Au cœur d'une union (Quand le passé refait surface)

Chapitre 67 : La bête puis l'homme

Elle était terrifiée, oui c'était le mot ! Jamais elle n'avait vu Abdelaziz dans un tel état. Les draps en étaient mouillés, froissées. On aurait dit qu'il voulait les déchirer.
Il parlait, il tremblait, il était entrain de faire un cauchemar.

_ Tu ne peux pas.. tu ne peux me faire ça ! Je ne vais pas le supporter. Le monde entier peut me quitter, sauf toi.

Il parlait si fort, que Fatima ne savait plus quoi faire. Elle commença à stresser, mais il fallait qu'elle réagisse.
Au début elle y allait avec tact, elle essaya de le réveiller mais en vain, il ne voulait se réveiller. Comme doter d'une force inconnue elle posa ses mains sur ses bras avec virulence et le secoua autant qu'elle pouvait, mais il était si lourd qu'elle se retrouva sur son torse.

_ Rahim ! Mais réveil toi bon sang !

Sans savoir pourquoi elle se mit à pleurer. Il a fallu qu'elle pose sa main sur sa joue pour qu'il se calme. Abdelaziz ouvrit enfin les yeux et comme si il venait de loin, resta stoïque pendant quelques secondes avant de sauter du lit. .
Il vint à sa femme et comme une bête assoiffée prit d'assaut ses mains pour les posés sur lit, les yeux rouges de tristesse.

_ Promets-moi, Promets-moi que jamais tu ne me quitteras.

Son cœur battait à une allure folle, elle n'arrive même pas à répondre tellement la pression à ses mains était forte. Rahim lâcha soudain ses poignets. Il prit d'assaut son visage, qu'il se mit à le caresser dans tous les sens. Une telle peur ! Lui qui se disait qu'un homme doit savoir contenir sa peur, était entrain de la montrer. Il était entrain de montrer son côté peureux. Oui ! Il a une peur bleue à l'idée qu'elle le quitte pour toujours. Il ne le supporterai. Dans son cauchemar il était entrain de la rejoins, il était sur le point de le faire.

Il avait conscience de lui faire peur, sa Fatima était entrain de pleurer. Rahim regarda ses mains en se disant que peut-être dans une autre vie il l'avait tué. Il ne voulait y croire.

Il se laissa glisser pour atterrir sur le sol, incapable de se tenir ainsi plus longtemps. Il avait besoin de réponses et sa tête était sur le point d'exploser.

C'est les mains tremblantes qu'elle lui donna un verre d'eau, il le bu d'un trait. Il fallait d'abord se retrouver.
Fatima s'assit à ses côtés, sans le toucher. Elle avait peur, peur de ce visage qui reflétait de la peur.

_ Promets le moi, je t'en supplie.

Comme un enfant, les mains entremêlées entre ses jambes. La tête posée sur l'épaule de sa femme, Rahim tremblait toujours à l'idée qu'elle meurt.

_ Promets-moi, Promets-moi que tu ne mourras pas,.. pas avant moi !

Fatima leva les yeux vers lui, une telle promesse ? Non ! Elle ne le pouvait. Seul Dieu avait le pouvoir de décision sur la vie et la mort.

_ Lui seul sait si je vivrai aussi longtemps que toi !

_ Je me veux pas me retrouver seul sur cette terre sans toi. Si cela venait à arriver je...

_ Abdelaziz ne fera pas ça, Rahim non plus. Tu n'es pas un homme faible, tu ne peux pas faire ça. Tu ne peux pas mettre fin à tes jours juste.. juste par ce que je ne suis plus à tes côtés ! Mon époux n'est pas un homme faible, et il sait accepter les décisions de l'Unique.

_ Il sait .. Il sait que je ne peux plus vivre sans toi.

_ Ne dis pas ça ! Notre vie sur cette terre est limitée par le temps et l'espace. Un jour forcément l'un de nous s'en ira mais cela ne doit pas nous empêcher de continuer de vivre et de nous aimer même après la mort. Si tu me laissais ici, j'en serai anéanti, mais je prierai de vite de retrouver .. sans rien précipiter.