Chapitre 2 : Partie 5

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U.V (Ultra vicelarde)

Je rentre du taffe, avec Haroun. Il est gentil et me change de mon quotidien. Il a pris son billet pour New York et me demande quelques infos. J'ai un trou. Je n'ai gardé aucun souvenir comme si j'avais occulté toute la grande pomme. La différence avec Saint Denis est dingue. Ici tout est plus petit. Plus limité. Plus, moins quoi... Il me pose des questions et je l'apprécie car il me parle sans regarder mon physique. Un type me bouscule et se retourne.
- Wesh, qu'est ce que t'as la grosse ?
- Comment ? Lui dit Haroun qui le saisit.
elle est avec moi alors reste tranquille !
- Le type s'arrête et le regarde.
- Tu t'es cru dans un film ? Qu'est ce qu'y a ?
- Ya que tu la bouscules et tu l'insultes.
- Wesh, tu l'as vu ta meuf, on la pousse elle roule.
- Ah ouais et toi ?
- Quoi moi ?
Le type enlève sa veste.
Je saisis Haroun et le tire.
- Non, mais ton petit mec veut faire le fou balance le mec, super chaud bouscule Haroun.
Miskine avec son corps de crevette, il est tout de suite en difficulté mais le type se fait pécho par derrière et un colosse le bloque.
- Y a quoi ? lui demande le gars.
- Wesh, sale bâtard y a quoi ! Crie Leïla
Je suis surprise. Le type qui s'est interposé est avec Leïla. Le gars ramasse sa veste et file tout droit sans broncher. Leïla est avec une baraque, un renoi du centre ville.
Il regarde Haroun.
- Wesh, ça te dirait de t'acheter des muscles, avec ton corps de lâche tu vas aller nulle part.
- Quel con murmure Haroun, vexé.
Il me salut et part.
Leïla me mate.
- Wesh, il est fragile ton amoureux et il fait un peu bolosse.
Elle se sépare du mec.
- Tu fais quoi ?
- Je rentre je lui réponds froidement, irritée par sa remarque sur Haroun.
- Tu viens avec moi ?
- Ou ça ?
- Aux UV... Rue Jules Guesdes.
On trace. Jeans moulant, veste en cuir, cheveux attachés, manucures nickel. Leïla est une poupée mais quand elle ouvre la bouche c'est à base de wallah, wesh, chui une ouf.
On trace rue de la république puis rue Jules Guesdes.
Elle rentre et donne des tunes. A l'intérieur, c'est le repère des UV, les ultra vicieuses, ultra vicelardes... Le type à l'accueil me regarde et me montre un siège d'un signe de tête. Je n'ai pas la tête de la michetonneuse. Ni le corps.
Leïla prends un magazine et lit.
Elle tourne les pages et commente.
- Il est trop hella Karim Benzema, Wallah, je le kifffffe.
A coté, une meuf, bronzée, sapée en LV et autres accessoires de luxe est aussi vulgaire que Leïla. Elle est au téléphone et s'emporte.
- Wallah, qu'il fait le fou. Si c'est comme ça, je vais lui rendre son parfum. Il croit quoi ? Elle continue sa conversation et on apprend tout sur sa soirée dans une chicha de Paris.
- Hey, mais tu sais quoi c'est un clochard, il veut faire le mec qui pèse mais je te jure qu'il a sorti des billets de cinq Euros pour payer et j'ai même rajouté. C'est un vieux type ! Elle tchip.
Leïla me mate du coin de l'oeil
- ça te gêne que je vois ton frère ?
- Heu...Non
- Si...
- Heu, non...
- Si. Dis moi la vérité.
- C'est pas une discussion que j'ai envie d'avoir ici.
- Wesh, t'as cru qu'on était dans NCIS ou quoi ? Il est beau gosse ton frère.
Elle m'irrite.
Le type l'appelle et lui signale que la cabine est libre. Il va la nettoyer et revient.
- Tu peux y aller.
Elle file et disparaît.
Je reçois un texte d'Haroun. Il s'excuse. Je lui réponds qu'il n'y aucun soucis. Il insiste. Je signe aucun soucis.
Après une demi heure, j'attends et Leïla sort. Sa peau a cramé, on dirait un poulet rôti. Elle est dorée. Il ne manque plus que les pommes de terres et elle est bonne pour la « thanksgiving ».
Rue de la république. Elle marche et ne répond pas à son téléphone.
- T'attends quoi de moi ?
- Hein ? Ah, de toi ! me rétorque avec du vice la miss.
- Humm... Rien...
- Pourquoi tu m'as dit de venir avec toi ?
- Parce que je voulais te demander un truc, j'aimerai bien faire une chronique sur internet, un truc sur moi. Un truc où je raconte mes soirées avec les footballeurs, comment je me sape et tout. Un truc chanmé quoi ! Comme moi !
- Ben fais le. Je lui réponds de manière assez froide.
- J'sais pas écrire. Mais toi, oui.
- Et ?
- J'aimerai bien mais tranquille mais tu vas le faire.
- Comment ça ?
- Tu vas le faire.
- J'éclate de rire. Jamais... Jamais !
- Ah ouais ? T'as vu Karim.
- Ouais...
Il kiffe grave sur moi. Il m'a parlé de vous deux, de comment vous vous kiffez, de votre relation fraternelle. Rien qu'il me raconte votre life.... Il est marrant ton frère, un vrai bolosse...
- Et ?! j'écarquille les yeux.
- Votre vie c'est Disney. Moi, mon mec il est au heb's. L'autre il fait le con et j'ai bien envie d'un petit innocent. Et Karim l'est...
- Quoi ?
Je m'arrête. Elle passait à l'action et m'avouait qu'elle voulait s'amuser avec Karim. Karim... La rage monte en moi.
- Leïla...Ne fais pas ça. Même pas en rêve.
- Wesh, tu vas faire quoi ? Me ramener ton mec, envoi le au Marais, c'te bolosse.
- D'une c'est un ami. Deux, ton délire de livre, je pense que tu te trompes.
- Je t'ai proposé un truc et t'as le choix. Soit tu fais mon livre ou soit je te nique ta vie et celle de ton frère !
- Mais pourquoi ? Enfin pourquoi ?
- Parce que depuis le lycée tu fais ta belle. J'aime pas ça et puis j'ai envie d'avoir mon livre.
- T'es complètement folle. Vraiment...
- Pour l'instant, je gère et toi tu te tais !
A quelques mètres, Sandrine, l'autre cauchemar se ramène.
Elle la rejoint et golri. Les deux k-sos s'éloignent. Je reste debout au milieu de la rue. Sa menace pue la défaite et je vais tout de suite alerter Karim. Je sais qu'il va m'écouter. Les liens du sang sont sacrés !

Chronique de Nawell : Plume de la StreetOù les histoires vivent. Découvrez maintenant