Chapitre 8

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Ellie

Tous les ans pour Thanksgiving, Poppy et Ellen, respectivement les femmes du VP et du Prés, organisent avec les régulières et les épouses un grand barbecue avec tout le monde sur le terrain derrière le Club House. BBQ géant, musique et ambiance chaleureuse sont au rendez-vous.

Et cette année, le Doc et moi sommes invités pour nous remercier d'avoir soigné Jack, qui se remet très bien de sa blessure. Poppy veille au grain. C'est pour moi l'occasion de découvrir une tout autre facette des Brothers ainsi que du Doc, dont j'apprends qu'il est un membre à part entière du MC lorsque je le vois revêtir un gilet de cuir portant son pseudo sur le dos. Quand on se gare dans l'enceinte du club, je vois que le barbecue est déjà en train de chauffer, et le Prés et le VP, qui prend appui sur une canne, supervisent la cuisson des hamburgers et des saucisses.

Il fait beau et encore doux pour la saison, et j'ai bien l'intention de profiter de cette journée. Jolene me rejoint et m'embarque avec elle auprès de sa mère et d'autres épouses de membres que je n'ai encore jamais vu. Il y a quelques régulières aussi que j'ai parfois croisé au club. Jolene finit de faire les présentations et Poppy me prend dans ses bras. Je réponds à son étreinte, je sais ce que ça signifie pour elle, le Doc m'en a parlé quand il m'a dit que j'étais invitée pour le barbecue de Thanksgiving. Son mari aurait pu y rester et elle est reconnaissante que je sois venue aider le Doc sur cette intervention, sans poser de questions, et que je n'ai jamais cherché plus d'explications. Je suis un ancien soldat, obéir aux ordres c'était mon boulot.

— Merci pour l'invitation, ça m'a fait super plaisir quand Doc m'a dit que j'étais conviée avec lui pour votre rassemblement familial.

— Tu veux rire ? Si vous n'aviez pas été là tous les deux, l'ambiance aurait pu être toute autre. Et tu fais partie de la famille maintenant.

Ses paroles me touchent et je me sens comme une gamine entourée de l'amour de ses parents. A nouveau. Je ne me voile pas la face ; je sais que pour ma mère, rester dans ce pays sans mon père et loin de notre famille était difficile, et je comprends tout à fait qu'elle ait préféré retourner en Ecosse. Elle ne sera pas seule là-bas. Bien sûr je suis là, mais avec mon boulot, la réserve médicale dans la Navy, je ne peux pas être auprès d'elle comme le sont mes oncles et tantes et mes grands-parents. Alors oui, du coup je suis contente d'avoir trouvé une famille de substitution avec les Brothers in Arms.

Des saucisses viennent d'être servies pour les enfants et ils rappliquent comme des mouches. Je vois un petit garçon qui n'arrête pas de me lancer des regards en coin et il s'arrête finalement devant moi en me fixant la bouche entrouverte, l'air sérieux et en pleine réflexion. Il me met mal à l'aise, je n'aime pas être fixée comme ça. Il finit par croiser ses petits bras sur son torse, enfin à peu près, et me dit :

— Tu ressembles à Mérida la Rebelle. Toi aussi ta maman c'est une ourse ? Est-ce que tu sais tirer à l'arc ?

Je suis une grande fan des Disney et je comprends sa référence alors ça me fait sourire. Une petite fille que j'avais rencontré à la clinique m'avait posé la même question un jour. Sa question est on ne peut plus sérieuse.

— Non je ne tire pas à l'arc, mais j'aimerai bien, c'est trop badass.

— Carrément ! me répond le petit.

— Par contre je sais jouer quelques-unes de ses chansons à la guitare.

— Tu joues de la guitare ? Waouh, ça aussi c'est trop badass !

— James ! Comment tu parles ? Lui demande sa mère qui doit être Catherine, d'après ce qu'a indiqué Jolene tout à l'heure en faisant les présentations.

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