Chapitre 12 : Mission

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- Bucky -
 

Je n'arrive pas à sortir son visage terrifié de mon esprit, ses yeux pleins de détresse, comme si elle était face à un tueur, mais surtout à un inconnu.

Je l'ai entendu pleurer derrière la porte, pendant des heures. J'étais impuissant et entendre ses sanglots m'était tout simplement insupportable. Je murmurais son prénom, la suppliant de me pardonner, mais cela avait pour unique effet de redoubler ses pleurs. J'ai donc passé le reste de la nuit éveillé, à faire les cent pas dans le salon, les remords me rongeant jusqu'au sang, littéralement.

Au matin, ses yeux étaient rouges et gonflés. Elle évitait mon regard, autant que ma présence. La journée allait être interminable. Après avoir déjeuné et discuté brièvement du programme de la journée, nous sommes maintenant à l'entrée du musée d'Orsay, pour le visiter comme de simples touristes. Nous devons prendre connaissance des lieux en situation réelle, après avoir appris le plan du musée par cœur sur papier.

Nous avançons lentement dans la galerie, faisant semblant de nous intéresser aux œuvres exposées. Anna discute calmement avec Alès en retrait, je l'entends même rire quelques fois, ce qui ne fait qu'augmenter mon malaise. Karli et Yvan sont plus loin, assis sur un banc au milieu de la pièce, observant en silence un tableau. Je me retrouve donc seul avec le faucon, qui est inhabituellement silencieux. Mais c'est à ce moment là qu'il rompt le silence.

Sam - Je ne sais pas ce qu'il s'est passé avec Anna, ça ne me regarde pas de toute façon, mais tu as intérêt à trouver une solution pour régler le problème. Vos sentiments n'ont pas intérêt à faire foirer notre mission de demain soir.

Il me balance ça, froidement, sans même me regarder. Il est occupé à observer les lieux avec minutie, sans doute à la recherche des caméras et autre détails importants. Je ne répond pas et continue de marcher à ses côtés. Ce qui me fait le plus mal, c'est qu'il a raison et je n'ai aucune idée de comment régler ce problème.

Après un peu moins de 2 heures, nous avons fait le tour du musée. Nous marchons maintenant en direction du jardin des Tuileries, pour profiter du beau temps et de la ville avant notre mission de demain. Alors que nous traversons le Pont Royal, je remarque qu'Anna déambule en retrait du groupe. Je profite donc de l'occasion et m'arrête de marcher jusqu'à ce qu'elle arrive à ma hauteur, sans même le remarquer.

Au moment où elle relève la tête et que ses yeux croisent les miens, elle s'arrête net avant de reprendre son chemin en doublant ses foulées. Je la rattrape alors en lui prenant la main, qu'elle retire aussitôt. Elle m'adresse un regard pleins de reproches.

Anna - Je t'ai dis de ne plus me toucher.

Bucky - Anna, arrêtes-toi je t'en supplie. Laisse moi au moins une chance de m'expliquer...

Anna - Il n'y a rien à expliquer, tu es instable et dangereux, c'est tout.

Bucky - Bon sang Anna, arrêtes-toi !

A cette parole, plus violente que je ne le voulais, elle se stoppe instantanément. Comprenant visiblement que je ne la laisserai pas tranquille, elle soupire fortement et se tourne vers le fleuve. Elle s'avance pour venir s'appuyer sur le muret de ses avant-bras. J'inspire alors profondément.

Bucky - Je passe mes nuits à faire des cauchemars. Mais ce ne sont pas des cauchemars en réalité, ce sont simplement les souvenirs de ma vie d'avant, quand j'étais la machine à tuer d'un mouvement terroriste nazi. Et ce bras n'a pas toujours été le même, et n'a surtout pas été un cadeau.

Please don't touch me / Bucky BarnesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant