Brothers in Arms

Chapitre 21

Tchet

Les visites sont autorisées à partir de 8h00 le matin et quand j'arrive, Elijah vient de prendre la garde devant la porte de la chambre où est ma sœur. Cet accident n'en n'était pas un, cette voiture nous a délibérément foncée dessus, alors le Prés préfère jouer la carte de la sécurité et a fait poster un frangin H24 avec elle.

—Elle est réveillée ? Je demande au prospect en m'avançant vers lui.

—Oui, l'infirmière est passée y a une demi-heure pour ses soins.

—Elle a pu dormir un peu cette nuit ?

—Je ne sais pas, je ne l'ai pas encore vue je viens de prendre mon tour de garde.

—Ok, merci, je lui réponds en lui serrant la main.

Je frappe à sa porte et une petite voix me répond. Quand j'entre, elle a la tête dans le cirage mais un grand sourire se dessine sur son visage quand elle me voit.

—Connor... comment tu vas ? Rien de cassé ?

—C'est toi qu'on a opérée pour réparer ton bras et tu me demandes si moi je vais bien ? C'est plutôt à moi de te demander comment tu te sens ?

—Ça va, je me suis réveillée sans douleur et hier soir le chirurgien a dit à maman et papa que l'opération s'était très bien passée, et que je devrais bien récupérer. Je me suis fait du souci pour toi quand je ne t'ai pas vu, mais maman m'a dit que tu allais bien et que tu avais pu rentrer avec eux hier soir finalement.

—Ouais, mais ces peignes-cul ont mal fait mon pansement, le sang ne circulait plus et avec la compression de l'attelle c'était insupportable. Je suis allé chez Eleanor pour qu'elle me le refasse.

Jolene me regarde en souriant. Je sais ce qu'elle pense à propos d'Eleanor et moi, on en a discuté.

—Tous les prétextes sont bons pour la voir, pas vrai ?

Je me contente de sourire comme un con quand je croise son regard.

—Connor, j'ai 18 ans mon vieux, y a certaines choses que je comprends sans qu'on me les explique. Et tu veux un conseil ?

—Dis toujours...

—Sors-toi les doigts du cul putain !! elle me lance d'un coup. T'as failli nous ramener une pouffiasse, et mes prières et celles de maman ont finalement été entendues ; Ellie est arrivée dans nos vies quelques semaines plus tard. La laisse pas t'échapper, s'il te plaît. Sois pas si con pour une fois.

—Me parle pas comme ça Jolene ! je lui dis en serrant les dents. T'es peut-être sur un lit d'hôpital mais y a des limites à pas dépasser quand même.

—Tu te braques parce que tu sais que j'ai raison. Mais passons, t'es qu'une tête de mule, on ne peut pas discuter avec toi. Du nouveau pour « l'accident » ? Me demande-t-elle en mimant les guillemets.

—Non, je comptais sur toi pour savoir si un détail t'avait marqué, si tu avais pu apercevoir qui était dans la voiture qui nous a percutés.

—Je suis désolée de te décevoir mais je ne me rappelle de rien à part du craquement qu'a fait mon bras quand j'ai atterri sur le sol et de la sensation de brûlure quand j'ai glissé sur le bitume.

Quand elle me dit ça, j'ai l'impression d'avoir du plomb dans l'estomac, j'ai un poids énorme et je me sens mal de la voir dans ce lit. Elle est là à cause de moi, parce que je n'ai pas su éviter cette collision. Sa main se pose sur la mienne et je lève les yeux vers elle quand elle m'appelle :