Au cœur d'une union (Quand le passé refait surface)

Chapitre 43 : Discutons.

Je veux rester à tes côtés, toi et moi pour l'éternité?

Mesurer l'ampleur de ses décisions est une chose des plus importante dans la vie. Et cela Fatima va bien le comprendre dans les heures à venir. Ce n'est pas tous les couples qui ont la capacité d'atteindre une connexion parfaite. Même si ils sont amoureux, fou amoureux l'un de l'autre cela ne leur garantit pas une connexion haut débit.
Fatima et Rahim sont loin d'être parfait, d'ailleurs nul être humain n'est parfait. Seulement tous les deux ont réussi à accomplir le plus difficile dans la vie de couple, à savoir une connexion parfaite.

En revanche ils n'arrivent pas à se donner une confiance absolue l'un l'autre. Pour Rahim, donner complètement sa confiance, revient tout simplement à permettre au détenteur un moyen de t'avoir. Ce qui est inadmissible pour lui. Devoir courber l'échine devant un autre lui est inadmissible. Sa façon de pensées ne lui donne pas le droit, d'accorder une confiance aveugle à sa femme. Malgré qu'elle n'est connu personne avant lui, il laisse une marge de suspicion. Il ne peut s'en empêcher c'est comme ça. Et très dur sera la tâche, de lui faire passer outre ce comportement.

En ce qui concerne Fatima, elle a l'œil attentif sur tous les faits et gestes de son époux. Qui d'ailleurs croit qu'elle ne sait rien de sa méfiance. Dans le même temps, elle se méfie aussi de lui. C'est un homme, et tous les hommes ont un point commun. Cela lui importe peu de savoir lequel. Que ce soit impulsivité, dominance ou autorité. Tout ce qu'elle sait, c'est que c'est très facile pour un homme de dire à sa femme que c'est lui le chef de la maison. Tous les hommes sont des dominants nés, peu importe si ils se présentent à toi sous force d'angle protecteur. Il viendra un jour où il te fera la moral, il lèvera la main dans l'intention de te frapper. Ou encore prononcera des phrases blessantes dans l'unique but de te faire taire. Il criera pour élever la voix, et te dira, je suis ton Kilifeu, tu me dois obéissance.
La vie d'une femme est tracée dès sa naissance. Elle passe sa jeunesse à étudier pour ensuite recevoir l'interdiction de son mari d'exercer une profession. Durant toute sa vie, elle est appelée à faire des compromis que ce soit pour ses frères, son père, à cause de la société, ou pour son mari. Elle seule est appelée à tout gérer comme si l'homme à ses côtés avait le droit de briser ses rêves, voler sa jeunesse. Le cœur d'une femme, soufre presque toute une vie, pour quelques moments de bonheur.
D'autres part, les plus tenaces suivent des voies personnelles, et sont traitées de femmes aux mœurs légères. L'injustice qui leur est infligée est phénoménale. On dira d'une femme qu'elle est une diablesse, qu'elle n'a pas de cœur car elle a rendu la monnaie de sa pièce a un homme.
On dira d'une femme qu'elle ne mérite pas justice après son viole. Parce que la société la pointera du doigt, et qu'elle seule est responsable de sa situation. On chassera une femme de la maison conjugale au lendemain du mariage, car elle n'était pas vierge, son mari l'était il?
On insulte une épouse sans enfant, car pour la société c'est la femme qui assure la perpétuité de la ligné.
Pff, le pire dans cette succession d'échec de la vie d'une femme, c'est que c'est elle seule qui est responsable de ses propres maux. Ou devrais-je dire, la génération précédente, celle là même qui te dit d'obéir du doigt et à l'œil les ordres de ton mari, même si ils vont à contre courant de tes convictions. Ces femmes, qui la nuit qui précède tes noces, forment un cercle autour de toi. Et chacune à son tour, débité ce qu'elle appelle une série de conseils. ''Jiguëën day mougn'', en réalité elle t'envoie mourrir. Mourir dans ton ménage. Binta en est l'illustration parfaite.

Sérieusement est-ce cela, notre destinée?

La réunion convoquait par Aïssatou était sur le point de débuter. Ils étaient proche mais en même temps éloigner. Le silence régnait en maître dans le salon. Amdy au côté de sa fille, regardait ce petit assemblée qui attendait le feu vert de la dame de fer.