Chapitre 7

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Elijah

Toute la pression s'envole quand je suis sur le ring, y a que ça qui compte. Trente six minutes. À peu près le même temps qu'une bonne baise. Les qualifications arrivent et tout le monde veut venir chez mon vieux. Inutile de préciser que c'est le meilleur, après moi évidemment.

Des gars de tous gabarits, de toutes tailles et de performances débarquent pour s'entraîner. Quand c'est comme ça, l'accès de la salle est limitée à nous. La fine fleur de la boxe. Et c'est ici que j'ai appris à ne pas sous-estimer mon prochain. Non. Je suis au-dessus, sans forcer. Que voulez vous, je sors des bourses d'un champion.

La salle de détente est quasi finie. Yuna Kondo* est sur le point de mettre la touche finale. Si je l'avais pas démonter, j'aurai pensé que cette chose est un robot. Toujours occupée, à faire des trucs ou à réviser. Et certains soirs, elle saute sur moi. Ou l'inverse, je sais plus. Je fais exprès de rester coller à son cul pour l'éloigner d'Alfred, ce gros tas de merde. Parce que si moi je suis la pire chose pour elle, lui il est pire. Et ça le fait chier, alors ça me fait plaisir. Un équilibre parfait.

- Bon les filles, on arrête les conneries deux minutes.

Mon vieux est d'un sérieux qui ne donne à personne l'envie de se foutre de sa gueule. Même moi, j'ose pas. Il est capable de me couper en deux sous ses cinquantes piges. Et c'est la seule personne qui porte des chemises hawaïennes dégueulasses qui impose le respect.

- Vous le savez, les qualifications arrivent. Deux choses. Vous faites les cons, vous dégagez. Vous manquez de respect à ma maison, je vous bute. Si vous avez un problème avec ça, la porte est là-bas.

Un silence de religieux accueille ses mots. Même le géant de Chicago la ramène pas. C'est fort. Il ouvre tout le temps sa gueule celui-là. J'attrape une serviette pour essuyer la sueur qui dégouline de partout. Plus sexy que moi, y a pas.

- Vous êtes ici parce que je vous ai sélectionné, je peux aussi vous virer et adieu la compétition. Et votre carrière. Vous vous foutez de ma gueule, c'est le même tarif.
Vous allez être encadrés par ce qui se fait de mieux en matière d'entraînement et de remise en forme. Chaques personnes autour de vous a été sélectionnée selon votre profil et vos performances. J'attends de vous une totale coopération. Traitez les comme vos mères, parce que c'est à ça qu'ils vont ressembler. Votre vie sera régie en fonction de ce qu'on vous dira. Considérez les avec respect.

Des têtes tournent pour voir à quoi ressemble le staff. Et certains sifflent et sourient quand ils voient les nenette qui vont gérer nos besoins.

- Si tu siffles ta mère, mon gars t'as un sérieux problème. Balance mon père.
Je ne tolère aucun manque de respect et de tenue envers elles. Elles sont là pour vous faciliter la vie, pas pour vous vider les couilles. Y a des putes pour ça. Vous êtes logés et nourris, si vous ramassez pas vos merdes, elles ne le feront pas pour vous. Compris ?

Guignol de Chicago baisse la tête sans sourire. Je ricane sous ma serviette.

- On se voit dans deux jours, vous ferez la rencontre de votre équipe perso. En attendant, amusez vous, détendez vous. Parce que dans deux jours, c'est fini. Rompez.

L'armée, c'est loin mais il garde la rigueur d'un soldat. Franc, droit et d'une discipline de fer. Mon vieux est un sacré bonhomme. Ils applaudissent tous et se dispersent dans la bonne humeur. Ils ne savent pas ce qui les attendent, moi si. Et je ris d'avance.

- Jax, amène toi.

Je descend du ring et attrape une bouteille d'eau. Putain, j'espère que j'ai fini parce que je tiens plus sur mes jambes et j'ai la dalle.

À la lisière de MoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant