Le Sang d'une Créature (T2)

♾ CHAPITRE 89 ♾

Je n'arrive pas à m'en remettre. Je ne sais même plus où je me trouve. Je suis complètement perdue. Je fixe cette personne avec dégoût, tristesse, colère et amertume, quand je lui adresse enfin quelques mots.

- Pourquoi ? Lui demandé-je agressivement.

- Et pourquoi pas ? Répond-elle avec vulgarité.

C'est affreux. Jamais au grand jamais je n'aurais pensé vivre une telle trahison.

- Non, c'est impossible.

- Oh que si, ricane-t-elle d'une manière ténébreuse. Ta petite Becca vient de te planter un énorme couteau dans le dos, oups. 

C'est douloureux mais bien réel. Nous nous sommes tous fais avoir par Rebecca ! En réalité, elle fait partie de la famille des créatures démoniaques. Nous sommes tous sous le choc. Ma respiration se coupe totalement. C'est alors qu'elle nous explique l'histoire sans qu'on ne lui demande quoi que ce soit.

- Ma mission était de vous infiltrer pour tout rapporter à ma mère, ici présente.

Oh non ! Alors elle est la fille de Perséphone ? Comment je ne m'en suis pas rendue compte avant ? J'ai mal à l'idée que j'ai pu lui faire confiance alors qu'elle s'amusait simplement avec toutes les personnes présentes dans cet endroit.

- Je pensais réellement que tu allais mettre du temps à avoir confiance en moi, ajoute-t-elle. Mais il faut croire que je suis très persuasive. Merci papa de m'avoir transmis un peu de ton côté ordinaire avant que je ne le transforme en messager de satan.

- Tu n'es qu'une.

- Pas d'injure, me coupe Perséphone. Ma fille est brillante, dit-elle en caressant son visage.

- Pourtant, ajoute l'adolescente. Ton pendentif t'a prévenu qu'un être démoniaque était très près de toi, sourit-elle. J'ai essayé de te le voler, mais tu ne le lâches pas, lance-t-elle en s'approchant de moi.

Je n'arrive plus à bouger. Je suis paralysée par la situation qui est en train de se dérouler dans cet endroit maudit. Rebecca arrache mon pendentif qui se met à briller d'une lumière noire intense.

- Tu vois, continue-t-elle en plaçant la pierre devant moi. Tu n'es pas très perspicace.

- En effet, il faut croire que la bonté de mon cœur prend le dessus sur la noirceur du tien ! Tu te sens fière de ce que tu as fais ?

- Amplement, ricane-elle en cassant le pendentif sur le sol froid. J'ai tant de choses à te raconter, souffle-t-elle. Tout d'abord, les gargouilles détestent les forces du mal, c'est pour cette raison qu'elles m'ont attaquées et non pas parce que j'étais la dernière de la bande. Hum... C'est moi qui est ouvert le portail aux succubes pour qu'elles enlèvent de nouveau Tricia. C'est aussi moi qui est prévenue ma mère que vous étiez au bal du château de Kajaani. Euh... Quoi d'autre, réfléchit-elle. Ah oui ! C'est aussi moi qui est suggérée de tuer Albane, Ivria et Gabriel. Seulement, tu as été plus douée que je ne le pensais, je t'ai sous-estimé, tourne-t-elle en rond.

- Alors c'est toi qui a donné nos affaires aux sorcières ? S'emporte Iv qui lâche quelques larmes.

- Oui et d'ailleurs, vous devriez éviter de les laisser traîner partout.

C'est alors qu'un détail qui me tracassait depuis quelques temps refait surface. La paralysie semble s'effacer, quand je m'approche dangereusement de la jeune fille devenue macabre.

- Rends-moi le journal d'Haizea !

- On a appris beaucoup de choses grâce à lui, rétorque Perséphone en feuilletant le cahier personnel de mon petit ange perdu.