Chapitre 47

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- Angeline...

Je susurrais son nom à mon oreiller comme si ce dernier allait comprendre mon inquiétude pour elle. Je ne savais pas pourquoi, mais depuis deux jours je n'avais aucune nouvelle d'elle et de Thomas. Après m'avoir parlé de son envie de trucider mon ancien prof, l'homme qui nous avait conduits à la chambre était entré nous interrompant au passage. D'autres hommes étaient en sa compagnie. Moi qui pensais qu'on allait dormir dans la même chambre comme quand on voyageait ensemble, mais ce ne fut pas le cas. Cette nuit et les deux qui suivirent, je ne l'avais pas vu.

J'étais enfermée dans une autre chambre, sans nourriture ni eau. Ça m'avait rappelé le manoir et leur méthode de m'affaiblir. J'y étais habituée, mais je me demandais pourquoi il voulait me mettre dans un tel état. Mais tout ça ne me préoccupait pas plus que la vie d'Angeline. Si elle tentait quoi que ce soit contre lui, je ne pourrais ne plus jamais la revoir. Donc, quand je fermais les yeux, je voyais son visage blême, et son regard noyé de colère.

- Ne fais pas de connerie Angeline.

Je resserrais l'oreiller contre ma poitrine. J'essayais de faire le vide pour dormir un peu, mais Morphée me faisait clairement un doigt d'honneur. Alors je restai les yeux ouverts, à me questionner sans avoir l'ombre d'une réponse. Mon esprit vaguait sur un océan noir. Je coulais sans être émergée, je pleurais sans verser de larmes comme à mon habitude. Je maudissais le ciel et la terre pour cette douleur sans fin qui consumait mon être. Je me demandais si j'allais revoir un jour Dwayne, je me demandais si je devais un jour le revoir. Le silence en fond sonore, les battements timides de mon cœur affaibli chantent mon désarroi sans chœur pour l'accompagner.

N'ayant jamais pu trouver sommeil, je fus témoin du lever du soleil qui m'annonça cette journée terne. Moi qui pensais la passer dans ce lit, dès le premier rayon de soleil, ma porte s'ouvrit.

- Angeline, halai-je de ma voix dénudée de force.

Je tournai la tête dans l'espoir de voir cette petite peste pénétrer dans la pièce, mais je fus déçue de ne voir que deux hommes me faire face. L'un d'eux me fit signe de me lever, mais j'étais trop faible pour m'exécuter. L'autre s'adressa à l'homme qui me faisait signe, ils parlaient sans que je puisse comprendre quoi que ce soit. Je ne savais pas ce qu'il s'apprêtait à me faire, mais j'étais prête à toute éventualité, j'avais déjà vécu pire.

- Suivez-nous... vous prendre bain...

Sa façon de s'exprimer montrait clairement qu'il ne parlait pas trop bien le français. En faisant un effort surhumain, je sortis du lit. Toujours en lingerie fine et pieds nus, je marchai dans leur direction. N'ayant pas de force à mes jambes, la brindille que j'étais tomba sur la moquette. Un des hommes me prit comme un sac de patates et me déposa sur son épaule. Son ami éclata de rire devant cette scène pathétique. J'étais mi-consciente, trop sonnée pour réagir et même parler.

Ils me conduisirent dans une autre pièce où je pris une douche forcée, c'était plus un lavage à pression à coup de seau d'eau froide. Ensuite ils me donnèrent des habits d'écolière à enfiler. Pas le genre d'uniforme écolière classique, mais plus du genre écolière sexy ; jupe mosaïque courte, et chemise décolletée m'arrivant sur le nombril. Ils me conduisirent juste après dans la chambre où

Thomas nous avait accueillis. Une fois dans la chambre, les deux malabars m'attachèrent sur une chaise exactement en face du lit. J'avais les bras attachés aux manches de la chaise.

Je pensais que c'était fini, mais l'un des hommes avait une seringue en main. En la voyant, je compris ce qu'ils voulaient me faire. Je commençai à bougeoir pour défaire mes liens, car je ne voulais en aucun cas subir une telle chose à nouveau. C'était trop tard pour moi, déjà immobile je ne pouvais rien faire face à ces deux costauds. L'un attrapa mon bras et l'autre me piqua sans osciller. Juste après ça, ils quittèrent la pièce.

Obsession: Baise-moi STPOù les histoires vivent. Découvrez maintenant