Chapitre 6

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Ellie

Aujourd'hui mon service prend fin à 16h00 et à 15h30, je vois Jolene passer la porte de l'accueil du service où je suis en train de rédiger mes rapports avant de partir. Elle a une tête de six pieds de long quand elle vient s'accouder au comptoir. Je regarde derrière elle en attendant de voir si son chien de garde la suit mais personne n'entre ce qui me fait froncer les sourcils. Les Sons sont très protecteurs en ce qui concerne les membres de leur famille quand une menace, avérée ou supposée, se fait sentir, et Jolene étant une jeune fille de 18 ans, ça signifie pour elle qu'elle ne peut plus se déplacer sans avoir un prospect qui lui colle au train jusqu'à nouvel ordre.

J'ai remarqué qu'à chaque fois qu'elle sort, c'est souvent Elijah qui l'escorte et j'en suis venue à me demander s'il n'en pinçait pas pour elle. J'ai un petit sourire qui s'étire sur mes lèvres quand mon regard se reporte sur elle et elle me toise de son air arrogant.

— Pourquoi tu me regardes comme ça ?

— Bonjour à toi aussi. T'as mal dormi cette nuit ou quoi ?

— Pardon... Salut Ellie. Non ce n'est pas ça, c'est jusque que j'en ai vraiment plein le dos de ses prospects qui me suivent comme mon ombre. Franchement j'ai plus l'impression d'être fliquée que protégée.

— On t'a collé qui aujourd'hui ?

— Manson...

— Ouch... désolée ma biche. Aller, je termine ça et on se casse !

On a prévu une soirée entre filles, c'est vendredi et on a bien l'intention d'en profiter. Jolene veut aller faire un tour au centre commercial pour se prendre quelques trucs et on va en profiter pour en faire un peu baver le prospect. Manson est gentil, mais il ne parle pas beaucoup. Sa mine patibulaire ne donne pas tellement envie non plus d'aller engager la discussion avec lui et les tatouages qu'il arbore encore moins.

Je finis de compléter mes rapports avant de ranger les dossiers pour l'équipe du soir et je vais me changer pour retrouver Jolene dans la salle d'attente. On prend la direction du centre commercial, un Brothers à nos fesses pour notre sécurité.

— Suis-moi, je dis à Jolene en passant devant une boutique de lingerie.

D'habitude, les prospects nous suivent même jusque dans les rayons des produits hygiénique sans broncher. Mais cette fois, Manson se stoppe net et nous regarde l'air amusé en nous faisant un petit signe genre « vous m'avez eu sur ce coup-là », avant d'aller s'asseoir sur les bancs mis à disposition en face de l'entrée.

On est parties à rire comme des dindes et je m'amuse à solliciter notre geôlier qui a viré au rouge cramoisi, pour le choix des couleurs et des formes.

— Aller Manson, fais pas ta sainte-ni-touche, lui dis-je, tu dois bien avoir un avis quand même.

Il rigole dans sa barbe en nous faisant comprendre qu'il ne veut pas s'aventurer sur ce terrain. Jolene a voulu tenter le coup une nouvelle fois à son tour et quand elle l'a sollicité, je n'ai pas entendu la fin de sa phrase. Je lève les yeux et je comprends alors pourquoi : Manson a été remplacé par le fameux Elijah entre temps, qui lui en revanche n'a pas la langue dans sa poche. Loin de se démonter, il nous rejoint dans la boutique et attrape le bout de tissus entre ses doigts pour l'examiner de plus près. Il fait tache dans cette boutique, une grande masse toute habillée en noir et couverte de tatouages, avec une veste en cuir et des bottes de moto.

— Je préfère le noir. C'est beaucoup plus sexy, déclare-t-il en lui faisant un clin d'œil.

Jolene est aussi rouge que ses pompes et je dois me retenir de ne pas exploser de rire ! Mais contre toute attente, je la vois se ressaisir en lui prenant doucement les sous-vêtements des mains, ses yeux plantés dans ceux de notre garde du corps, et lui répondre :

Brothers in ArmsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant