Chapitre 23

496 36 41
                                    

Elijah

Sois un sportif de haut niveau et tu es traité comme un dieu quand tu es à l'hosto. Les blouses qui s'arrêtent pour regarder ton état juste pour te toucher ou pour un autographe et qui te donne leurs cartes avec leurs numéros de portables perso, c'est un lourd fardeau. J'ai les épaules pour le faire, surtout parce que je m'en fous.

Ma mère me fait la morale, que j'aurais pu me blesser vraiment, et ne plus jamais boxer. Qu'il s'agirait de penser à prendre des cours pour gérer ma colère. Ça, c'est du Linus tout craché.

- J'ai pas besoin de gérer ma colère, mais qu'on arrête de me faire chier. C'est pas pareil.
- Ton langage ! On est dans un hôpital,  ici !

La seule personne que je pourrais jamais rembarrer, c'est elle. Parce que c'est ma mère et surtout elle a toutes les capacités pour me buter sans laisse de trace. Je vais pas tenter une mort prématurée quand je viens juste de revenir d'entre les morts. Adèle m'a confisqué ma caisse tant que j'ai pas remboursé ce que j'ai cassé. Tuez moi tout de suite, pas ma caisse putain ! J'ai des points de sutures sur la main, elle pourrait compatir un peu.

- Tu veux ruiner ta carrière ? Vas-y, c'est pas comme si c'était ta deuxième chance.
- Maman, j'ai compris. Et je ferai ton truc qui va me servir à rien. Ça te va ?

Son air satisfait ne parvient pas à recouvrir son inquiétude.

- J'ai merdé, je sais. C'est juste que j'en peux plus d'attendre. J'en voulais pas de cette vie, moi.
- Tu sais pourquoi il t'a donné les clefs du royaume et pas à un autre ?

Le frère aîné de mon père, Aaron, était un maestro de l'argent facile, c'est-à-dire que la moitié est vraiment sale. Chouette vie !

- Parce que personne n'en voulait ? Tu m'étonnes !
- Parce que tu sais prendre du recul comme agir en conséquence. Ton père est trop rigide et Isaac... C'est bientôt terminé, et crois-moi, je suis certainement la plus impatiente dans cette histoire.

Le secret pour survivre dans cette merde, c'est de ne pas donner de détails. Elle sait plus ou moins ce qu'on fait sans le cautionner. Ça m'amuse pas de jouer les Scarface, je veux vraiment en finir. Quatre ans que je fais le ménage pour qu'on soit dans la légalité. Plus c'est gros, plus c'est long, et on remerciera cette raclure de chiasse d'Alfred et sa cousine de merde pour m'avoir compromis comme l'enculé que je ne suis pas.

Tant que je suis en eaux troubles, l'avenir c'est qu'une journée de plus. Pas de long terme, pas d'espoir, le néant. J'ai rien d'autre à donner. Elle va être tellement chiante ma vie après ça. J'ai hâte.

- Je rêve de te voir marié avec des petits bouts qui courent partout. Alors, arrête ça.
- T'as fumé quoi, là ? Parce que ça tabasse ton cerveau un peu fort. Jamais de la vie ! Ça me donne la gerbe. Beurk.

Un frisson d'effroi me parcoure l'échine, ils sont tous bons à foutre en internement psychiatrique dans cette famille. Son rire de matriarche résonne autour de nous.

- On en reparlera dans quelques années.
- C'est ça, rêve pas trop non plus.

Ça faisait des siècles que j'avais pas dormi chez mes vieux. Tout est pareil et tout est différent en même temps. Daniel éclate des zombies avec Félix quand je me réveille, il a poussé lui aussi et pas que de la fonte. Dommage pour lui, c'est moi le plus beau.

- T'es pas avec ta meuf, toi ?
- Nan, elle a dormi chez Yuna. La conversation a été très intense. Dommage pour elle, c'est pas fini. Fais gaffe à gauche !
- Tu te rappelles comment on donne l'absolution ?
- Elle supplie pour son salut.
- Vous êtes vraiment des gros chiens pour parler de cul non-stop ! Tiens bouffe ta grenade !

À la lisière de MoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant