Chapitre Quatre

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Je retournais à la salle la semaine suivante, prête à subir l'entraînement que Kim avait concocté spécialement pour moi.
Nom de code : Le pardon.

J'avais dans les pattes ma deuxième semaine de cours, avec quatre à six demi-journées au Cosy Bear Café alors je n'avais pas vraiment fait attention aux autres membres présents dans la salle de sport. Il y avait plusieurs hommes qui se musclaient sur les machines, une fille qui faisait de la corde à sauter et un dernier qui frappait sur un punching ball.
Kim était occupée à parler avec l'un de ses clients mais me vit de loin et m'adressa un hochement de tête pour signifier qu'elle m'avait bien repéré. J'eus la désagréable impression d'être sa proie et elle, le prédateur.
Sur un banc, je déposai mes affaires et entrepris simplement d'enfiler des baskets propres.

— Pardon.

Je compris alors que j'étais assise sur la serviette éponge du type qui se défoulait sur le sac de frappe.

— Oh, désolée.
— T'inquiète, c'est rien.

Je reconnus la voix puis le visage lorsque je levai la tête vers Nathaniel. Je n'avais pas fait attention, lors de notre dernière rencontre ni de la cicatrice qui entamait ses lèvres, ni des piercing sur son oreilles droites et cette transformation brutale m'impressionna.

— Ça va, tu me remets ? plaisanta-t-il.
— Oh euh, oui, j'avais pas vu que tu étais là, me justifiai-je instantanément.
— Tu n'es pas non plus partie en courant cette fois...
— Je n'étais pas partie en courant... répliquai-je vexée.
— Hmhm, ricana-t-il, insolent.

Il s'approcha, retira les bandes qui entouraient ses poings, un sourire provocateur aux lèvres. Depuis quand l'arborait-il ce sourire ? Le garçon que je connaissais du ais était devenu un boxeur au physique taillé et au regard implacable. Certes, il n'avait rien à envier à l'époque mais il avait pris quelques kilos de muscles agréablement dessinés.

— Depuis quand tu fais de la boxe ? lui demandai-je pour combler le silence qui s'était installé.
— Depuis un moment, Kim m'a initié et ça m'a bien plu.

Il s'approcha de moi, d'assez près pour que je puisse sentir la chaleur qui émanait de son corps. Mon regard était happé par ses iris dorés magnétiques. Qu'est-ce qui me prenait de me sentir si idiote face à lui alors que je le connaissais aussi bien ? Enfin, de ce que je croyais...

— Pardon.
— Quoi ?
— Mon sac, si tu pouvais te pousser, répéta-t-il
— Oh oui !

Il y jeta ses bandes et saisit une bouteille d'eau à laquelle il but avidement. Des gouttes lui échappèrent, coulant de sa bouche, glissant sensuellement sur son torse musclé. On se serait cru dans un pub trop osée. Ça l'était, définitivement...
Heureusement, Kim débarqua avec ses gros sabots pour rompre l'ambiance et ma contemplation.

— Les bavardages sont interdit dans cette salle ! Milla, tu es prête pour ta séance de torture ?
— De torture ? Carrément ! se moqua Nathaniel. Bon, moi je file. On se revoit plus tard Kim...
— Pas ce soir, je suis pas dispo. Peut-être demain.
— Ça marche, salut.

Nathaniel enfila un sweat, prit son sac ce qu'il jeta sur l'épaule et salua le coach. J'avais davantage assisté à l'échange qu'y participer. Ces deux-là semblaient s'entendre cul et chemise alors que tout les opposait au lycée : le délégué premier de la classe et la sportive à deux doigts du redoublement. Et pourtant ils se parlaient comme de vieux potes, voire plus. Est-ce qu'ils s'étaient rapprochés au point de sortir ensemble ? Prise dans mes pensées, je ne voyais pas le regard amusé de Kim.

— Te fais pas d'idée ma belle, les intello rebelle, c'est pas mon genre...
— Quoi ? Mais j'ai rien dit ! me défendis-je, prise sur le fait.
— Tu sais, je préfères plutôt coacher Moussa là-bas...

Kim pointa du pouce au dessus de son épaule un homme-montagne de presque deux mètres de haut à la charpente osseuse et musculaire impressionnante. Il avait la peau d'un noir profond mis en valeur par la légère humidité de sa transpiration. Je reconnaissais là le physique très avantageux du sportif d'un hochement de tête entendu. L'athlète possédait en effet un corps admirable.

— Bon, à chaque seconde qui passe à te voir baver devant mon fantasme et, où tu ne fais pas de sport, c'est une minute que je te rajoute sur le rameur, reprit Kim sur un ton directif.
— Quoi ! Mais...
— Pas de mais ! Déjà dix minutes en plus !

Je me précipitai vers le home trainer le plus proche, comme si ma vie en dépendait.

**

Troisième cours d'histoire de l'Art Antique et Médiéval avec M. Lebarde. Je trouvais cet homme soporifique. Ses cours étaient monotones, toutes les informations étaient récitées sur un même ton qui me donnait plus envie de dormir que de m'éveiller. La seule chose qui me consolait était la présence fraîche et joviale de Chani à mes côtés. J'avais découvert sa personnalité hors norme, j'adorais son humour noir même si la plupart du temps je ne savais pas si elle plaisantait ou non.
Je piquai à moitié du nez au milieu du cours quand mon téléphone vibra discrètement d'un message reçu. Prête à remercier la personne qui me sollicitait, je déchantai rapidement en voyant que l'expéditeur n'était autre que ma charmante patronne.

« On a besoin de toi cet après-midi, je t'attends pour 14 heures. »

— Et tu penses que j'ai un « merci », un « s'il te plaît » ou bien de savoir si j'étais disponible ? confiai-je à Chani en lui montrant le message.
— Si tu veux, essaye de récupérer une mèche de cheveux, je pourrais fabriquer une poupée vaudou, suggéra-t-elle.
— Je vais attendre d'avoir ma paye à la fin du mois, ricanai-je.

Je répondis rapidement à Clémence sous le regard noir de M. Lebarde. Mon attention n'était plus du tout focalisée sur le prof, au point que je n'avais pas remarqué son silence. Il se racla la gorge et c'est à ce moment-là que je me sentis idiote. Tous les regards braqués sur ma personne, je m'empressai de ranger mon portable et de recentrer mon attention sur le cours avec un « pardon » murmuré assez fort. Durant le reste de l'heure, je n'osai plus vérifier mes messages. En sortant de l'amphi et malgré ma volonté de me faire discrète, M. Lebarde m'interpella. Lui, ne connaissait ni mon nom, ni mon prénom, il avait simplement accolé mon visage à l'image du téléphone, ce qui signifiait « élève à problème ».

— Mademoiselle, je sais que je peux paraître arriéré si je vous dis que je ne supporte pas les nouvelles technologies et j'accepte de me faire chambrer en général. Mais dans mon cours, seules mes règles sont applicables et je ne tolèrerais pas d'autres affronts, menaça-t-il. Je ne suis pas comme mes collègues à faire ami-ami avec mes étudiants. Il faut se faire à la réalité des choses, vous n'êtes que des numéros et tous les ans, les nouveaux étudiants sont de moins en moins intéressés et de moins en moins intéressants. Vous en faites partie alors ne vous faites plus remarquer.

Je restai silencieuse, les yeux fixant le sol alors qu'une foule d'étudiants de licence se déverser dans l'amphithéâtre pour le cours suivant. M. Zaïdi salua son collègue et s'étonna de voir ma mine déconfite.

— Tout va bien Gérald ? demanda ce dernier.
— Une simple remise à l'ordre pour des élèves indisciplinés, lui répondit-il, puis à mon intention, il reprit, vous pouvez partir à présent.

Sans un mot, une boule formée dans ma gorge m'empêcha de parler. Le regard toujours bas, je quittai l'amphithéâtre, un sentiment de mal-être me prit. J'oscillai entre révolte et culpabilité. Les enjeux étaient trop importants pour me faire virer pour insubordination. Je ne pouvais pas me permettre de foirer cette année, de décevoir mes parents, de jeter l'argent de mes études par la fenêtre. A l'extérieur, Chani m'attendait, fixant les plafonds, hypnotisée par leur architecture.

— Waw, à voir ta tête, il a été sévère.
— C'est peu de le dire !
— Laisse couler, il aime montrer sa supériorité.
— Mouais, ben il a réussi, concédai-je, les épaules basses. Bon, je vais encore me faire rabaisser par ma patronne, youpi ! A plus.

Le moral dans les talons, je rejoignis le café un peu avant 13 heures. J'espérais simplement que Hyun soit là, mais il n'y avait que Clémence. Une petite file d'attente s'était formée devant le comptoir et le stock de sandwichs fondait à vu d'oeil.

— Ah ! Tu tombes bien ! Tu peux m'en refaire dix de chaque ? commanda la patronne sans m'adresser un salut.
— Tout de suite !

Je me dépêchai de rejoindre la cuisine et après m'être lavée les mains et enfilé des gants, j'entamai la confection des sandwichs : Thon, végétarien, poulet-mayo, classique jambon beurre, ou surimi.

Le coup de feu passé, les clients furent moins nombreux et les commandes plus raisonnables. L'ambiance était stérile. Clémence ne m'adressait à peine la parole et je me contentai de toujours trouver une petite chose à faire pour éviter ses remarques désobligeantes. Après le savon en bonne et due forme de Lebarde, je n'avais pas besoin d'un soufflet supplémentaire de sa part.

À l'entente de la clochette d'entrée, je rejoignis la salle pour voir Yeleen arriver, un paquet de feuille A3 sous la main. Son regard se fit plus hautain en me voyant. Si elle ignorait que je travaillais ici, elle ne parut surprise de me voir. De mon côté, me retrouver en uniforme à devoir la servir comme une reine n'était pas un souci mais égratignait un peu mon ego.

— Bienvenue au Cosy Bear Café, que puis-je vous servir, récitai-je un chouya forcé.
— Je me demandai si je pouvais coller une affiche sur la vitrine, demanda-t-elle, aussi polie et forcée que moi.
— Je ne pense pas que ma patronne y voit d'inconvénient.

Je lui indiquai l'endroit idéal et elle déplia une affichette, comme celles qui pullulaient déjà en ville depuis quelques jours : Crowstorm

— Tu... tu travailles pour Crowstorm ? m'étonnai-je.
— Non mais le manager du groupe à demander à notre fan club de distribuer un maximum d'affiches pour le retour de leur tournée en ville, expliqua-t-elle. Et vu que j'en suis la vice-présidente...
— Cet engouement... me moquai-je en retournant derrière le comptoir.
— Tu ne connais même pas alors ne t'avise pas des les critiquer, s'énerva ma coloc.
— Oh, mais je connais très bien le chanteur.
— Tu connais Castiel ? s'étonna-t-elle de jalousie et de défi.
— J'ai été au lycée avec lui pendant deux ans et j'ai même organisé son premier mini-concert, me vantai-je en retour avec orgueil. Alors oui, je le connais un peu...

Elle se tut, voyant qu'à ce jeu-là, je gagnai. Voir sa figure à la fois jalouse et attristée me fit du bien. Décidément Castiel attirait toujours beaucoup la gente féminine mais pas toujours la bonne.

— Je te sers quelque chose ? repris-je.
— Un chocolat viennois.

Pas de « s'il te plaît » ou de « merci » encore une fois. Où était donc passé la politesse ? Heureusement Priya apparut de l'autre côté de la vitrine, toujours aussi souriante.

— Bienvenue au Cosy Bear Café, que puis-je vous servir ? répétai-je beaucoup plus guillerette.
— Je ne cracherais pas sur un milkcheck bien frais ! Tu m'accompagnes ?
— Je ne peux pas, ma patronne est à côté... me désolai-je.
— Comment ça se passe alors ? demanda la jeune femme pendant que je préparais sa commande.
— C'est assez tendu quand mon collègue n'est pas là, ma patronne semble en avoir après moi.

A ce moment-là, Clémence sortit de la cuisine.

— Milla, j'ai un rendez-vous chez un nouveau fournisseur. Hyun doit arriver vers 17 heures et je repasserais pour la fermeture. Ça ira pour tenir d'ici là ?
— Il est déjà 16 heures 35, j'arriverais à gérer pour 25 minutes, oui.
— J'espère bien.

Sur ce, elle quitta le café sous le regard médusé de l'étudiante en droit.

— Waw, c'est pas la joie ici...
— T'as vu ! Vivement qu'elle se trouve comme un mec.

Priya ricana et prit une nouvelle gorgée et je débarrassait la table que Yeleen occupait discrètement dans un coin.

— Je peux te resservir quelque chose ? lui demandai-je poliment.
— Non, merci. Je vais rentrer sur le campus. A plus tard.

Je la saluai et revins au comptoir où Priya était toujours attablée.

— C'est ma coloc', l'informai-je en souriant jaune.
— L'ambiance...
— Ouais, la plupart du temps, on s'ignore simplement.

On discuta tranquillement jusqu'à ce que Priya retourne en cours alors que d'autres clients avaient fini leur journée de travail ou de cours : lycéens ou étudiants, individus en quête d'une pause dans le rythme infernal de la vie.

Le café fut rapidement plein et je me retrouvais seule. Heureusement, au moment où la panique me submergea, Hyun apparut tel un sauveur.
Son uniforme, à peine enfilé, il me défit d'un poids et vint à mon renfort derrière le comptoir. Même si la pression était omniprésente, cette sensation de débordement était vivifiante. Le stress qui nous envahissait à ce moment-là était un bon stress, une excitation et une motivation à vouloir accomplir au mieux notre travail.Au bout de trois semaines, j'étais à présent rodée et je n'avais fait aucune erreur dans les commandes pour la première fois et malgré le nombre de clients.

— On dirait que tu as fait ça toute ta vie ! se moqua gentiment Hyun.
— J'ai eu un bon professeur.
— C'est sans doute ça, rit-il.

Le reste de la soirée se déroula normalement et, accompagnée du jeune homme, je verrouillai le volet roulant. Hyun partit vers la gare, profitant de ne pas avoir cours le lendemain pour aller rendre visite à ses parents, tandis que je prenais la direction du Campus. Dans cette ruelle sombre et malodorante, je repensais à Nathaniel. Le revoir avait comme réveillé des souvenirs que j'avais réussis à ranger dans une petite boite, elle-même oubliée dans un recoin de mon esprit. Depuis notre séparation, j'avais l'impression d'avoir vécu mille vies depuis. Toutefois, en raison de ce que nous avions vécu, de notre amour et de notre complicité, il fallait que je trouve un jour le courage de lui raconter tout ce qui s'était passé dans ma vie depuis ce fameux soir de juillet où mon père avait fait son premier AVC. Peut-être que cela ne servirait à rien ou bien cela l'aiderait à comprendre mon choix de rompre...

Au loin, une silhouette masculine approchait dans l'autre sens. Si c'était Nathaniel, il fallait que je saisisse l'occasion de lui parler, de lui expliquer et surtout de m'excuser. Peut-être que cela ne changera rien du tout mais je voulais simplement le faire en mémoire de notre histoire.
Malheureusement, ce n'était pas lui. L'homme qui me faisait face était plus grand et ses épaules, plus larges et dans sa main, une sacoche en cuire. Je reconnus ses yeux vert-gris avant d'apercevoir clairement son visage.

— Bonsoir Mlle Armand, que faites-vous toute seule dans cette ruelle sordide ?
— Je viens de finir mon service au Cosy Bear Café, lui avouai-je avec un petit sourire.
— Vraiment ? Ils vous ont embauchée ? Je suis ravi pour vous.
— C'est à moi de vous remercier pour le tuyau ! pensai-je soudain.

Notre conversation fut interrompue par des éclats de voix dans une ruelle adjacente, des insultes criées sous l'effet de l'alcool.

— Voudriez-vous que je vous raccompagner au Campus ?
— J'ai l'habitude de rentrer seule vous savez, souris-je, embarrassée.
— Oui, mais je ne voudrais pas qu'il arrive malheur à ma meilleure étudiante ! s'enjoua-t-il.
— Meilleure ? Je ne pense pas.

On marcha l'un à côté de l'autre, en direction d'Anteros. Lui, la main droite dans sa poche, l'autre main tenant sa sacoche en cuir, moi entourant la lanière de mon sac.

— D'ailleurs ce matin, que s'est-il passé avec Gérald ? reprit le professeur en faisait référence à M. Lebarde.
— J'ai eu le malheur de sortir mon téléphone en cours, lui expliquai-je encore chagrinée.
— Ah oui, il est un peu vieux jeu, le défendit-il. Il vous a fait le speech des numéros et des étudiants de moins en moins intéressés et de moins en moins intéressants ?
— Oui, son discours a été très... motivant, confirmai-je avec ironie.
— Ne vous laissez pas abattre et ne prêtez pas attention à ce qu'il dit. Vous êtes une jeune femme brillante et encore, cela ne fait que quelques semaine que les cours ont commencé. Prenez ces paroles comme un défi et prouvez-lui qu'il a tort.

Nous nous arrêtâmes devant les grilles du Campus. La présence du professeur me réconforta face à la peur primaire du noir et de la solitude mais elle me rassura également en tant qu'étudiante. Avoir quelqu'un qui croit en nous est une motivation essentielle.

— Merci, répondis-je, touchée.
— Je le crois sincèrement. Vous avez une vision globale de l'art et même de la vie en général. Vous n'êtes pas comme la majorité des étudiants à vivre-art, manger-art, dormir-art. Vous êtes plus pragmatique et réaliste.
— Là tout de suite, jje vais surtout dormir tout court. Merci de m'avoir accompagnée.
— Avec plaisir. Bonne nuit Mlle Armand.
— Bonne nuit.

Il reprit sa route vers la ruelle et je me dirigea vers ma chambre. Il était 20 heures 30, en milieu de semaine, le dortoir était calme. Seules certaines chambres étaient encore éclairées. Dans le couloir, je tombai sur Alexy et Morgan qui rentraient après avoir mangé à l'extérieur. Le couple de jeunes amoureux me salua joyeusement et on se prit à discuter un peu. En évoquant l'envie de sortir ce week-end, Alexy sauta sur l'occasion de m'inviter au concert de Castiel alors qu'il s'y rendait avec Rosalya, Priya, Morgan, bien sûr, et son colocataire.

— Dis-moi que tu viens ! supplia l'étudiant en sociologie du regard.
— Je ne raterais pour rien au monde le concert de Crowstorm ! jurai-je comme pour un serment. Et j'espère pouvoir en profiter pour croiser Castiel !
— Te fait pas trop d'idées là-dessus, Monsieur est maintenant inatteignable ! surjoua Alexy d'un ton snob.
— Je vais me faire un plaisir de le refaire tomber sur terre moi, tu vas voir !

Les deux garçons se mirent à rire et on se fixa sur 21 heures ce samedi au Snake Room pour le concert de l'enfant terrible d'Amoris.

[Terminé][Amour Sucré][Nathaniel]TraumaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant