[Terminé][Amour Sucré][Nathaniel]Trauma

Prologue - La dernière pause Café - Août 2017

Nathaniel était déjà attablé lorsque j'arrivai à notre place habituelle. Le café était parfaitement localisé, juste à côté du lycée, entre son appartement et la maison de mes parents. La terrasse était baignée d'un soleil agréable en été et il faisait toujours bon à l'intérieur en hiver. C'était justement sur la terrasse que patientait mon petit ami, vêtu d'un polo blanc et de lunettes de soleil avec un look très BCBG qu'il assumait plus que moi. Devant lui, un éternel café.

Il m'accueillit en se levant et en m'embrassa tendrement comme toujours. A peine assise, la serveuse prit ma commande, un sirop à la menthe bien frais.

- Ça était ton week-end chez ta tante, demanda de suite mon petit ami.
- Oui oui très bien ! mentis-je. Et toi, ton inscription à la fac ?
- C'est fait ! s'exclama-t-il enthousiaste. Tu as devant toi un futur étudiant en licence de lettres classiques. Et toi, tu as finalisé ton dossier ?

Je lui rendis un sourire faux qu'il décela et son expression se fit interrogative alors que j'hésitais à répondre.

- En fait ce week-end chez ma tante, ce n'était pas juste des vacances, avouai-je à demi-mot. Mon père a eu une proposition d'emploi dans le sud donc on prévoit de déménager là-bas.

Mon ton était faussement enjoué et j'avais la gorge serrée au point d'être incapable d'avaler une gorgée de menthe à l'eau que la serveuse venait de déposer devant moi.

- "On" ? Tu pars avec eux ? demanda Nathaniel déboussolé. Enfin... je veux dire... je pensais que tu avais fais ton choix pour Antéros. Tu pourrais prendre une chambre à la résidence universitaire ou vivre avec moi ! Tu n'es pas obligée de partir !

Je voyais mon petit ami en pleine panique et c'était tellement compréhensible ! Non seulement je lui annonçai violemment que j'allais déménager à l'autre bout du pays mais en plus, je lui mentais sur les causes de ce départ. C'était comme un séisme pour lui et j'en avais mal aux tripes et au coeur mais je devais rester forte.

Je lui saisis vivement les mains et le fixai droit dans les yeux.

- Nathaniel, t'inquiète pas ! le rassurai-je. Je te fais la promesse de venir te voir à chaque vacance, de t'appeler tous les soirs ! Tu ne remarqueras même pas mon absence ! enchaînai-je rapidement en retenant mes larmes et en empêchant ma voix de trembler. Et puis tu auras besoin de te concentrer pleinement sur tes études et ça sera mieux si je ne suis pas toujours dans tes pattes !

J'eus un ricanement qui n'avait pour but que de masquer mes reniflements pitoyables.

- Et puis ce n'est que pour quelques mois, si je ne me plais pas, je reviendrais !
- Alors j'espère que tu ne t'y plairas pas...

Je n'avais jamais vu l'ancien délégué aussi triste. C'était la seule fois depuis l'histoire avec son père. Je n'avais plus de mots et l'émotion menaçait de me submerger. J'étais sur le point de craquer, de tout lui dire et de m'effondrer dans la foulée bien que j'avais exclu cette option.
Nathaniel lâcha un soupire résolu et releva ses yeux ambrés plein de résolution.

- Ne t'en fais pas pour moi Milla... Si tu souhaites faire tes études dans une autre université, je te soutiens à 100% ! Je ne veux pas être le mec qui empêche sa copine de vivre ses rêves ! Alors vas-y ! Fonce et peu importe ce que tu décideras, je serai là !

Son sourire était hésitant, frémissant presque mais il ne céda pas, contrairement à moi dont les larmes coulaient sur mes joues, presque reconnaissante et admirative.

- Je dois y aller, on a des cartons à remplir ! ricanai-je tout en reniflant tristement.
- Je viendrais aider tes parents à déménager si tu veux, proposa-t-il.

Je secouai la tête et me levai pour quitter la table sans avoir toucher mon verre. Nathaniel se leva et vint me prendre dans ses bras une dernière fois.

- Je t'aime Milla, je t'aime plus que tout et je te jure que je ferai tout ce qu'il faut pour que toi et moi, ça dure malgré la distance.
- Je te le promets aussi... Je te promets de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour que ça fonctionne.

J'enserrai encore un peu mon étreinte contre lui, et inspirai son parfum une dernière fois parce qu'au fond je savais que j'allais avoir besoin de courage pour affronter mon avenir.