu. Si certains pensent que c'est une directive transmise au capitaine de l'équipe, c'est complètement le contraire.

Jackson est pire que Scott au Lacrosse. Une véritable bête sur le stade. Son agressivité est autant une bénédiction qu'une malédiction. Tout le monde le sait.

Jackson a un petit sourire sur le visage qu'il ne cherche pas à dissimuler. Quand il sent mon regard sur lui, il se tourne vers moi et me fait un clin d'œil. Avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, le coach souffle dans son sifflet pour signaler le début de l'entraînement.

À cause de ma position prolongée au sol, j'ai les pieds engourdis. Je me relève difficilement, tape légèrement le pied au sol pour favoriser une circulation sanguine à peu près normale avant de rejoindre mes coéquipiers au milieu du terrain. Jackson se place à mes côtés. Une de ses mains se pose sur mon épaule nonchalamment. Son emprise semble être amicale, mais d'après la force qu'il exerce sur moi, je sais qu'il ne s'agit que d'une apparence. Jackson se met à ma hauteur pour éviter que les autres ne captent notre conversation.

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