Exit Wounds

C15 - Les liens sacrés du sang

Chapter Fifteen – Les liens sacrés du sang

Je ferme les yeux me laissant réconforter par la main qui me masse le crâne depuis les deux dernières minutes. Un soupir de ravissement quitte la barrière de mes lèvres lorsque la pression entre mes mèches brunes se fait plus forte avant d'être plus légère, aérienne, me donnant  l'impression de voler durant un instant.

La première chose que j'aperçois lorsque j'ouvre les yeux est Malia. Ses sourcils sont froncés à tel point qu'ils se rejoignent presque et je retiens le rire qui grimpe dans ma gorge. Ses yeux me rappellent la couleur du Whisky lorsque je la regarde : trouble, nageant dans une mer d'incertitude qui m'enivre pendant une nanoseconde.

Je me redresse pour faire face à Malia et dépose au baiser à la commissure de ses lèvres. Elle grogne légèrement, me pince les joues jusqu'à ce que je hurle et l'implore d'arrêter. Ses cheveux bruns sont en bataille. Se dirigeant dans tous les sens, formant un petit nid à la surface de son crâne qui lui donne un air adorable. Ses joues sont légèrement rosies comme à chaque fois qu'elle se réveille et sa lèvre inférieure est coincée entre ses dents. Ses iris brunes me regardent intensément, visualisant tous mes faits et gestes comme si elle reste constamment sur sa garde.

Je passe mon index sur la lèvre inférieure de Malia pour l'inciter à laisser le petit bout de chair désormais rougeâtre à cause de l'administration qu'elle lui confère. Ses yeux deviennent d'une couleur plus claire lorsqu'elle me regarde. Son instinct animal s'impose de manière vertigineuse. 

Elle claque des dents avant de bondir sur moi comme pourrait le faire un prédateur avec sa proie. Je rigole à gorge déployée lorsqu'elle me mordille un peu partout et cherche quelque part ma soumission totale. Je me tortille sous Malia, mais ne fais rien pour réellement m'échapper.

Malia est comme un gros Berger Allemand, ou quelque chose du genre. Ayant vécu seule, pendant des années dans les bois, Malia a développé plus son instinct animal que la plupart des autres thérianthropes. Quelquefois il lui reste des comportements canins dont elle n'arrive pas à se défaire, comme sa brusquerie ou des grognements pour faire valoir son avis. Je la trouve adorable, mais c'est vrai que ce comportement peut aussi être dangereux. Si elle décide de se laisser guider par son instinct de coyote et que je ne suis pas dans son camp ce jour-là, je risque gros.

« Super mignonne » soufflais-je en la regardant.

« J'espère que tu ne parles pas de moi »

« Non, je n'oserai jamais. Voyons, tu me connais » Annonçais-je de manière théâtrale 

Mes lèvres se déposent doucement sur les deux joues de Malia, puis sur sa tempe pour finir par son front. Mes bras entourent sa taille et je la tire vers moi. Son parfum pénètre doucement mes narines lorsque ma tête se loge dans le creux de son cou. Son torse se presse au mien et ses jambes s'enroulent autour d'une de mes jambes. Malia prend soin d'éviter ma cheville qui me fait encore un peu mal. Je passe ma main doucement dans ses cheveux comme elle me faisait un peu plus tôt. Malia ne dit rien et se laisse faire. La chaleur de mon corps semble être en symbiose avec la sienne, ce qui semble nous enferme dans une sorte de cocon régénérateur.

Elle est arrivée il y a quelques heures chez moi – vers minuit, alors que je n'arrivais pas à trouver le sommeil. Elle s'est glissée sous mes draps sans dire un mot avant de soulager un peu ma douleur. Malia a l'habitude de venir chez moi tardivement principalement lorsque son père n'est pas là et qu'elle ne veut pas rester seule. Ce qui arrive de plus en plus souvent depuis qu'il enchaine les petits boulots.

« Au fait qu'est-ce qu'il s'est passé hier, tu étais complètement déchainée »

« Hier?  » Elle se redresse légèrement afin de mieux me voir. Ses sourcils sont froncés à leur maximum et elle penche la tête sur les côtés.