Chapitre 19

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Tchet

La tête de ce mec ne me dit rien de bon, je déteste le regard de connard qu'il a posé sur Eleanor. Comme s'il attendait quelque chose avec impatience. Je ne baisse pas les yeux et je le suis du regard parmi la foule jusqu'à ce qu'un groupe de nanas finisse par le cacher de ma vue. Il faut que je pense à parler de cette rencontre à la prochaine messe. Je ne sais pas pourquoi, je ne le sens pas.

Une pression de la main d'Eleanor dans la mienne me ramène à l'instant présent et une étincelle s'allume dans son regard lorsque je pose à nouveau les yeux sur elle. Elle se mord la lèvre inférieure et m'entraîne à sa suite alors qu'elle marche encore à reculons. Je sens un sourire carnassier se dessiner sur mon visage et je sais qu'elle est autant excitée que moi.

Cette femme me rend dingue. Ça fait six mois qu'on se connaît maintenant, tout en elle me rend fou : sa concentration quand elle soigne l'un de nous et qu'elle exécute ses gestes comme un robot, sa tenue d'infirmière qui moule ses fesses généreuses exactement comme j'aime, la passion qu'elle transmet quand elle joue de la musique ou qu'elle prend ses photos, ses yeux verts et sa crinière auburn dans laquelle j'ai envie de glisser mes doigts en permanence. Mais je me retiens. Elle n'est pas à moi. Pas encore.

En arrivant dans son immeuble, je n'ai pas pu me retenir de me jeter sur elle dans les escaliers pour rejoindre son appartement. Je l'ai prise dans mes bras, ses jambes nouées autour de ma taille et ma langue dans sa bouche. Elle s'est dépêchée d'ouvrir sa porte. Je l'ai refermée d'un coup de pied et je me suis dirigé direct vers sa chambre. Elle est descendue, m'a poussé sur le lit et a lancé un morceau qu'elle a balancé via l'enceinte sur sa commode (Bishop Briggs – River).

Ses cheveux de feu sont tombés sur ses épaules, elle me regarde droit dans les yeux et se met à danser devant moi. Pour moi. Elle est tellement sexy que mon jean va finir par exploser, et quand ses doigts commencent à déboutonner son chemisier je suis à bout. Elle s'approche de moi, s'installe sur mes genoux en m'offrant sa poitrine galbée, retenue par de la dentelle que je fais sauter en un claquement de doigts. Elle m'embrasse, c'est elle qui guide et c'est sensuel. Elle me fait fondre, elle m'obsède, ne quitte plus mes pensées et j'ai bien du mal à la mettre de côté quand je bosse pour le club. Quand je bosse tout court en fait.


Non seulement j'ai passé la nuit avec elle, mais le lendemain matin, je suis encore dans son lit quand j'ouvre les yeux. Je la sens bouger et en ouvrant un œil, elle tente de sortir de son lit sans trop faire de bruit pour ne pas me réveiller. Manque de bol pour elle, tout ce qui la concerne ne me fait plus dormir que d'un œil depuis quelques temps. Je tends un bras pour la ramener près de moi et lui faire l'amour encore une fois.

Elle rit. Non, elle glousse plutôt, mais j'adore l'entendre glousser et gémir la seconde qui suit quand je plonge la tête dans son cou et que je mordille sa peau. Je dépose des baisers tout le long jusqu'à sa bouche qui m'accueille immédiatement. Nos langues sont déjà en train de danser. On est encore nus. Il ne me faut pas longtemps pour me glisser entre ses cuisses et lui montrer l'effet qu'elle m'a fait quand je me suis réveillé à côté d'elle. Je n'ai pas envie d'un truc bestial, j'ai juste envie de lui dire bonjour de la plus belle des façons, et elle me répond sur le même ton.


Elle s'est enfermée dans la salle de bain pour être sûre de pouvoir se préparer sans qu'on se saute dessus. Là-dessus elle est autant fautive que moi ; si j'ai le malheur de la regarder avec des yeux de prédateur elle s'enflamme et c'est elle qui finit par m'arracher mes fringues. Une vraie tigresse.

J'ai pris une douche à mon tour et quand je sors, Eleanor est en train de faire cuir des œufs. Je lui propose de préparer le café mais elle n'a rien pour en faire.

— Putain mais t'as pas de café ? Sérieux ? Je lui demande en ouvrant les placards autour de moi.

— Beurk ! Non, je n'ai que du thé. De l'excellent thé cela dit.

— Beurk ! Non merci, je lui réponds. Faudrait que tu penses à t'acheter une cafetière.

— Pour quoi faire ? J'en bois pas, elle me répond comme si c'était évident.

— Pour moi, quand je viens dormir chez toi.

— Ah parce que tu as l'intention de squatter encore ? Merci de me prévenir, elle me dit en souriant.

Elle me sert une assiette d'œufs, du pain est grillé et elle presse des oranges. Si elle continue comme ça, c'est chez elle que je vais venir prendre mes petits-déjeuners et non plus chez Anita.

— Tu bosses aujourd'hui ? je lui demande en mordant dans une tartine.

— Euh...oui. Comme beaucoup de monde. Tu bosses jamais toi ou quoi ?

— Chi, mais che fais un peu chque chveux, je lui réponds la bouche pleine de pain.

Eleanor engloutit son petit-déjeuner, enfile sa tenue d'infirmière et il a fallu que je me retienne de lui sauter dessus. Cet uniforme me rend vraiment dingue ! En l'espace de dix minutes j'ai dû me retenir au moins six fois de ne pas lui mettre une main aux fesses. Je suis vraiment un pervers...

— Tu veux que je te dépose ? je lui propose alors qu'elle cherche les clés de sa voiture que j'ai sournoisement dissimulées.

— Oui, c'est gentil merci.

Quand j'ai déposé Eleanor, elle a gardé mon casque en me disant qu'elle finissait à 20h00 ce soir et qu'elle avait envie de passer la soirée au Club House.

Autrement dit : on allait remettre ça.

Je vais ensuite au clubpour discuter avec mon père et le Prés de ce qui s'est passé avec ce type,celui dans lequel Eleanor a foncé en quittant la soirée d'anniversaire d'Henry.J'ai comme un présentiment, quelque chose dans la façon dont il l'a regardéequi me dit que ça sent les emmerdes à plein nez.

Brothers in ArmsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant