Chapitre 29

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Elijah

Putain, mais qu'elle arrête de sourire comme ça, bordel ! C'est obscène, surtout pour moi. Reyes se coince la lèvre inférieure pour ne pas éclater de rire, connard de merde. Il doit sentir que je suis à bout, et ça l'éclate. Et ça se dit pote ! Raclure !

- Si c'était la mienne, je sais pas si je serai serein de la laisser sortir comme ça.

Le sourire de Reyes s'élargit, il va bouffer la table de poker, ça va le calmer. Les gars autour du la table bavent comme des chiens en rut. Je me rappelle pas le nom de celui qui vient de parler, mais je suis tout, sauf serein. Seul un œil avisé peut remarquer que je le suis pas.

- Oh Jax, je vais te détendre, t'inquiète pas pour ça.

La pouf sur mes genoux ne cache rien de ses intentions, je la vire de ma personne. Elle a assez profiter, qu'elle dégage.

- Va faire un tour. Maintenant.

Son regard pue le cul, j'ai pas dis que je la rejoindrai, qu'elle se fasse des films si elle veut. J'en ai un autre dans ma tête. Et ça inclut les bas resilles, la robe trop petite qu'elle porte qui finissent sur le sol, et son regard incroyable qui brûle de désir pour moi. Putain ! Si je me lève, je suis grillé parce qu'elle va m'envoyer me faire foutre sur Mars, si je me lève pas, elle part.

- Oh gamin, fais de la place, on joue.

Mon vieux et Fé, s'installent à la table, et ils me gâchent la vue. Famille de merde. Reyes s'étouffe à moitié quand il boit son verre, la seule personne capable de lui faire ses moyens, c'est ma cousine. Sa robe rouge y est forcément pour quelque chose, parce qu'elle est vraiment magnifique. À mon tour de me foutre de sa gueule.

- Parfaitement détendu, hein ?
- Je gère, comme toi.

La troisième drôle de dame arrive peu de temps après. Moi, j'ai fait de la merde bien comme il faut. Je suis clairement pas le seul quand je détaille la tenue May. Une jupe en simili cuir qui s'arrête aux genoux, fendue jusqu'au milieu de sa cuisse. Un chemisier sans manche blanc et la taille de ses talons, elles partent s'éclater sans nous demander notre avis. Je suis persuadé qu'on a le même et que ça se résume à tous les coins où on peut les soulever.

- Oh les couillons, on joue là !

Mon vieux claque des doigts pendant qu'on bave comme des gros dégueulasses. C'est de la pure provocation. Les garces. Le majeur de Dee nous salue avec un clin d'œil et elles partent.

- Si l'un de vous bouge de cette table, je lui pète les rotules. C'est clair ?
- T'es pas sérieux ? Siffle Fé.

Mon vieux lui balance son regard le plus doux, celui qui dit qu'il va vraiment lui latter la gueule s'il bouge.

- Essaie pour voir. Qu'est-ce que vous avez foutu, cette fois ?

Il bat les cartes avec flegme.

- Toi, je sais. Lâche-t-il en me regardant bien fixement. Mais vous deux ?
- Je lui ai dit qu'elle était pas si exceptionnelle que ça.

Reyes passe une main dans ses cheveux, les ébouriffant un peu plus. Il est dans la merde.

- T'es qu'un con. En même temps, t'es son pote, y a une certaine logique là-dedans.

Toujours en train de mélanger les cartes, il lâche un sourire. Ça me gonfle.

- Tu les distribue tes cartes, l'ancêtre ou faut te foutre à l'Ehpad ?
- T'es pressé ? Moi, non. Et toi, t'as fais quoi ?

Fé fixe Reyes comme si sa mort était imminente.

- Tu te tapes ma sœur ?
- Ça se peut.
- Mais y a pas de ça se peut. Arrête ça, tout de suite !
- Ça fait des mois que ça dure, connard.
- Des mois ? Tu te fous de ma gueule ?

À la lisière de MoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant