Chapitre 28

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Ce n'était pas un automne super frisquet à Londres, la météo parlait de soleil caché par d'épais nuages. Il ne faisait pas beau, mais le ciel grisâtre ne me dérangeait pas. Mais malgré la fraicheur du temps, je suais comme si j'étais sur une plage au Brésil en plein été.

- Alors, tu réponds ?

Dwayne était assis devant moi, me regardant droit dans les yeux. Son sourire était incompréhensif. Il me troublait à me faire me demander s'il était en colère ou pas.

- Pourquoi veux-tu devenir une slut ? questionna-t-il calmement de nous.

- De quoi parles-tu ? demandai-je en me démarquant de son regard.

Je repris ma position initiale et je commençai à réfléchir, mais dans ma tête c'était le brouillard. Je me posais tellement de questions sur le pourquoi du comment il savait que je voulais devenir une slut, que j'oubliais chercher réponse bidon comme je l'avais si bien fait. Je ne trouvais pas de réponse à ma question. Ma gorge devenait sèche, il avait peut-être tout compris depuis le début, il savait que je jouais avec lui.

Il déposa une main sur la mienne et une main sous mon menton. Je le regardai, et loin d'être troublant, son sourire était rassurant. Il voulait vraiment que je lui parle sans avoir peur de sa réaction. J'étais vraiment démasquée, je ne me voyais pas vraiment lui chercher un beau mensonge a lui raconter, il m'avait livré une partie de sa vie tout en sachant que je voulais être une slut. Ça ne semblait pas être un test, ça ne semblait pas être l'un de ses foutages de gueule. Il semblait prêt à m'écouter. Alors le cœur compressé par le poids de la vérité je suis mise à tout lui avoué tout en omettant certains détails. Je lui ai parlé de ma réputation acquise malgré moi, je survolai l'histoire de Thomas ; étant sûre qu'il n'allait pas comprendre. Je lui ai simplement mentionné que tout l'internat disait que je baisais avec mon prof et que même mes amies ils se sont mis. Je lui parlai de mes vacances chez Sandra, je lui parlai de mon viol. Je remarquai que même si je ne voulais pas tout lui dire, je ne pouvais pas m'empêcher de parler. C'était la toute première fois que je parlais de mon viol à quelqu'un. Il pouvait me juger ou ne pas me croire, ça ne me dérangeait pas. Je me sentais bien de parler tout ça, même si entendre tout ça sortir de ma bouche m'effrayait. À ce moment, je sentais que parler de tout ça prenait vie, que tout c'était vraiment réel. Mon cœur battait fort, les sueurs froides pleuvaient sur mon front, je regardais l'herbe verte, faisant tout mon possible pour ne pas pleurer. Il ne disait jamais rien, je ne voulais pas non plus qu'il me parle. Je me vidais, pas totalement, mais assez pour qu'il puisse au moins avoir une idée sur mon long chemin menant vers les sluts. Douleur, mélancolie et solitude, telles étaient les trois choses m'ayant menées vers les sluts. Finir avec tout ça, voilà pourquoi je me battais pour devenir une slut. Il n'allait surement pas comprendre tout ça, mais maintenant il connaissait les raisons me motivant pour faire partie de cette bande.

Après ce long monologue, je le regardai enfin, cherchant sur son visage une réaction. Il n'y avait plus son sourire, il semblait réfléchir en fixant la rivière. Il était difficile pour tout le monde de parler de chose personnelle, car rares sont ceux qui écoutent, nombreux sont ceux qui entendent. Dwayne n'ayant pas encore réagi était de ceux qui ignorent tous vos dires, ceux pour qui votre histoire était trop farfelue pour être vraie.

- Vouloir faire partie des sluts est une décision stupide, dit-il enfin.

Sa réponse le mit directement dans la catégorie de personnes qui entendaient. Il n'avait rien écouté, à cet instant je regrettai lui avoir parlé de tout ça, je regrettai mon mutisme de tous les jours. Je n'étais pas fâchée contre lui, mais contre moi-même. Je compris pourquoi Cassie m'avait dit ne pas avoir les tripes pour devenir une slut, mon cœur n'était pas assez froid, j'étais beaucoup trop sensible et beaucoup trop naïve. J'étais toujours la fillette que son prof avait fait danser comme une marionnette. (Petite conne)

Obsession: Baise-moi STPOù les histoires vivent. Découvrez maintenant