Exit Wounds

C2 - Alors tu me trouves attirant

Chapter two | Alors tu me trouves attirant ?

L'hymne de notre équipe s'élève progressivement dans le stade, entrecoupé par une ola des supporteurs de notre équipe. Des banderoles s'agitent dans les gradins, des gens sautent et d'autres s'embrassent. Un énorme sourire s'étend sur mes lèvres au fur et à mesure que le stade s'enflamme. J'essuie mon visage à l'aide de mon maillot avant de chercher Scott du regard. Accompagné de quelques joueurs, il s'approche de moi avec un sourire aux lèvres et en quelques secondes, je me fais ensevelir sous le corps de mes coéquipiers. Un des garçons de l'équipe me coince la tête dans la saignée de son bras avant de m'ébouriffer les cheveux en hurlant sa joie. Quand il me relâche après quelques secondes, je titube légèrement à cause du manque d'oxygène avant de regarder les membres de mon équipe. Une légère chaleur se dissipe au niveau de ma nuque et je la frotte comme pour tenter de masquer mon embarras.

Nous avons gagné. 

Notre première victoire de la saison après une multitude de défaites. Cette victoire était notre dernière chance afin d'être qualifié pour les tournois inter-lycée de cette année. Une opportunité incroyable, surtout pour ceux qui veulent faire carrière dans le lacrosse. Pour les autres c'est un bonus non-négligeable dans le dossier scolaire et qui permet d'obtenir une bourse pour aller dans une université de renom. Les lycées les plus prometteurs de la région sont généralement choisis afin d'y participer. Avec notre pourcentage de 25 % de défaite en deux ans consécutives nous nous plaçons avant dernier dans le classement, ce qui veut dire que nous pouvons être expulsés à n'importe quel moment. Savoir que nous allons y participer et un grand honneur, c'est la première fois en dix ans que l'équipe de Beacon Hills a l'opportunité de s'y rendre.

Il faut dire que depuis quelques années, les êtres surnaturels se sont ajoutés à l'équipe. Et bien qu'ils n'utilisent pas tout leur potentiel, ils sont invraisemblablement plus forts que la moyenne. Grâce à Jackson, Scott et Isaac qui ont donné le tempo lors de la dernière mi-temps, nous avons pu remonter le score et égalisé dix minutes avant la fin. Quand la balle est arrivée dans mes filets un peu avant le dernier coup de sifflet j'ai agi par pur instinct, et avant même que je m'en aperçoive elle était passée outre la défense du gardien et un nouveau point s'affichait pour notre équipe. Ça doit bien être le tout premier but que je marque dans un match depuis que j'ai débuté le lacrosse.

Il y a trois ans Scott m'a demandé de le rejoindre au club de la ville, mais j'ai refusé. À quatorze ans, j'étais plus préoccupé par le fait de jouer à de jeux interdits aux moins de dix-huit ans sous le toit du shérif de la ville sans me faire prendre, que de pouvoir me socialiser dans un club. En plus de tout ça, c'était une période particulièrement difficile pour moi. Je rentrais réellement l'adolescence et je me coupais totalement du monde essayant de comprendre ce que je devenais. Honnêtement, mes journées se résumaient à des parties de jeux vidéo interminables, de nuits blanches et la découverte palpitante de l'autoérotisme via des vidéos pornos de mauvaises qualités.

Cependant, j'ai décidé de rejoindre le club du lycée lors de ma première année. J'étais un piètre joueur, je ne comprenais rien aux règles, mais le fait de courir sur le terrain m'apportais une certaine liberté qui était exaltante. Donc je suis resté.

« C'était un super match ! Je n'arrive pas à croire qu'on ait gagné. » S'exclame Scott alors qu'on s'avance vers les vestiaires.

« C'est vrai qu'avec des lycanthropes dans l'équipe nos chances de gagner étaient divisés par dix ». Rétorquais-je en levant les yeux au ciel.

« J'ai à peine utilisé ma super-force Stiles. »

La première chose qui me percute lorsque je rentre dans les vestiaires est l'odeur de sueur couplée à l'odeur de renfermé initial de la pièce. Ayant une sensibilité olfactive plus importante que la moyenne, le nez de Scott se retrousse timidement avant que Scott ne porte son t-shirt à son nez pour tenter de masquer l'odeur. Le rire des joueurs résonne dans les vestiaires. Ils se racontent des blagues, leurs aventures avec des filles, d'autres parlent de la dernière soirée à laquelle ils sont allés. Leurs pieds pataugent maladroitement dans l'eau stagnante de l'après-douche quand ils miment des combats à l'aide de leurs poings ou de leurs serviettes trempées. Un groupe de garçons me bouscule légèrement lorsque je tente de rejoindre mon casier, courant dans les vestiaires, encore grisé par la victoire. Je lève les yeux au ciel avant de me laisser tomber sur un banc non loin de mon casier. Mes muscles sont endoloris à cause des nombreux efforts que j'ai fournis sur le stade et maintenant que la pression est redescendue, je suis complètement lessivé. La serviette d'un des garçons de l'équipe atterrit sur mon visage m'arrachant soudainement de mes pensées. À l'aide du pouce et de l'index, j'attrape la serviette humide, la fixant avec dégoût.