Chapitre 14 : Madripoor

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- Bucky -
  

Elle ne m'a pas adressé la parole depuis hier soir. Elle est assise en face de moi, dans le jet qui nous emmène à Madripoor. Elle discute calmement avec Karli, rie parfois avec Alès. Je sais très bien qu'elle fait ça pour m'énerver. Et ça fonctionne. Je soupire nerveusement avant de reporter mon attention sur les nuages qui défilent dehors.

Après qu'Henry nous ai donné une adresse, qui nous guidera à Power Broker, nous avons laissé son sort entre les mains des autorités locales. Nous n'avons donc pas attendu plus longtemps pour nous rendre sur place.

Karli - C'était quand même dingue l'enchère du moulin à prières. Je me demande pourquoi ils le voulaient absolument ?

Anna - Oh qui sait, peut-être pour parfaire leur collection et prendre la poussière.

Bucky - Certainement pas.

Les deux visages se tournent vers moi et Anna pose enfin les yeux sur moi, pour me dévisager avec un regard défiant.

Anna - Ah oui ? Et est-ce que Monsieur je sais tout peut nous éclairer ?

Avant que je ne puisse reprendre la parole, Sam devance ma réponse.

Sam - Il a raison. Ils ont fait le déplacement jusqu'à Paris juste pour cet objet, ils ont une idée bien précise derrière la tête.

Anna - Peu importe, cet objet brûlera en même temps qu'eux.

***

Madripoor ressemble à une ville de science-fiction, d'énormes grattes-ciel, entassés les un sur les autres, forment le coeur de ce paradis fiscal. Et c'est ici que se cache Power Broker, camouflé dans le décor de la pauvreté et de l'exubérance. Nous avons une adresse, une seule adresse, qui est celle d'un bar, le Princess Bar. J'ai d'abord cru que c'était une blague, prêt à lui défigurer le visage encore plus. Mais Henry nous a finalement convaincu en nous expliquant, le visage ensanglanté et boursouflé, que personne ne sait exactement où se trouve Power Broker. Ils ne communiquent que par intermédiaire. Seuls les plus fidèles ont ce privilège et il n'en faisait visiblement pas partie.

Nous venons d'arriver à notre hôtel, sous une pluie torrentielle et la nuit tombante. Les portiers nous accueillent avec de grands parapluies pour nous escorter jusqu'à l'entrée. Le hall d'entrée de l'hôtel, sombre, brillant et moderne, nous guident vers la réception, qui semble minuscule dans cette immensité. La pièce doit faire au moins 15 mètres de haut, scintillante de milles feux par les façades vitrées qui reflètent les écrans publicitaires et autres lumières de la rue. Sam se présente enfin à la réception et réserve nos chambres pour la semaine.

Une fois arrivés à la mienne, je balance mon sac dans un coin et me dirige vers le balcon qui surplombe la ville. Nous sommes à Hightown, qui est la partie luxueuse de cette capitale asiatique. Mais dès demain, nous devrons nous aventurer à Lowtown, là où règne la pauvreté et la délinquance, là où les habitants vivent dans la misère, profitable aux nombreux criminels. Mon regard se perd dans l'immensité de la ville lumineuse, aussi ordonnée qu'anarchique. Après un bref coup d'oeil à ma montre, qui m'indique minuit passé, je décide de m'allonger pour essayer de trouver le sommeil.
 

- Anna -
 

Je n'arrive décidément pas à fermer l'œil, après avoir passé plus d'une heure à me tourner dans tous les sens. Je me résigne alors à accepter mon insomnie et m'habille rapidement pour prendre la direction du bar de l'hôtel, qui se trouve au dernier étage de l'immeuble.

Please don't touch me / Bucky BarnesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant