Tchet
On n'a pas le temps de se foutre de la gueule d'Highlander plus longtemps parce que le Prés vient de convoquer les lieutenants dans son bureau pour un debrief. Mais je vois déjà la mission se profiler sous notre nez : le Doc a beau nous jurer qu'on peut lui faire confiance, cette Eleanor sort de nulle part et on n'aime pas trop ça. On se doit quand même de vérifier quelques infos sur elle.
— Je veux une filature sur cette nana, H24, je veux connaître ses habitudes, ses fréquentations, ses antécédents. Fouiller aussi dans sa famille, je veux un maximum d'informations. Le Doc nous l'a collée dans les pattes pour quelques jours avec cette histoire de pansements, je veux qu'on l'ait à l'œil. Et par « on », je veux bien sûr dire vous. Tchet tu commences la surveillance...
— Quoi ?! Non Prés, s'te plaît pas ça...
— T'as vraiment un problème, tu sais pas fermer ta gueule Tchet. Tu dégages, je ne veux plus te voir dans ce bureau et je veux un premier rapport demain soir.
— A tes ordres..., je réponds sans grande conviction avant de quitter le bureau.
Putain ! Mais c'est pas vrai, pourquoi c'est toujours sur moi que ça tombe ces merdes ? Je monte sur ma moto et je pars en direction de l'adresse de son appartement. Et bah, sympa le quartier. Y sa aucune trace de son pick-up dans la rue. Je profite qu'un habitant de son immeuble en sorte pour me faufiler à l'intérieur et je monte jusqu'au 2ème étage, appartement 2B. Il n'y a pas de bruit, alors je sors mes outils pour forcer sa serrure et j'entre.
Mmm...La première chose que je remarque, c'est cette odeur fleurie, la même qui m'a chatouillé les narines quelques heures plus tôt. Son parfum. Son appartement en est imprégné. Il est petit mais agréable, accueillant. Je ne peux pas allumer de lumière, je risquerai de me faire griller par le voisinage, mais le réverbère au coin de sa rue me permet d'avoir un minimum de luminosité pour jeter un œil. Les plantes vertes installées un peu partout dans les pièces donnent un côté vivant à l'appartement, la déco est sobre, simple mais suffisante pour ne pas faire impersonnelle. Tout est en ordre, quelques affaires traînent dans le salon et sur son lit que j'aperçois dans la pièce voisine restée ouverte, mais on peut facilement circuler contrairement à ma piaule au MC. Je suis bordélique je le sais, mais même comme ça j'arrive à retrouver mes affaires alors pourquoi ranger ?
Un détail me chiffonne : où est la télé ? Qui peut vivre sans télé aujourd'hui ? J'ai beau regarder même dans sa chambre, mais je ne trouve rien. Elle a au moins un ordinateur sur un petit bureau aménagé dans un coin du salon. Je l'ouvre mais je suis une vraie bille dans ce domaine alors je n'essaye même pas de me connecter. La prochaine fois je viendrai avec Shark, c'est lui le geek de la bande. Je continue ma visite dans sa chambre et là je prends mon temps pour fouiller jusqu'à ce que je trouve ce qui m'intéresse : ses soutifs. J'ouvre les tiroirs de la commode un à un et finis par trouver mon bonheur. Voyons voir... Oh bah merde. 90B m'indique une étiquette. Je commence à perdre la main on dirait.
Je continue mon tour et m'arrête à son miroir autour duquel des photos sont accrochées. Il y a des photos d'elle à l'armée, avec ses frères d'armes, d'autres avec certainement des membres de sa famille parce qu'il y a beaucoup de rouquins. Il y en a une où elle est avec son collègue ténébreux que j'ai vu avec elle à la clinique l'autre jour, et elle a l'air d'avoir un fou rire. Lorsqu'elle sourit, son visage n'a rien à voir avec celui qu'elle a montré ce soir au bar. Ça lui va bien de sourire, elle est...belle. C'est une belle femme. Mais celle qui m'interpelle se trouve dans un cadre sur sa table de chevet ; elle est un peu plus jeune et elle est entourée de ses parents. Son père est brun mais ses yeux verts sont les même que sa fille, et sa tignasse rousse lui vient de sa mère dont les traits sont quasi identiques à ceux d'Eleanor aujourd'hui.
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Brothers in Arms
RomanceEleanor "Ellie" est infirmière et se retrouve un jour embarquée dans les affaires d'un club de motards du comté, qui vont la conduire désormais à fréquenter ces énergumènes malgré elle. Enfin surtout un : Tchet. Après une rencontre plus que houleuse...