Chapitre 19

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Après les vacances chez Kei, j'avouai aux filles mon aventure avec Thomas, un acte animé par mon envie de recoller les morceaux avec Kei. On se parlait, mais ce n'était plus pareil. Toujours dans la même chambre ensemble, mais nos nuits de bavardages étaient loin derrière nous. Une simple bonne nuit était dite maintenant. On rigolait parfois, mais rarement. L'aveu ne changea rien à l'ambiance glaciale qui régnait entre elle et moi. Au contraire, la froideur se répandit au sein du groupe comme un vieux rhume. Emy copiait déjà Kei sur toutes ses formes y compris maintenant pour le fait de ne pas trop me parler, d'ailleurs ils devenaient de plus en plus proches. Et Sandra, elle restait la même petite Sandra mignonne et silencieuse, qui ne me parlait pas de Thomas ou de quoi que ce soit. Je me retrouvai alors dans la même citation que l'an dernier ; seule, et perdue. Mais cette fois je pensais que je l'avais vraiment cherché. Je récoltais mes cachoteries.

Avec le sourire je reprenais les cours, sortant parfois avec elle comme si de rien n'était, et pour me remettre dans la normalité, quoi de mieux que de sortir avec un mec normal pour une fois. « Normal »... tout ce que je fuyais l'an dernier et aujourd'hui... tout ce que je souhaitais. Carl était l'homme de la citation, pour la fadeur et le calme plat. Et il était le seul dont Emy et Sandra voulaient entendre parler, Kei ne m'écoutait plus, elle hochait la tête pour tout ce que je disais. Donc, sortir avec Carl qui ne m'avait pas vue était ce que je trouvais de plus simple à faire, après tout, on était « ensemble » en quelque sorte. Je répondis un beau jour à ses milliers de messages puis on sortit ensemble.

Je me tenais devant l'internat à l'attendre dans mon jeans slim gris et mon mini t-shirt bleu ciel m'arrivant au-dessus du nombril ; un souvenir des heures de shoppings a Chiaia. Ce n'était pas la première fois que je sortais avec Carl, on n'avait jamais passé plus de deux heures ensemble, car j'avais toujours un rendez-vous en parallèle avec Thomas. Cette sortie était la première que je faisais avec lui sans la pensée de le lâcher pour aller vers d'autres occupations. J'étais qu'a lui cet après-midi et comme mot d'ordre, je lui avais demandé de me surprendre. Si Carl n'était pas très intéressant comme garçon, il m'avait fait visiter cette ville où j'étais née comme si j'étais une touriste. Rien d'étonnant quand je pense que toute petite je ne restais qu'à la maison et que l'an dernier, je restais enfermée dans une chambre avec mon prof que son voisin me prenait pour sa nièce.

Il n'y avait vraiment que Carl pour me faire voir cette belle ville où j'avais passé ma vie. Alors aujourd'hui, j'étais déterminée à lui offrir une chance. Une chance pour me laisser séduire par ce garçon drôle et prétentieux. Après quelques minutes à l'attendre, je vis son beau Porsche se garer à quelques mètres de moi. Il sortit de la voiture et me regarda sans dire un mot. Il venait d'enlever ses lunettes de soleil et de ses yeux marron foncé, il me regarda de la tête au pied.

- Tu devrais passer plus de temps loin de moi, comme ça, tu reviendrais toujours plus rayonnante !

- Ça veut dire que tu m'empêches de briller ? demandai-je cachant mon envie de rire.

- Euh... non... Euh... Bégaya-t-il.

- Merci, Carl, m'empressai-je de répondre avant qu'il ne passe au rouge.

Je savais comment le déstabiliser, d'ailleurs, il était le seul sur qui j'avais ce pourvoir. Il me faisait rire à tous les coups, j'adorais casser ce côté super sûr de lui qu'il affichait. Les seuls moments où je me taisais et lui laissait faire le show, c'était quand monsieur était derrière le volant et qu'il se prenait pour un pilote de formule 1. Et c'était à ces moments que je l'écoutais vraiment. Il en profitait chaque fois pour me parler de son rêve de devenir médecin, et de son envie de prendre une année sabbatique pour ensuite aller aux États-Unis pour ses études universitaires. À l'entendre, je me mettais à réfléchir aussi sur ce que j'allais étudier après le bac, mes rêves, mes objectifs. Différemment de Carl, j'étais dans le flou total.

Obsession: Baise-moi STPOù les histoires vivent. Découvrez maintenant