Chapitre 33

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Elijah

Pour la première fois de ma putain de vie de merde, j'ai peur de dormir. Le temps passe beaucoup trop vite et dormir me prends le temps que je n'ai pas avec elle. Je suis devenu ce que je me suis toujours interdit d'être. Un putain de mec transi d'amour. Pour elle. Allongé à côté d'elle, son corps détendu sous les draps, je sais toujours pas par quel miracle elle m'a pardonné.

Son souffle doux, la blondeur de ses cheveux en bordel sur l'oreiller, elle ne peut rester que parce qu'elle m'aime. Je vois que ça. Ça me fout les boules d'être ce putain de veinard. Elle avait mille raisons de me haïr pour ce que j'ai fait, et encore, elle ne sait pas tout. Et elle est là, endormie dans mes bras. Un rêve que j'avais jamais voulu caresser même en pensées. Je suis vulnérable à ses côtés, et j'en ai rien à foutre.

Son dos collé à mon torse, nos jambes mélangées l'une à l'autre, une main posée dans la mienne. Je sens plus mon bras, ça prouve que je rêve pas. Un mal pour un bien. C'est du délire. Je suis pourri jusqu'à la moelle, ma vie entière est une maison close. J'avais même pas conscience que je pouvais avoir ça. Trop con pour ouvrir les yeux, trop usé pour changer de comportement parce que c'est plus facile de jouer les princes.

Elle s'agite doucement dans son sommeil, sa candeur qui me fait fondre au plus profond de moi. Si elle savait ce que j'ai dû faire pour survivre et protéger ma famille, la protéger elle. Plus les jours passent, plus l'échéance arrive. Et je serai enchaîné à une vie encore plus merdique.

- Je t'ai réveillé ?

La voix endormie, grave et douce à la fois, elle bouge à peine.

- J'arrive pas à dormir.

Elle est où la baguette magique pour arrêter le temps ? Qu'on passe un bout de nos vies ici, dans cette bulle. Putain, je veux pas que ça s'arrête.

- C'est plus fort que moi, ça tourne en rond dans ma tête.

Un mouvement de hanche et son corps entier se colle contre le mien. Je frémis sous la douceur de sa peau. Mes lèvres embrasse le haut de ses cheveux.

- T'as conscience que ça va se finir mal ?

Un silence s'étire dans la chambre, comme si la cruelle vérité attendait tranquillement qu'on se casse la gueule. Putain de karma de sa race.

- Je veux pas y penser. C'est égoïste et je m'en fous. On s'est cherché assez longtemps pour mériter ce répit. Et je compte en vivre chaque minute.

Mes bras se referment sur elle, la trouille de la perdre me tord le bide. Sa main attrape une des miennes et la couvre de baisers doux comme du coton. Un court-circuit dans mon cerveau et je me laisse aller à cette caresse. Je pourrais la dessiner les yeux fermés, la raconter sans voix tellement ses courbes ont des choses à me dire. La tête enfouie dans ses cheveux, je respire à plein poumon.

Dormir en cuillère est une torture, sérieux, le moindre mouvement attise mon membre. Le désir déferle sur moi comme un putain tsunami. Aussi violent que mon envie de rester coincé dans cette étreinte tout le reste de ma vie. Je glisse lentement sur son oreille, sa respiration se coupe un instant, la vague de frisson l'immobilise. J'explore sa peau fine sans vraiment la toucher, son cul parfait se colle à mes hanches
Aucun doute sur mes attentions quand elle me sent dur contre elle.

Tout contre moi, mes mains se perdent sur la volupté de son épiderme. Les yeux fermés, je ressens tout comme si c'était la première fois que je la touche. Chernobyl rivalise pas contre ça. Les frissons que je lui provoque sont aussi intenses que la première fois. C'est complètement dingue.

- Putain, tu démarre au quart de tour !
- Mon mécano est très doué.

Sa voix se perd dans un soupir quand je frôle la pointe de ses seins. Elle se cambre réprimant un gémissement dans l'oreiller, exposant sa nuque. Je la prends d'assaut, plaquant une main sur ses hanches, ses frottements deviennent frénétiques contre moi. Sa respiration se fait totalement chaotique quand mes doigts se lance en totale spéléologie de sa moiteur. Sa fente trempée qui ne demande qu'à être explorée, je suis un mec sympa, je m'y applique.

À la lisière de MoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant