- Anna -
Comme chaque vendredi soir, je traverse le pont Charles pour rejoindre mon studio non loin du centre historique. J'aime profiter de ce moment de la journée, lorsque les derniers rayons du soleil éclairent la ligne d'horizon de Prague, digne d'une carte postale. On a l'impression que le temps s'arrête un bref instant ; les touristes amoureux s'embrassent, les photographes amateurs immortalisent l'instant, les commerçants rangent leurs stands avant la tombée de la nuit.Après un dernier regard vers ce couchée de soleil, encore plus beau qu'hier, je remonte le col de mon manteau pour continuer mon chemin. Au passage, je souris aux visages familiers que je croise chaque soir et qui rythment mon quotidien depuis presque 3 ans. Le vibreur de mon portable me sort alors de mes pensées. Je le cherche dans la poche de mon manteau ; le visage de Sofia apparait sur l'écran et me fait sourire. Je décroche directement.
Sofia - Anna Julia Clarke, dieu du ciel tu es vivante ! J'essaye de t'appeler depuis 20 min et c'est seulement maintenant que tu daignes me répondre ?
Je lève les yeux au ciel en rigolant, toujours dans l'exagération cette fille.
Anna - Bonjour Sofia, je vais très bien merci de me le demander, et toi ta journée ?
Sofia - Super merci ! J'espère que tu n'as pas oublié notre dîner de ce soir, enfin notre dîner dans 30 minutes ?
Et merde...
Anna - Oh non, bien-sûr que non ma Sofia, comment pourrais-je oublier nos rendez-vous entre filles ? Je suis justement sur le chemin pour rentrer chez moi pour me changer. Je me dépêche !
Et merde, je dois vraiment me dépêcher.
Sofia - J'espère bien ! Et mets ta plus belle robe, je veux voir ma meilleure amie sur son 31 dans ce nouveau restaurant super mega branché !
Anna - Oh Sofia... tu sais bien que ma garde robe est limitée, c'est toi la reine du défilé. Mais promis, je vais faire un effort.
Sofia - Je compte sur toi, à toute bisous !
Elle raccroche dans la foulée. J'avais vraiment oublié notre dîner de ce soir, j'ai la tête ailleurs en ce moment... J'augmente mes foulées pour me dépêcher de rentrer au studio. En comptant le temps de trajet jusqu'au restaurant, j'ai moins de 20 minutes pour me doucher et me préparer... ok mission acceptée !
Mon studio se trouve sur la rive Ouest du Vlatva qui entoure la vieille ville. Les façades colorées des maisons accolées défilent à côté de moi, avec des pignons différents les un des autres. J'atteins enfin mon immeuble, facilement repérable des autres par sa devanture jaune vif, habité en son rez-de-chaussée d'une boutique de fleurs. Après avoir fait un signe rapide à la fleuriste qui ferme boutique, j'entre dans l'immeuble, enjambe rapidement les trois étages pour rejoindre mon studio. Petit mais cosy, il est mon chez moi depuis que j'ai déménagé ici à Prague.
Après m'être douchée en vitesse, j'ouvre mon armoire et soupire devant son contenu. Me mettre sur mon 31 juste pour un dîner ? Sofia je te déteste. Mais pour faire plaisir à mon amie, je sors un robe pull grise que je ceintre avec une ceinture noire, accompagnée de collants et de bottines. Après m'avoir séché les cheveux en vitesse, m'être maquillée légèrement, je jette un dernier coup d'oeil au miroir de l'entrée : ça fera l'affaire pour ce soir. De toute façon je suis déjà en retard... Et merde mission échouée, elle va me tuer. J'attrape mon manteau et mon écharpe avant de quitter mon appartement.
J'arrive enfin à destination, après avoir perdu mes poumons en trajet. J'aperçois mon amie devant l'entrée du restaurant entrain de m'attendre. Elle est entourée par plusieurs groupes, qui discutent un verre ou une clope à la main. Quand elle croise mon regard, elle affiche une mine énervée, les mains sur les hanches. Et merde. Elle est vêtue d'un long manteau noir qui contraste avec ses magnifiques cheveux blond polaire. Quand j'arrive à sa hauteur, son visage fermé s'ouvre avec un sourire, avant de me prendre dans ses bras.
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Please don't touch me / Bucky Barnes
FanfictionPour Anna, Prague représentait une nouvelle ville, pour une nouvelle vie. Mais c'était sans compter que, quelques années plus tard, la moitié de la population disparaisse d'un claquement de doigts. Son quotidien était à nouveau plongé dans l'obscuri...