J'ouvre les yeux dans la précipitation. Je crie en me relevant, je suis sous ma couette dans ma chambre.
- Putain ! J'en peux plus de ce cauchemar, j'en ai marre, parlé-je toute seule dans cette chambre plongée dans le noir en m'essuyant le front qui est trempé de sueur.
Il est à peine deux heures du matin. J'essaye de reprendre ma respiration pour pouvoir me rendormir. J'ai beaucoup de sommeil à rattraper... Je repose ma tête humide sur l'oreiller froissé, puis je tente de me détendre comme me l'a appris ma thérapeute.
C'est alors que la fraîcheur du mois de décembre, de l'île française sur laquelle je me trouve, me fais sortir de ma faible somnolence. La neige qui tombe abondamment dehors éclaircie mon antre sombre. Seulement, le ciel couvert de nuages très épais ne laisse s'échapper aucun rayon de soleil. Je me lève lentement, j'enfile mon ensemble de survêtement gris, puis je me fais une demie queue de cheval pour dégager mon visage de mes mes cheveux lisses que j'ai coupé au carré, et dont j'ai modifié la couleur. Ils sont dorénavant blond polaire avec des sous tons gris.
Je me dirige vers la cuisine qui se trouve juste à la sortie de ma chambre, pour me préparer un bon café bien corsé avec quelques tartines de pain, recouvertes de pâte à tartiner. Je m'installe sur la table de la salle à manger devant le panorama magnifique de la ville enneigée, quand je sens des mains qui se posent sur mes épaules avec un baiser tendre, juste à côté de mon chouchou en satin noir.
- Bonjour papa, le serré-je très fort dans mes bras.
- Bien dormi ma chérie ? Répond-il étouffé par mon geste d'affection.
- Toujours ce cauchemar, mais sinon ça va, lui avoué-je en continuant de le garder dans mes bras. Et toi ?
- Pas trop mal, me sourit-il. Ma puce, je t'aime mais c'est le même refrain à chaque fois que tu fais ce mauvais rêve, c'est à dire à peu près tous les jours. Je ne suis pas mort, ok ?
- Je sais, mais il me paraît de plus en plus réel, c'est horrible.
- Je comprends, me caresse-t-il le visage. Mais je ne peux plus respirer, rigole-t-il. C'est aujourd'hui ton rendez-vous avec sœur Emma ?
- Ah pardon, ricané-je en le lâchant. Oui en fin de matinée, pourquoi ?
- Il faut que tu lui parles de ce mauvais rêve... Tu es exténuée, il faut que ça s'arrête.
- Je sais.
- Mis à part ça, c'est un jour particulier aujourd'hui, tu vas tenir le coup ?
- J'en sais rien, elle aurait eu dix-sept ans, sangloté-je. Haizea me manque tellement.
- Je sais ma puce, mais il faut que tu refasses ta vie désormais. Tu ne peux plus continuer à te renfermer de la sorte.
- Je suis maudite, je n'arrête pas de perdre les gens que j'aime et l'amour de ma vie a rejoint le mal, lancé-je. Je vais voir avec sœur Emma s'il n'est pas possible de m'enfermer dans un asile psychiatrique, ce sera mieux pour tout le monde.
- Ne dis pas de bêtises ! Profites d'être à Calvi pour te changer les idées et fais de nouvelles rencontres !
- Je n'en ai pas envie. Je vais aller à mon rendez-vous avec ma très chère psychologue, mais ne me demande pas d'être sociable.
- Je veux juste que tu sois heureuse.
- Alors, il va me falloir du temps.
Je finis d'engloutir ma tartine de pain avec la dernière goutte de café qu'il me reste, puis je pars prendre un bain chaud rempli de mousse. Depuis la mort d'Azy, mais aussi depuis le départ de William pour le côté obscur, j'ai comme l'impression que le monde s'est effondré autour de moi. Je le fais ressentir à chaque personne qui ose s'approcher de ma personne d'un peu trop près. Mon don et mes pouvoirs sont devenus incontrôlables depuis la bataille et je suis maintenant un danger terrible pour toutes les personnes qui voulaient mon bien. C'est pour cette raison, ainsi qu'après mon accident volontaire, qu'avec mon père nous avons pris la décision de quitter le Sanctuaire et de partir vivre quelque temps à Calvi en Corse, dans l'appartement de ses parents.
En étant ici, j'essaye de me calmer et j'apprends à contrôler mon pouvoir sans mon mentor. La nuit où tout a basculé, j'ai réussi une chose que personne ne pensait être réalisable. J'ai vaincu Hadès ! Cependant, ce n'est pas pour autant que tout s'est arrangé dans nos vies... Au contraire. Une fois ma peau devenue assez friper pour tomber toute seule, je décide de sortir de la « mousse de bain ». C'est le nom que je lui ai donné, car il y a plus de savon que d'eau. J'enfile mon peignoir pour me sécher assez rapidement. Agréablement installée devant le miroir pour essayer de faire ressembler cette mine affreuse à un teint vitaminé, je remarque que les fissures dans mes yeux commencent à s'illuminer dans une lumière blanche qui me fait à chaque fois paniquer. Elle veut souvent dire que je vais avoir une vision de William et qu'il va sûrement faire quelque chose de terrible.
Depuis que je suis partie de l'école, les flashes sont de plus en plus intenses. Je me fatigue beaucoup à chaque fois que j'en perçois un. Seulement, le dernier que j'ai eu m'a fait beaucoup de mal. Mon mentor a tué un ordinaire de sang-froid, le tout premier. Enfin, c'était une femme... Et si je me souviens bien du message de sœur Alice, il ne faut pas qu'il prenne la vie de plus de trois d'entre eux, sinon ce sera fini pour lui et il sera irrécupérable.
Je me pomponne histoire d'avoir l'air un peu plus vivante, puis je retourne dans ma chambre pour m'habiller chaudement de mon jean bleu et du sweat blanc appartenant à Will, que je ne quitte jamais. J'enfile ensuite mes moon-boots blanches qui sont accordées avec le reste de ma tenue. Je prends mon téléphone, puis je glisse un dernier bisou sur la joue de mon papa avant de filer à mon rendez-vous hebdomadaire.
- Fais attention à toi. Je t'aime !
- Je t'aime aussi. À tout à l'heure papounet.
Une fois dans les rues de cette ville que j'aime tant tapissée par cette poussière blanche qui lui va à la perfection, ainsi que par les magnifiques décorations de Noël, je décide de m'arrêter prendre un café à emporter au bar qui est juste en face de l'entrée menant à la maison de l'ombre. J'y croise Raphaël qui est le barman.
- Hello beauté mystérieuse, me lance le beau blond aux yeux noisettes, tirant sur le vert.
- Salut Raph', tu me serres la même chose que d'habitude s'il-te-plaît ?
- À tes ordres, toujours à emporter ? Me questionne-t-il.
- Comme d'habitude.
Je souris au beau garçon qui me drague depuis plus de trois semaines maintenant. Je le vois bien, mais malheureusement pour lui, je ne suis pas du tout réceptive à son charme malgré que sa beauté soit vertigineuse. Raphaël est un « simple » ordinaire, mais comme Akela, il nous protège de l'organisation secrète car il est de notre côté.
- Merci beaucoup, dis-je en prenant mon grand café viennois. T'es sûr que tu ne veux pas que je te le paye ?
- C'est mon cadeau de Noël. Bonne journée !
- À toi aussi.
Je pars en dégustant ma boisson chaude avec plaisir. Je me dirige avec une envie pas très développée vers la maison de l'ombre où travaille sœur Emma. Psychologue d'une renommée spectaculaire dans notre monde magique, je dois bien admettre que mes séances avec elle m'ont permise de me remettre en place. Grâce à elle, j'arriver à calmer mes pouvoirs qui avaient pris le dessus sur ma personne. J'entre dans cet endroit qui ressemble trait portrait à celui du Sanctuaire, quand je reçois un appel vidéo qui me fait le plus grand bien...
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Le Sang d'une Créature (T2)
Paranormal!!!!! !!!!! ATTENTION : GROS SPOILERS DU TOME 1 !!!!! !!!!! Après la mort d'Azy, la transformation de William en Ange Déchu et son départ dans les Enfers, tout est partie en lambeau dans la vie de Danie... Le Sanctuaire a été abandonné après l'atta...