C4 - Père Castor raconte nous une histoire

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Chapter Four| Père castor raconte nous une histoire

Lorsque je me réveille le lendemain, j'ai migraine, le bras engourdis, la bouche pâteuse et je suis dans l'incapacité de me situer dans l'espace-temps. Je me redresse rapidement avant de grogner lourdement lorsque ma migraine devient trop importante. Méthodiquement, je me masse les tempes sans faire attention à ce que murmure la personne qui se trouve à ma droite. Les mots s'écrasent dans l'oreiller dans lequel sa tête est enfouie et je n'ai pas la patience de demander de répéter. Malia se retourne quand je retire sa main de ma cuisse avant de bafouiller quelque chose. Ses mèches brunes partent dans tous les sens, formant une petite touffe au-dessus de son crâne. Elle tend le bras, récupère l'oreiller sur lequel je me trouvais avant de le plaquer sur sa tête d'un geste brusque. Je me retourne vers Scott qui dort profondément, le sourire aux lèvres.

Glissant hors du lit en étant le moins bruyant que possible, je tente de trouver une éventuelle sortie dans la chambre que je pense appartenir à Scott. Les murs beiges sont recouverts de photos et d'affiches de tout genre. Il y a des trophées posés sur son étagère, des livres et son casque de Lacrosse. Une planche de photos réalisée probablement dans une cabine photographique attire mon attention. Elle est un peu éloignée des autres photos, juste au-dessus du bureau. Sur la photo se trouve Scott avec une fille, Allison.

Avec  la forte résonance de la lumière avec les yeux lupins de Scott, il est impossible distinguer correctement leurs visages -surtout celui de Scott, sur les trois premières photos. Sur le premier cliché, on peut voir le sourire d'Allison. Un sourire tellement réel que ses yeux se plissent légèrement et que ses fossettes ressortent à leur maximum. Sur la seconde, ils s'embrassent. À travers la photo, on peut pratiquement ressentir la passion qui se déverse dans ce baiser. Sur la suivante, ils montrent tous les deux les dents mimant des crocs et griffes -ce que je trouve ironique. La dernière photo montre Allison qui embrasse Scott sur la joue. Il a les yeux fermés, une légère teinte rougeâtre sur les joues et un sourire béat sur les lèvres. Je souris tristement en regardant les clichés que je caresse du bout des doigts. Allison était le premier amour de Scott et quelque part je savais qu'il ne l'avait jamais oublié.

Je sursaute brusquement quand Move Like Jagger résonne entre les quatre murs de la pièce. Mes muscles se tende automatiquement lorsque je m'assure que le bruit n'a pas réveillé mes amis. Je sors de ma léthargie uniquement quand le téléphone sonne plus fort, menaçant de réellement les réveiller. Je bondis à la recherche de l'objet métallique : sous le bureau, sur la commande, dans les poches du jean que je portais la veille, mais je ne le retrouve pas. Je n'ai aucun souvenir de la soirée d'hier et encore moins de l'endroit où j'aurai pu balancer mon portable. Je me prends les pieds dans l'équipement de Lacrosse de Scott et tombe dans un bruit sourd qui me fais jurer plus d'une fois. Anxieusement, je jette un coup d'œil en direction du lit pour voir si Malia et Scott y sont encore, mais à ma grande surprise le lit est vide. J'arque un sourcil avant de me retourner pour essayer de me défaire du piège dans lequel je me suis fourré. Je tombe sur des yeux bruns qui me regardent intensément. Un hurlement claque aussitôt dans la chambre et j'essaye de reculer au maximum avant de me relever. Je fais deux pas avant de rejoindre de nouveau le sol, entrainant cette fois-ci la chaise de bureau dans ma chute.

« Ça va ? Pas trop de mal à te déplacer ? » me dit Malia d'une voix amusée

« Boucle là Malia. » Rétorquais-je avec une moue sur le visage

« Tu cris comme une fille »

« Ça s'appelle être sopraniste Tate » dis-je en levant les yeux au ciel. « Arrête de me regarder, ta jalousie peut se voir sur ton visage »

Malia secoue la tête de droite à gauche avant de se redresser. Elle me regarde me débattre avec l'équipement de Lacrosse avant de s'éloigner de moi en traînant des pieds. Elle passe son doigt sur tous les objets devant lesquels elle passe : livre, chaise, bureau. Rien ne lui échappe. Après son exploration elle s'installe en tailleur sur la moquette qui recouvre une grande partie du parquet. Elle a une petite balle blanche qu'elle s'amuse à lancer en l'air avant de l'attraper avec sa main aisément. Une fois défait de l'équipement de lacrosse et un peu moins tremblotant, je me relève et replace la chaise devant le bureau avant de m'installer dessus. J'ai juste envie de me morfondre pendant des heures et ne penser à rien.

Exit WoundsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant