Nathaniel tournait en rond comme un lion en cage, ou comme un détenu en prison. Assis sur le banc, beaucoup plus calme, Chris avait les yeux fermés, indifférent à la situation. Les deux dealers attendaient depuis près de quatre heures et bien que ce soit le milieu de la nuit, Nathaniel était loin de pouvoir somnoler comme lui. Qu'avaient les flics contre eux ? S'amusaient-ils à les faire patienter ? Était-ce un levier psychologique ? Puis son esprit dévia vers Milla. Combien de temps l'avait-elle attendu avant de comprendre qu'il ne viendrait pas ? Qu'avait-elle ressenti ? Colère ? Tristesse ? Trahison ?
— Putain ! C'est pas bientôt fini ce bordel ! jura-t-il en lançant son pied dans les barreau de sa cellule.
Son geste d'humeur fit ouvrir les yeux de Chris de quelques millimètres puis il les referma immédiatement après. Comment avait-il pu être aussi con !
Nathaniel était censé être le cerveau des Argonautes, le plus malin du binôme, alors comment avait-il pu ne pas remarquer qu'ils étaient surveillés ? Depuis que Milla était revenue en ville, il était plus distrait, négligeant presque, et voilà où ça le menait...
Une porte à l'extrémité du couloir grinça et des pas approchèrent. Nathaniel découvrit le lieutenant Thomas accompagné et, là, la haine décupla. Julius suivait le flic et s'arrêta à la hauteur de la cellule, comme s'il détaillait la vitrine d'un grand magasin.
— Est-ce que vous reconnaissez quelqu'un ? questionna l'inspecteur à l'intention de l'invité.
— Oui, je les ai vus vendre de la drogue dans le parc. Nathaniel Demarey et Christopher Verryck.
— Merci.
Nathaniel comprit alors que tout ceci n'était qu'une vaste manipulation organisée par Julius pour le mettre à l'ombre et agir impunément auprès de Milla. Sa première pensée à cet instant fut pour elle. Si Nathaniel restait à l'ombre et Julius en liberté, elle risquait d'être à nouveau sans défense face à ce psychopathe prêt à tout pour la récupérer. Sa seconde pensée fut pour lui. Qu'allait-il se passer ? Serait-il arrêté ? Condamné ? La panique faillit l'envahir en pensant à la prison, à Milla, sa soeur, ses parent, mais la présence de Chris le força à garder la tête froide. Même s'il avait foiré ce soir, il restait le cerveau des deux. Il fit face à Chris, de air hargneux de celui qui ne lâcherait rien.
— Tu ne leur dis rien...
— C'est pas mon genre, lui répondit Chris dont l'identification ne l'avait pas ébranlé d'un pouce.
— Tu joues les tombes, je vais voir ce qu'ils ont contre nous.
Son collègue hocha la tête et la reposa contre le mur, les yeux fermés. Le mot "Coupable" était écrit sur son front et il ne cherchait même pas à le cacher. A nouveau, les serrures des portes se déverrouillèrent dans un ensemble de clac-clac métalliques. Un maton patibulaire ouvrit la cellule et pria Nathaniel de le suivre. Sans menottes, ils parcoururent les entrailles du poste de police jusqu'à une salle où il se retrouva seul. La pièce était aveugle, illuminée simplement par un agressif néon standard. Une table, deux chaises, pas de miroir sans tain comme l'aurait cru le trafiquant. Pourtant, il se sentait observé par une caméra qui braquait sur lui toute son attention d'un oeil rouge qui clignotait par intermittence.
Nathaniel crut débuter une nouvelle partie de patience mais l'attente ne s'éternisa pas et la porte s'ouvrit sur le lieutenant Thomas qui invita Nathaniel à s'asseoir en face de lui. Allait commencer une partie d'échec qui impliquait sa possible condamnation. Apprendre ce que le policier qui lui faisait face savait sans révéler ses propres cartes.
— Qu'est-ce que vous faisiez ton pote et toi à la station ? questionna Thomas sans lever les yeux du dossier qu'il tenait en main.
— On était en train de laver une voiture, répondit Nathaniel le plus naturellement possible.
— Vous étiez en train de dealer et on a un témoin qui vous a identifiés. Vous auriez vendu plusieurs reprises de la drogue à l'un de ses collègues.
« À vrai dire, lui aussi m'en a acheté », fut-il tenté de contredire. Mais s'il faisait ça, il s'incriminerait lui-même.
— Julius Mertens ? Il n'est pas fiable si vous voulez mon avis, reprit-il, confiant. C'est l'ex de mon ex et il cherche à me faire tomber.
— Donc, il invente un trafic de drogue pour récupérer une fille ?
— C'est le genre de mecs prêts à tout.
— Peu importe, toi et ton pote, vous correspondez à plusieurs signalements, recentra le flic. Et nous avons trouvé ceci.
Il sortit deux sachets scellés, l'un avec des billets et l'autre avec de la drogue. Nathaniel fut agacé de voir que sa cachette n'était pas aussi bonne que ce qu'il avait cru. Sans compter que le cash et la drogue représentaient environ 700 euros de perdus. Toutefois, ces considérations étaient minimes.
— Vous avez trouvé mes empreintes sur l'un ou l'autre ? demanda-t-il en sachant que la réponse serait négative.
Il ne savait pas pour Chris mais Nathaniel prenait grand soin de ne pas laisser ses empreintes sur ce qui pouvait le compromettre. Il portait toujours des gants.
— Pas les tiennes mais celle de M. Verrick sur les sachets. Tu étais avec lui ou bien tu étais là pour acheter ?
— Non monsieur l'agent, moi je passais par là, au mauvais moment au mauvais endroit. Si vous ne pouvez pas me relier ni à l'argent, ni à la drogue, ce n'est que la parole de Julius Mertens contre la mienne.
Le laïus de Nathaniel fit taire le lieutenant Thomas.
— Combien de grammes vous avez trouvés ? renchérit Nathaniel.
— Vingt-huit, avoua le flic après un silence.
— Pas assez pour l'accuser de revente. Il prendra une amende pour consommation et on va pouvoir partir.
Le lieutenant avait une mine sombre, il savait que Nathaniel avait raison. Il n'avait rien pour les garder. Il tenta tout de même une dernière approche.
— Je t'avais pourtant dit de ne pas t'approcher des dealers.
C'était au tour de Nathaniel à se rembrunir. Grégoire Thomas l'avait donc reconnu malgré les années. C'était lui que l'étudiant en lettres classiques était venu voir lorsqu'il avait été témoin d'une bagarre dans le parc. Cet épisode semblait s'être déroulé il y a une éternité. A l'époque, Milla et lui étaient encore ensemble, pour pas longtemps, et il était encore un étudiant naïf.
— Comment ça se fait que tu travailles pour les Argonautes ? Tu peux me faire tes magouilles d'avocat en herbe mais tu ne peux pas mentir...
Nathaniel resta muet.
— Pour l'instant, tu as de la chance, ton casier est vierge et tu n'es encore qu'un pion dans le réseau mais quel avenir tu as ? A mon avis, tu es trop malin, tu vas monter en grade et là, tu auras beaucoup plus de problèmes. Tu as pensé à tes proches ? Tu as une copine ? Tu sais qu'elle est en danger...
— On a fini ? le coupa Nathaniel sévèrement.
— Tu vaux mieux que ça. Si tu m'aides, je peux t'aider en retour à quitter le réseau.
— Au revoir lieutenant... grogna-t-il finalement en se levant.
Il quitta la salle d'interrogatoire libre et rejoignit rapidement Chris.
— Ils ont rien, tu vas payer une amende et dans une heure t'es sorti, l'informa-t-il toujours sombre.
— Ils t'ont dit quoi ? renchérit Chris.
— Rien que je ne sache déjà...
Puis Nathaniel quitta le sous sol, récupéra ses affaires et notamment son téléphone. Il avait reçu plusieurs appels manqués de Milla et des messages. Torturé, il l'abandonna dans sa poche et quitta le commissariat.
**
Samedi matin, je n'avais toujours pas nouvelles de Nathaniel, et ma déception laissait place à l'inquiétude. Il m'aurait prévenue s'il avait eu un empêchement ou simplement s'il ne voulait plus venir...
J'étais partie du Cosy Bear Café pour mon service de 10 heures. Hyun et Clémence étaient là. Le premier servait des cliens et la seconde faisait les comptes dans son bureau. Mon humeur était à l'image de mes inquiétudes, je ne parlais pas beaucoup et mon regard déviait régulièrement vers la vitrine en espérant voir le visage de Nathaniel. Il était midi et je n'avais aucune nouvelle. Profitant d'une minute de pause, je pris mon téléphone pour envoyer un message à Ambre concernant son frère et au moment où j'envoyais mon message, la clochette du café résonna.
Je quittai la cuisine avec encore l'infime espoir de voir Nathaniel entrer. Il m'expliquerait qu'il avait eu un souci avec son téléphone. Mon esprit s'emballa mais l'enthousiasme redescendit en découvrant la scène sordide qui s'offrait à moi. Clémence était en admiration devant un énorme bouquet de roses apporté par un livreur. La patronne s'approcha du présent, prête à le recevoir mais le livreur annonça mon prénom et le visage de la gérante fondit comme neige au soleil, déçue et surtout jalouse.
— C'est moi, me manifestai-je.
— Voilà pour vous, une signature s'il vous plaît.
Je signai la feuille et réceptionnai le volumineux bouquet.
— Je peux savoir pourquoi tu fais livrer tes colis ici ? remarqua méchamment Clémence.
— Ce n'est pas moi...
Je posai le bouquet sur le comptoir et avisai la petite carte qui l'accompagnait. Je savais très bien qui était l'expéditeur mais je fus quand même glacée de lire la note : « Avec tout mon amour, reviens-moi. Julius. »
— Vous pouvez les avoir si vous voulez, proposai-je à Clémence. Je vais les jeter de toute façon.
— Ah non ! Des roses rouges ! Tu sais combien ça coûte ?
Je ne l'entendais plus, coupée du monde par ces quelques mots. Et Nathaniel qui n'était plus là. Où était-il ? Pourquoi ne répondit-il pas ? Était-ce une manœuvre qu'il avait organisée ? Se rapprocher de moi et me poser un lapin au pire moment pour me faire souffrir comme je l'avais fait souffrir lorsque je l'avais quitté ? J'étais presque au bord des larmes, ce sentiment d'abandon oppressait mon coeur. Je pris mon téléphone en envoyant un énième message à Nathaniel
« Où es-tu ? J'ai besoin de toi. »
Ça passait pour un appel désespéré mais je me sentais plus vulnérable que jamais.
**
Nathaniel attendait devant le commissariat. Il avait pu sortir immédiatement après son entrevue avec le lieutenant Thomas mais ils avaient volontairement fait trainer les choses pour Chris et voilà qu'il attendait que son acolyte sorte pour le récupérer. Nathaniel avait prévenu les autres membres du réseau pour les informer de ce qui s'était passé et les rassurer aussi, mais surtout pour leur suggérer de faire profil bas. Il y avait plusieurs points à revoir pour éviter ce genre de problèmes et, surtout, il fallait déplacer la marchandise. Si le lieutenant avait ordonné une perquisition au domicile de Chris, ils auraient trouvé une bonne partie de leur came et plusieurs dizaines de milliers d'euros. Là, ils auraient tous été foutus. Une autre série de questions perturbait Nathaniel. Est-ce que le chef des Argonautes avait été informé de leur arrestation ? S'en inquiétait-il ? Comment le joindre ?
Une vibration dans sa poche et il sortit son téléphone. C'était un message de Milla qui assécha sa gorge et piqua son coeur.
« Où es-tu ? J'ai besoin de toi. »
Tellement de choses l'empêchaient d'y répondre bien qu'il en eût absolument envie. Il avait d'autres affaires beaucoup plus urgentes à régler, comme éviter les risques de finir en prison. Mais surtout, les paroles de lieutenant Thomas lui revinrent en tête. C'était trop dangereux pour Milla d'être avec lui. Pour la protéger, il devait s'éloigner d'elle, même si ça faisait mal. Il le fallait maintenant, avant qu'il soit trop tard, avant qu'il ne l'aime trop pour ne plus pouvoir la quitter. Désolé, il remit son téléphone dans sa poche au moment où Chris passa la porte du commissariat. Ils se saluèrent et quittèrent rapidement les lieux. Silencieusement, ils regagnèrent l'immeuble de Chris et montèrent les quatres étages.
— J'ai prévenu tout le monde, l'informa Nathaniel. Plus personne ne vient ici avant quelques semaines. Le gros de la marchandise est en sécurité mais il y en a quand même trop ici, il faut la mettre ailleurs.
— T'as raison, je vais aussi remettre l'argent à Jason.
— Tu penses que c'est raisonnable ? interrogea Nathaniel, sceptique. Et si les flics nous mettent sous surveillance ? Et je n'ai pas pu le prévenir, il faut rester discret...
— Il sait déjà ce qui s'est passé, l'informa Chris en se déshabillant sous les yeux de Nathaniel.
— Comment tu l'as prévenu ?
Torse nu, son collègue lui adressa un regard amusé par dessus son épaule.
— T'inquiète avec ça. Écoute pour l'instant, on fait profil bas, je m'occupe de vider mon appart du cash et de la dope et toi, tu prends tes distances quelques temps en attendant d'être sûr qu'ils nous aient lâchés.
Nathaniel hocha la tete, vexé d'être mis à distance. Il vivait cela comme une punition d'avoir été négligeant hier soir.
— Rentre chez toi, prends une douche et dors. T'as une gueule de déterré, se moqua-t-il.
Puis il disparut dans sa salle de bain, laissant Nathaniel seul et tourmenté.
**
Dimanche soir, premier week-end des vacances de fin d'année, j'avais passé l'après-midi chez Rosalya, avec Alexy, Morgan, Priya et Hyun pour une séance de révisions intense. Dès la reprise en janvier, nous partions tous sur une semaine de partiels. C'était assez cruel d'enchaîner les exams après les fêtes, surtout que ce n'était pas la période la plus reposante.
Leigh avait préparé du café et apporta le plateau. Rosalya avait fait un régiment de cookies. J'en piochai un en surlignant les dates importantes de mon cours. Priya faisait les cent pas dans la cuisine, un peu à l'écart pour ne pas perturber la concentration des autres. Elle récitait à peine audiblement ses textes de lois. Alexy écoutait de la musique avec son casque et Hyun tapait sur son ordinateur des formules de gestion. Tout était calme, jusqu'au moment où le téléphone de mon collègue bippa. Il était 18 heures.
— Désolé, je dois aller au Cosy Bear Café pour mon service.
— Nous, on va rentrer chez mes parents... bailla Alexy.
— Je dois passer au cabinet pour déposer un dossier.
Tous les étudiants rangèrent leurs cours, pc, trousses et nous nous quittâmes pour mieux nous retrouver à la soirée du Nouvel An, organisée chez les parents d'Alexy. Pour Noël, je ne savais pas si j'allais rentrer voir mes parents, tout se ferait à la dernière minute. Même si je n'avais pas cours, Clémence n'avait pas diminué nos horaires de travail à cause des fêtes.
Je quittai l'appartement seule, mon esprit divagua vers Nathaniel. Ambre l'avait vu la veille au soir alors pouquoi moi je n'avais pas eu de nouvelles ? Ma tristesse demeura, comme mon incompréhension. Il ne voulait pas qu'on se rapproche mais je ne pouvais pas non plus le blâmer, après notre rupture compliquée.
Aux abords du campus, j'entendis des pas dans mon dos et bientôt une main me retint par l'épaule. Faisant volte face, je me retrouvais nez à nez avec Julius. Il était toujours élégant, même emmitouflé en raison du froid et, cette fois, j'eus un peu plus peur parce que j'étais seule avec lui.
— Je ne voulais pas te faire peur... Tu as reçu mon bouquet ? J'ai vu que tu avais mis les roses dans un vase, sur le comptoir de ton travail, sourit-il. Je suis content qu'elles te plaisent.
— C'est ma patronne qui a voulu les garder, je les aurais jetées si ça n'avait tenu qu'à moi, répondis-je.
— Tu sais combien j'ai payé pour cinquante roses ?
— Tout n'est pas une question d'argent Julius, tu ne peux pas acheter mon amour.
Il soupira, agacé et son souffle se perdit dans un nuage.
— Il faut que tu arrêtes, lui intimai-je en tâchant d'être empathique. Tu nous fais du mal à tous les deux.
— Tu ne comprends pas que, si je ne peux pas t'avoir, personne ne t'aura, menaça-t-il froidement.
Comme la dernière fois que nous nous étions parlés à la sortie du Cosy Bear Café, Julius porta sa main à mon visage et glissa ses doigts jusqu'à ma nuque et ils remontèrent dans mes cheveux. À cet instant, il referma sa main et serra sa prise, tirant mes cheveux en maintenant ma tête immobile. Je me crispai et gémissai de douleur en retenant son bras.
— Je t'aime, Milla.
Il se pencha et ses lèvres trouvèrent les miennes pour un baiser auquel je n'avais pas consenti. Puis il y eut un cri, un tiers venait de l'interpeler et Julius relâcha sa main de mes cheveux. Je sentais encore sa prise sur ma tête quand je reconnus la silhouette de Nathaniel dans la pénombre.
— Qu'est-ce que tu fous ! Lâche-la ! s'exclama-t-il à l'intention de Julius en le repoussant fermement.
— Et toi ? ricana-t-il en retour, pas du tout impressioné. Tu n'es pas censé être en prison ?
Malgré la stupeur qui me figeait encore, je fronçai les sourcils. Après le soulagement d'être libérée de Julius, je fus troublée par ce qu'il venait de dire.
— Tu devrais partir, crois-moi, renchérit Nathaniel, toujours mauvais.
— Tu me menaces ?
— Si je te menaçais, tu le saurais...
— Je prendrais mon mal en patience. Ce n'est qu'une question de temps avant que tu ne te retrouves à l'ombre. Tu ne peux que retarder l'inévitable.
Julius avait toujours un sourire suffisant, mais il battit en retraite, marchant à reculons jusqu'à ce qu'il disparaisse dans l'obscurité, les mains dans les poches et son air invincible. Je reprenais mon souffle, mes mains tremblaient, effrayée par la tournure excessive de la situation.
— Je vais m'en occuper. Il ne va plus venir t'embêter, me promit Nathaniel.
Son regard sombre était toujours accroché sur Julius bien qu'il n'était déjà plus en vue mais, surtout, il évitait le mien. Le dealer était apparu de nulle part alors qu'il ne m'avait pas donné de signe de vie depuis deux jours malgré tous les messages et appels que je lui avais passés.
— Qu'est-ce que tu fais là ? murmurai-je tout bas.
— Je t'ai dit pourtant que je veillais sur toi.
— Non ! Qu'est-ce que tu fais là alors que tu avais disparu ? répétai-je en criant. Pourquoi tu n'es pas venu vendredi soir ? Pourquoi tu ne me réponds pas ?
Le stress redescendait, j'étais en état de choc, et mes yeux étaient noyés de larmes qui roulaient sur mes joues.
— C'est quoi cette histoire de prison ? Comment tu vas t'y prendre pour le faire partir ? Tu vas le tuer ?
— Ne sois pas ridicule Milla...
Je voyais bien que mes propos le blessaient, le fait que j'imaginais le pire des scenarios juste parce qu'il était passé de l'autre côté de la barrière. C'était injuste mais je ne pouvais pas m'empêcher de dramatiser au vu de ce qui venait de se passer.
— Je ne sais pas qui tu es, je ne te reconnais plus !
Il resta silencieux à recevoir en pleine figure mes craintes. Julius me faisait peur mais Nathaniel aussi d'une certaine façon.
— Fais-moi confiance s'il te plaît.
— Je ne sais pas si je pourrais, reniflai-je, triste.
On échangea un long regard, le mien apeuré, le sien blessé et, finalement, je repris le chemin du campus, sous l'oeil de Nathaniel, comme une ombre dans la nuit qui veillait sur moi.
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[Terminé][Amour Sucré][Nathaniel]Trauma
FanfictionMilla revient à Saint-Amour après trois ans d'absence. Elle retrouve Rosalya, Alexy et quelques autres amis du lycée. Par contre, elle ne pensait jamais revoir Nathaniel, ni même lui dire pourquoi elle avait été obligée de partir à l'époque.