Chapitre 31 : Buée glacée

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- Anna -
 

Ses yeux me fixent toujours, passant de l'inquiétude à l'incompréhension.

Bucky - Quel détail ?

Je remonte mes genoux contre ma poitrine pour venir y loger ma tête. Je m'oblige à inspirer, expirer, calmement pour maîtriser mon souffle. Alors que j'aperçois une goutte heurter le trottoir, je me rend compte que le relâchement a fait monter mes larmes.

Bucky - Anna, bon sang de quoi tu parles ?!

Je sens ses doigts glisser sous mon visage, puis sous mon menton pour venir capter mon regard. J'avale difficilement avant d'articuler quelques mots.

Anna - L'accident... C'était... C'était à...

New-York.

Je n'ai pas besoin de le formuler. Il l'a compris à travers mes yeux brillants. Les siens sont remplis d'effroi. Et aussi vite, il se relève et commence à faire des aller-retour devant moi, la tête entre les mains.

Bucky - Mais merde Anna ! Un détail ?!

Je tremble et entoure mes jambes de mes bras alors qu'il lâche un cri de rage.

Bucky - Tu n'imagines pas à quel point je me sentais débile quand j'ai percuté que je t'emmenais sur le continent où tu... où vous aviez eu cet accident... Ce putain de continent qui fait des millions de kilomètres carrés... Mais non bien-sûr, il fallait que ce soit ici ! Merde !

Anna - Je... Je suis désolé... J'aurai du te le dire. C'est juste que... Je ne pensais pas réagir comme ça.

En une fraction de seconde, il était revenu s'accroupir devant moi pour prendre mon visage entre ses mains et balayer mes larmes de ses pouces.

Bucky - Tu n'as pas à être désolé. C'est moi qui m'excuse d'avoir réagi ainsi... Aller viens, rentrons à la maison.

Je secoue la tête de droite à gauche.

Bucky - Tu veux encore rester ici ?

Anna - Je veux que tu m'emmènes là où tu voulais aller. Je ne sais pour combien de temps je vais rester ici, alors autant essayer de supporter New-York...

Bucky - Tu en es sûre ?

Je hoche alors la tête, de bas en haut, avec un léger sourire. Il m'embrasse le front avant de m'aider à me relever.

Bucky - Mais s'il y a quoi que ce soit, on fait demi-tour, c'est compris ?

Nous reprenons la route pour finalement pénétrer dans cette jungle urbaine, où les buildings remplacent les arbres. Je me pince les doigts et me mord toujours l'intérieur de la joue pour essayer d'oublier tous ses mauvais souvenirs et me concentrer sur le moment présent. Il glisse alors sa main sur mon jean pour venir chercher mes doigts. Il y entremêle les siens en m'interrogant du regard. Je lui répond par un sourire avant de reporter mon attention par la fenêtre.

On se sent tellement petit dans cette ville démesurée. Tous ces écrans, ces affiches publicitaires, ces vitres, c'est réellement hypnotisant. Alors que nous traversons les avenues parmi les autres automobilistes et taxis, la voiture birfurque pour se garer sur une place en double file. Automatiquement, je tourne mon visage pour l'observer.

Bucky - Si c'est toujours ok pour toi, j'aimerai te faire goûter mon péché mignon de New-York.

Et l'espace d'un instant, j'oublie tout autour de moi et craque pour son regard innocent et enfantin. Je l'embrasse simplement en guise de réponse. Nous sortons de la voiture et marchons main dans la main dans les rues de New-York. Mon nez perché en l'air, je me laisse guider par Bucky à travers la foule. Il est 23 heures et pourtant, les rues sont noires de monde. A cette pensée, je resserre mes doigts et m'accroche également à son bras.

Please don't touch me / Bucky BarnesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant