Brothers in Arms

Chapitre 14

Tchet

Ça fait presque une semaine que j'ai pris la route avec Highlander et Mac pour assurer une mission pour le club. C'était pas prévu mais il fallait que je parte quelques temps alors le Prés m'a fait remplacer Benny.

Ce soir-là, au gala de charité, Eleanor m'a fait ressentir quelque chose de tellement nouveau pour moi que j'en ai eu la trouille. J'en n'avais pas dormi de la nuit et j'ai rien trouvé de mieux à faire que de me barrer. Depuis qu'elle a mis les pieds au club ce fameux soir où mon père s'était fait tirer dessus, j'étais certain qu'il se passerait quelque chose avec elle. Elle ne me laisse pas indifférent et même si j'ai parfois du mal avec son caractère, je ressens indéniablement quelque chose pour cette femme. Mon infirmière. Et ces cinq jours loin du club, sans ne serait-ce que la croiser au loin en ville, m'ont fait comprendre à quel point elle a pris une place importante dans ma vie. Bien sûr, je suis conscient que je me comporte souvent comme un connard avec elle mais j'ai bien l'intention de faire changer les choses. A commencer par lui faire comprendre qu'elle me plaît vraiment. Et que je la veux...

La première chose que je fais en arrivant chez nous, c'est aller prendre un petit-déjeuner chez Anita. Mes frangins sont allés faire leur rapport de mission au Prés, ils sont plus gradés que moi alors j'en ai profité pour esquiver. J'ai une faim d'enfer et il n'y a que chez elle que j'arriverai à être rassasié. Si ma mère le savait elle me tuerait. Elle cuisine bien mais c'est pas d'un repas équilibré dont j'ai besoin. En entrant, je me pose directement à notre table, celle qu'occupe Eleanor lorsqu'elle vient ici et à laquelle je me suis incrusté depuis. Je me laisse tomber sur la banquette, dos à la salle pour éviter les regards indiscrets et les commentaires.

Durant la mission il y eu un accrochage ; des petits salopards ont voulu nous voler la cargaison de notre livraison et il y a eu de la casse dans les deux camps. Je suis bien amoché, Highlander et Mac aussi, mais on a fini par les avoirs ces connards.

Anita s'est approchée et j'ai gardé la tête dans mes bras pour qu'elle ne me voit pas.

— Dure soirée mon chou ?

— T'imagine même pas... je lui réponds la voix étouffée.

—Comme d'habitude ce matin ?

—Oui, avec un grand café noir. Merci Ani, t'es un amour.

Elle repart pour donner ma commande à son chef cuisto de mari et je me redresse quand d'un coup des frissons parcourent mon échine. La cloche de la porte a retenti et quelques secondes après, sa voix s'élève derrière moi et mon cœur s'emballe. Elle est là. Mes pensées s'égarent encore vers cette soirée au gala. Je la revois onduler sur moi, me regarder droit dans les yeux en atteignant la jouissance. La même sensation me parcourt des pieds à la tête, mon cœur s'emballe encore. Elle était juste magnifique à ce moment-là et je ne voulais pas que cette communion s'arrête ce soir-là. Je n'avais pas pu me retenir de l'embrasser et elle m'avait rendu mon baiser, me donnant accès à sa langue délicieuse. Bordel ! Highlander avait raison, elle me rend dingue, je deviens fou d'elle, elle ne quitte plus mes pensées et je dois me faire violence pour ne pas trop penser à elle quand je pars en mission.

Mon arcade me fait un mal de chien, mon œil droit est tellement gonflé que j'ai eu du mal à piloter ma bécane pour rentrer. J'ai les poings écorchés tellement j'ai frappé et je dois avoir des hématomes dans le dos vu les coups que j'ai pris.

—Salut.

Je sors de ma rêverie quand je l'entends me parler mais je ne la regarde pas. Elle s'installe en face de moi sans rien ajouter et son visage prend soudain une expression inquiète quand elle voit le mien. Elle se relève aussitôt et vient s'asseoir à côté de moi sur la banquette. Sa main gauche se pose sur ma joue droite pour me faire tourner la tête mais je résiste quelques instants pour profiter de la chaleur de sa peau sur la mienne. Bordel ce que c'est agréable ! Je finis par coopérer et tourne ma tête vers elle. Ses yeux me scrutent, inspectent mes blessures et je vois à ses sourcils froncés qu'elle n'est pas contente de ce qu'elle voit.