Chapitre Douze - Le Retour du Fiancé

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Dimanche, 18 heures, Nathaniel soufflait dans ses mains en coupe devant sa bouche. Il faisait froid mais le mois de décembre approchait et l'ex-étudiant était presque sûr qu'il faisait moins de 5 degrés. Chris, à ses côtés, fumait, sûrement pour se réchauffer lui aussi. Lui faisait les cent pas alors que son collègue était assis sur le dossier du banc au milieu du parc.

Un sifflement strident et vif se fit entendre et résonna comme un écho. Par ce signe, l'un des guetteurs qui marquait les entrées du parc leur annonça qu'un client arrivait. Nathaniel pouvait les entendre, ils étaient deux à s'exclamer et à ricaner.

— Tu vas voir, Chris et Nath' ont ce qu'il faut pour anticiper la semaine, expliqua le premier que le dealer connaissait comme un habitué.
— Chris et Nath' ? On dirait un couple gay, se moqua le second. Tu es sûr de ce qu'ils vendent ?

L'autre explosa de rire et, après un dernier détour, ils arrivèrent devant le banc.

— Julius, je te présente Christopher et Nathaniel, reprit le client régulier. Et ils ont les meilleurs produits du coin.

Ce dernier salua les deux Argonautes d'un check, poignée de main et accolade, comme de vieilles connaissances. Le second, un brun athlétique, resta en retrait, les yeux vissés sur Nathaniel qui le détailla rapidement en retour. Quelques neurones de son cerveau tiquèrent. Pourquoi avait-il une impression de familiarité ? A moins qu'il ne l'ait déjà rencontré sur un autre point de vente ? Finalement, avec toutes les têtes qu'il croisait dans son activité, il n'y prêta pas plus attention.

— Comme d'hab' ? demanda Chris qui gérait les stocks.
— En double.
— OK, le prix sera en double aussi.
— Quoi ? Pas de prix d'amis ? réclama le client.
— La prochaine fois, promit le revendeur.

Le négociateur donna un coup de coude à son pote dont le regard restait accroché à Nathaniel qui préférait l'ignorer.

— Allez, sors la thune, l'exempta-t-il.

Son acolyte reprit ses esprits et sortit des billets de la poche intérieure de son trench couleur anthracite. Nathaniel se fit la réflexion qu'il avait l'air d'un jeune trader qui avait besoin d'extra pour s'éclater dans la vie. Le client tendit l'argent à Nathaniel qui compta le tout et fit un signe à son complice qui sortit sa marchandise : deux petits sachets de poudre blanche.

Une fois l'échange effectué, le client régulier tira son collègue par le bras pour déguerpir au plus vite et surtout utiliser leur nouvelle acquisition.

— Nathaniel... reprit le pote qui était entre temps retourner à sa contemplation, est-ce que tu connais Milla Armand ?

Le regard du dealer se fit scrutateur du jeune athlète élégant.

— Et toi, je te connais ?
— Je m'appelle Julius Mertens, se présenta-t-il. Tu lui passeras le bonjour de ma part lorsque tu la croiseras.

Puis avec un rictus de défi et un dernier regard appuyé, les deux clients s'éloignèrent.
Nathaniel eut un mauvais pressentiment. Qui était ce type et quels liens partageait-il avec Milla ?

Les deux revendeurs quittèrent leur stand, il valait mieux ne pas rester trop longtemps au même endroit. Ils rejoignirent l'immeuble de Chris à pied avec les guetteurs et montèrent au dernier étage. Les trois autres logements du pallier étaient vides et ils servaient de repaire aux Argonautes.
Le portable de l'ex-étudiant vibra dans sa poche, un message de Ambre :

« J'ai fait des crêpes, çe te tente de passer ? »

Il lui répondit rapidement puis rangea l'argent récolté de la soirée dans un coffre que Chris déposait ensuite au chef de leur réseau : Jason. Son collègue était le seul à avoir de contact avec lui et, bien que Nathaniel ait intégré le réseau depuis presque un an et demi, il n'avait pas pu avoir une seule information sur l'identité du patron des Argonautes.

**

Ambre était aux fourneaux. La sonnette mélodieuse de la maison retentit alors qu'elle venait de verser une louche de préparation dans la poêle. Elle lécha une goutte sur son index et s'empressa de rejoindre la porte d'entrée en chaussettes. La jeune femme habitait dans une grande maison de maître, appartenant à son agence de mannequin qui lui louait à elle et trois autres filles.
C'était une demeure impressionnante par son cachet et les prestations offertes. Ambre y avait une chambre presque aussi grande que l'appartement de son frère avec une salle de bain et largement assez de place pour installer un immense dressing, une armoire à chaussures et une coiffeuse. Et c'était pareil pour les trois autres mannequins, chambre et salle de bain privative. Le rez-de-chaussée était composé d'une vaste cuisine toute équipée, d'une salle à manger, d'un grand salon et d'une véranda lumineuse. Toutes les commodités s'y trouvaient : buanderie, arrière-cuisine, bureau, une cave qui regorgeait de quelques bouteilles de vins et de champagne et une salle équipée de quelques appareils de sport.

Le visage de Nathaniel apparut de l'autre côté de la porte, son regard s'adoucit lorsqu'il se posa sur sa soeur. Ambre savait qu'il n'était jamais rassuré à l'idée de venir chez elle, de peur d'être suivi par les mauvaises personnes liés à son activité illicite.
Ambre l'accueillit et l'invita dans la cuisine où sa crêpe cuisait. Elle la retourna et fit face à son frère qui la suivait dans la cuisine. Il se délesta de sa grosse veste verte et s'assit, là où un verre et une assiette attendaient d'être remplis.

— Tu es toute seule ? s'étonna Nathaniel.

Habituellement, il y avait soit les colocataires de Ambre ou bien des amis, des petits-amis ou des managers.

— Louisa est là, sourit la model. Hannah et Asma sont en shooting nocturne.

Elle servit une première crêpe à son frère qui la recouvrit de vergeoise.

— Alors, quoi de neuf ? demanda-t-il la bouche pleine. Tu as été à l'inauguration du Red Club, vendredi soir ?
— Oui avec Asma et d'autres filles. C'était sympa !
— Y'avait Crowstorm aussi ?

Ambre jeta un coup d'oeil à son frère au-dessus de son épaule. Il croyait toujours qu'elle était intéressée par Castiel depuis tout ce temps. Elle savait que cette remarque n'était qu'une question d'habitude.

— Je suis la story du groupe sur Snap', l'informa-t-il.
— Oui, le groupe était là et pas que, minauda Ambre.

Elle se servit une crêpe nature, croqua dedans et macha son morceau lentement en adressant un regard filou à son frère qui attendait la suite.

— Milla était là.

A l'évocation de son nom, Nathaniel eut une moue et un léger haussement d'épaules, indifférent. Mais Ambre gardait le meilleur pour la fin.

— Et il y avait ce type aussi, Julius, sûrement là par hasard, qu'elle nous a présenté comme son ex-fiancé.

Il y eut un silence électrique qui suivit son annonce. Le but de la manoeuvre d'Ambre n'était pas de provoquer la jalousie chez son frère mais de savoir s'il était possible qu'il ait encore des sentiments pour la jeune femme. Elle savait qu'il avait été heureux avec elle et, au contraire, dévasté lorsqu'il l'avait perdue.

— Tu ne dis rien, remarqua Ambre.
— Julius Mertens ?
— C'est ça... tu le connais ?

Nathaniel joignit ses mains devant sa bouche, comme une position de réflexion tout en adressant un regard entendu à sa soeur.

**

Lundi soir, j'avais la chambre pour moi toute seule, jusqu'à 21 heures. Yeleen suivait une option d'espagnol en plus de son cursus d'Histoire de l'art, une façon de gagner encore des points sur son année. J'admirais son courage à se rajouter une matière supplémentaire à son emploi du temps. Personnellement, le Cosy Bear Café me faisait assez de travail dans la semaine.
J'ouvris la porte de la salle de bain pour laisser échapper la vapeur qu'avait provoquée la longue et chaude douche que je venais de prendre. Je basculai la tete en avant pour sécher mes cheveux à l'aide d'une serviette.

— Dure journée ?

Je fis un bon en retenant un cri, me plaquant contre la mur. Mon coeur tambourinait dans ma poitrine et mes yeux tombaient sur Nathaniel assis sur mon lit, le plus normalement du monde, amusé de m'avoir fait une frayeur.

— Mais t'es malade ! hurlai-je. Comment t'es entré !
— La porte était ouverte, ricana -t-il.

La premiere chose que je fis fut de verrouiller la porte, bien qu'il soit trop tard. Yeleen avait le chic d'oublier ce simple geste. Peut-être s'en fichait-elle mais j'étais terrifiée à l'idée que n'importe qui pouvait entrer dans notre chambre, dans notre espace intime. Je fermai les yeux, le front contre la porte au bois froid, tout en essayant de calmer le battement furieux de mon muscle cardiaque.

— Est-ce que tu comptes enfiler quelque chose d'autre ?

Mon regard se baissa de ma tenue, un simple t-shirt ample et une culotte qui offrait mes fesses sous son nez.

— Bordel...
— Allez, t'en fais pas. Tu n'as rien à cacher que je connaisse déjà. Quoi que, tu as pris quelques jolies formes, corrigea-t-il alors que je sentais son regard sur mes cuisses dénudées.

Je pris un jogging dans mon armoire et l'enfilai dans la hâte avant de lui faire face, furieuse, les bras croisés et mes cheveux mouillés en bataille.

— Pourquoi tu es là ? questionnai-je rudement.
— Je ne voulais vraiment pas te faire peur, rit-il toujours.

Mon visage ne se dérida pas au contraire, mon hueur se rembrunit.

— J'ai vu Ambre hier soir. Elle m'a raconté le dernier potin de Saint-Amour, ton ancien prétendant est en ville.

Je fronçai mes sourcils. Je n'étais pas idiote de croire que Ambre n'allait pas parler à son frère de Julius.

— Et alors ? Je ne me mêle pas de tes nombreuses conquêtes, alors fais-en pareil avec ma vie privée... lui assenai-je, acide.
— Oh, je ne suis pas jaloux de ton ex-fiancé avec qui tu as vécu deux ans au passage... Je suis et je resterai toujours ton premier. J'ai eu le privilège de cueillir ta premiere fleur.

En disant cela, il s'était levé et dangereusement rapproché. Ses yeux dorés me dévisageaient et sa voix était suave. Il prit ma main, je me laissai faire toujours sur mes gardes et il l'embrassa ; j'en étais troublée.

— Je peux en dire de même, lui rétorquai-je, distante.
— Et j'en garde des souvenirs magnifiques...

À quoi jouait-il ?

— Pourquoi tu es venu Nathaniel ?

Un sourire furtif s'esquissa sur ses lèvres, une seconde avant de disparaître. Il recula, comme s'il rendait les armes. Était-ce réellement ce que je croyais être ? Du rentre-dedans loin d'être subtil ? Est-ce qu'il utilisait ce genre de discours pour emballer la première venue ? En tout cas, ça ne marchait pas avec moi.

— Je sais que ça ne me regarde pas, je ne veux pas te dire ce que tu dois faire ou non. Je ne sais pas non plus quelles sont tes intentions vis-à-vis de Julius mais...
— Abrège.
— Il est venu m'acheter de la marchandise hier soir avec l'un de ses potes, lâcha-t-il finalement.
— Quoi ? m'exclamai-je Et tu lui as parlé de moi ?
— Non, apparemment, c'est lui qui me connaissait.
— Ce n'est pas possible... Je ne lui ai jamais parlé de toi.

Nathaniel eut un sourire touché aux lèvres tout en me regardant droit dans les yeux. Je pinçai les miennes, regrettant la précipitation de mes mots. Cela ne voulait pas dire que je n'avais pas penser à lui durant les deux ans que j'avais passés avec Julius, simplement que j'avais gardé pour moi les souvenirs avec mon amour du lycée.

— Ce n'est pas ce que ce j'ai voulu dire, me rattrapai-je.
— Tout va bien, t'inquiète. C'était juste pour te mettre en garde contre ses nouveaux amis.
— Je ne compte pas le revoir, ni lui, ni ses amis.

Nathaniel hocha la tête, une moue aux lèvres mais il voyait que le sujet provoquait de la tension chez moi et il ne put s'empêcher de demander :

— Ça s'est mal fini ? tenta-t-il.

Je braquai sur lui un regard courroucé alors qu'il venait de me certifier ne pas vouloir se mêler de mes affaires. Je soupirai finalement pour lui avouer une demi-vérité .

— Il a été plus que généreux avec moi et ça aurait pu marcher mais il ne savait pas faire la différence entre aimer et posséder.

Je vis le visage de Nathaniel se froncer puis ses lèvres remuer mais il limita ses interrogations.

— Est-ce que tu as peur de lui ?
— Non, pas vraiment. Mais il vit à plus de cinq heures de route d'ici, expliquai-je. Je trouve étonnant qu'il ait trouvé un stage si loin de chez lui et si près de moi...

Nos regards se croisèrent, la coincidence semblait improbable. Nathaniel soupira et s'approcha, plus près encore que l'instant précédant. Ses iris pétillaient de sincérité et, cette fois, sans ses manières séductrices, il apposa ses mains sur mes bras dans un geste réconfortant.

— S'il revient, tu me le dis et je lui rends une petite viste, il va comprendre qu'il n'est pas le bienvenu ci.

Je lui jetai un regard lourd. La méthode me plaisait moins que l'intention mais je ne fis aucune remarque. Ses mains remontèrent à mes épaules et son pouce caressa le contour de ma mâchoire. Puis il se détacha de moi et se dirigea vers la porte qu'il referma après une dernière oeillade.

**

Nathaniel attendait depuis presque une heure et il trouvait le temps long, pourtant il patientait. La Bank Centralis avait son siège social à Frontan, la ville qui jouxtait Saint-Amour et l'accès au parking souterrain n'était pas surveillé. Il savait que c'était davantage la curiosité qui l'avait conduit ici, à vouloir rencontrer personnellement Julius Mertens.

Pourquoi Milla était si peu rassurée de revoir son ex-fiancé dans les parages ? Pourquoi avaient-ils rompu ? En vérité, il voulait savoir si la jeune femme s'était foutue de Julius autant que de lui à l'époque où ils étaient ensemble. Dans sa tête, il imaginait Milla comme une mante-religieuse à sucer ses compagnons de tout leur amour, de leur estime et de leurs espoirs avant de les tuer... ou plutôt de les larguer, fuir et recommencer à nouveau.
Est-ce que l'histoire se rejouait ou bien était-elle différente ? Ses doutes, il ne pouvait que les confirmer auprès de Julius. Après la visite à Ambre durant la soirée crêpes, il avait eu comme un déclic. Le client qu'il avait vu plus tôt ce jour-là, c'était l'homme avec lequel il avait vu Mill, s'embrasser langoureusement le soir où il était venu la voir en secret mais où il n'avait pas eu le courage de sortir de la voiture.

Un ascenseur ouvrit ses portes sur le parking souterrain et deux hommes qui discutaient en émergèrent. Le premier, plus petit et plus ventripotent, se dirigea vers une grosse berline de luxe. Le second, que Nathaniel identifia comme étant Julius, approchait dans sa direction. Main dans la poche de son trench ouvert sur un costume cravate, une montre assez chère au poignet, les cheveux coiffés en arrière, la serviette à l'autre main, la démarche assurée. Julius semblait pédant, invincible, il respirait l'assurance et dégageait un charme certain. Il avançait toujours et Nathaniel décida à cet instant de sortir de l'ombre dans laquelle il s'était reclus. Le regard du banquier tomba sur lui et, alors que Nathaniel pensait y voir luire une légère inquiétude, celui-ci l'accueillit avec un large sourire, comme un ami que l'on retrouve.

— Nathaniel ! Bonsoir.

Le dealer ne lui répondit pas. Il était désappointé par la réaction adverse mais il garda son masque froid et impénétrable.

— J'imagine que tu as salué Milla de ma part, reprit ce dernier.
— Elle n'était pas ravie de te revoir au Red Club vendredi soir.

Julius eut un sourire en coin et son regard brillait d'une sournoise malice.

— Un pur hasard.
— Te fous pas de ma gueule. Tu trouves un stage juste à côté de la ville où elle étudie... rétorqua Nathaniel. À quoi tu joues ?

L'étudiant en banque gloussa, Nathaniel n'était peut-être pas à prendre à la légère.

— J'avoue peut-être avoir des intentions, confirma Julius. Je sais que je récupererai Milla parce que j'ai ce qu'elle n'a pas et dont elle aura besoin.
— De quoi tu parles ?

Un sourire victorieux naquit sur son visage de marbre. Il avait encore quelques cartes en poche et ce Nathaniel lui facilitait la tâche.

— Je vois qu'elle ne s'en est pas vantée... L'argent. Elle en a besoin, elle est fauchée et ses parents ont à peine de quoi vivre confortablement. Si elle veut finir ses études, elle a besoin d'argent et elle sait qu'elle peut compter sur moi.
— D'accord, comprit Nathaniel. Donc tu lui donnes ton argent, du confort et qu'est-ce qu'elle te donne en échange, son amour ?
— Oh, un peu plus que ça, je te laisse imaginer de quoi je parle.

Nathaniel fut glacé par l'expression du sadique amusé qu'il lut sur le visage du jeune homme qui lui faisait face.

— Bon, j'avoue que maintenant que j'ai appris que tu était un simple dealer, j'ai toute mes chance face à toi. Quoi que, la drogue, ça rapporte.
— Je ne suis pas intéressé par Milla...
— Vraiment ? Qu'est-ce que tu fais là alors ?

Nathaniel ne répondit pas. Il avait bien fait de rencontrer personnellement l'individu. Même s'il ne le cernait pas encore, il avait pu se faire une idée du personnage et s'était forgé quelques certitudes : Julius était dangereux, Milla pouvait être en danger et, enfin, il savait que leur histoire avait été différente de celle que Nathaniel avait vécue.
Julius regarda sa montre, faisant ainsi savoir à son interlocuteur que l'entrevue était terminée. Il dépassa Nathaniel pour rejoindre une voiture plus loin, une berline de luxe coupée mais l'ex-étudiant avait une dernière question.

— Je sais qu'elle ne t'a jamais parlé de moi, alors comment tu sais que j'existe ?

Le stagiaire réfléchit, devait-il lui fournir une réponse ? Il soupira et lui accorda la vérité.

— Quand elle révise, Milla a tendance à recopier encore et encore une définition, des dates ou des noms d'artistes pour être sûre de les assimiler.

Nathaniel eut un furtif hochement de tête, elle faisait déjà ça pour apprendre par coeur ses cours à l'époque du lycée.

— Eh bien, je l'ai déjà surprise, lorsqu'elle était perdue dans ses pensées, reprit-il. Elle écrivait un nom, des dizaines, des centaines de fois. Des lignes noircies de « Nathaniel » ... Quand je lui demandais qui était ce « Nathaniel », elle haussait les épaules et jetait la feuille. Ce n'est pas bien difficile de comprendre qu'elle t'aimait encore à cette époque.

Sur cette révélation, Julis monta dans sa voiture, démarra et quitta le parking. Nathaniel, lui, resta encore une longue minute à imaginer Milla écrire son prénom, perdue dans ses pensées.

— Fait chier...

Il porta la main à sa poitrine, il venait d'y ressentir quelque chose, une pointe douloureuse. Il savait que l'armure d'acier trempé avec laquelle il avait fortifié son coeur venait de se fragiliser d'une première fissure.

[Terminé][Amour Sucré][Nathaniel]TraumaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant