♾ CHAPITRE 38 ♾

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Je ne saurais pas expliquer cette sensation d'être attirée comme un aimant, mais elle est bien là !

- Vous la ressentez cette chaleur agréable ? Leur demandé-je.

- Euh non, il fait froid, terriblement froid, m'annonce Gabi. T'es malade ? S'inquiète-t-il en s'approchant de moi et en touchant mon front comme si j'étais une enfant.

Le gardian explique le cas d'Ivria, mais aussi d'Ana. Il continue de s'en faire pour moi, mais je ne suis pas malade. C'est simplement cette pièce, je m'y sens bien justement.

- Comment vont tes amies ? S'interroge Kalise.

- Je n'en sais rien, avoué-je avec une boule dans la gorge. J'espère que je vais réussir à sauver Ivria, et quant à Ana, nous attendons le diagnostic, mais Caleb est avec elle.

- Ah ! Caleb, soupire Gillis avec un air de fierté. Il est un grand gardian comme ses ancêtres.

C'est drôle qu'il parle de cela. J'en profite pour lui raconter notre voyage dans le passé et d'André. Gillis s'en va quelque instant, puis il revient avec de vieux albums dont les portraits sont dessinés à la main. C'est avec une stupéfaction sans nom que je vois André sur son cheval, avec Louis et Charles.

- Incroyable, souris-je. C'est grâce à eux qu'on a pu revenir, ils nous ont sauvés des messagers de satan et des succubes !

- André a fait partie des plus grands cavaliers de la Garde de Lumière, il en était le capitaine, m'annonce Kalise. Je me souviens du premier jour où j'ai vu Caleb, j'ai cru tomber à la renverse tellement la ressemblance était frappante, entre lui et son... Arrière arrière-grand-père, hein chéri ?

- Exact, malheureusement André est mort lors d'une bataille contre Hadès. Sa femme venait à peine d'accoucher de leur petit garçon.

- C'est triste, lancé-je. Pourrai-je vous les prendre pour les montrer à Caleb ?

- Bien-sûr, tiens.

C'est Gabi qui attrape les portraits. Après cette charmante conversation, je jette un dernier regard à mon meilleur ami, puis je fais le tour de cette salle secrète. Il y a beaucoup de choix, mais je suis complètement attirée par une arme qui ne semble pas commune. Je m'approche lentement alors qu'elle est enfermée dans une vitrine en verre.

- T'es sérieuse ? Me sort Gabi déstabilisé. Réellement ?

- Je ne saurai pas te l'expliquer, mais je ressens quelque chose, avoué-je en touchant le verre chaud qui l'a renferme. Je peux l'essayer ?

- Bien-sûr, seulement il va y avoir un petit problème.

Évidemment, tout ne peut pas se dérouler comme il faut, il y a toujours des complications avec moi c'est aberrant, mais je commence à avoirl'habitude.

- Non Gillis, intervient Kalise. Nous avons ceci et pour un essai, je pense que cela peut faire l'affaire, ajoute-t-elle en me tendant de longues tiges en bois dont les pointes sont en bronze.

- C'est parfait ma chérie, lui répond son mari. T'es parfaite, l'embrasse-t-il.

Cette petite scène est assez gênante, mais totalement romantique. Je regarde Gabi qui grimace, quand l'homme se détache de sa bien-aimée afin d'ouvrir la vitrine pour que je puisse empoigner le magnifique arc dont la courbe flexible d'un rouge flamboyant et brillant, est doté de plusieurs rubis en son centre, formant deux flammes qui s'entremêlent. Une fois dans les mains, j'ai comme le sentiment d'avoir trouvé ce qui me correspond, alors que je n'ai jamais fait de tir à l'arc de ma vie. C'est alors qu'une lumière orangée d'une beauté époustouflante jaillit dans ma main dès notre liaison. Je prends une des flèches en bois, puis sans me poser de questions, je tire sur la cible qu'a installé Gillis, qui se trouve à presque cinq mètres de moi. Je ne me concentre pas, je lâche simplement la flèche qui, sans que personne ne comprenne quoi que ce soit, s'enflamme à une vitesse inimaginable, puis se plante directement dans le centre rouge qu'arbore la petite cible.

- WOUAH, sort Gabi la bouche grande ouverte et très choqué par la scène qu'il vient de voir. Hallucinant !

- Tu as trouvé ton arme jeune fille, explose de joie le gérant du magasin en sautant partout.

- C'est incroyable ! C'est comme-ci je n'arrivai plus à le lâcher !

- Où sont les flèches qui vont avec ? Se questionne mon mentor de remplacement. Je suppose que ce ne sont pas celle-là, rajoute-t-il en prenant l'une d'entres elles dans ses mains.

- En effet, il est là le hic.

- Détaillez Gillis, insiste-t-il.

- Personne n'a jamais retrouvé les flèches qui correspondent à cet arc. D'ailleurs, personne ne sait à qui il a appartenu.

Evidemment, c'était trop beau pour être parfait, mais je m'en fiche, je le veux. Je demande combien coûte cet arc pour pouvoir payer le grand monsieur, mais sa femme et lui refusent catégoriquement qu'on leur verse de l'argent.

- Ça me gêne. C'est vraiment adorable de votre part, mais je veux vous payer !

- Non Edana, on a pas besoin de ton argent, nous ce que l'on veut c'est que tu ne fasses qu'un avec ton arme et que tu sauves notre monde. Cela n'a pas de prix, crois-moi, intervient Kalise.

- C'est hyper généreux, s'incruste Gabi. Mais s'il n'y a pas de flèches, ça va être compliqué pour toi de l'utiliser parce que celle avec laquelle tu as tiré s'est brisée en plusieurs morceaux, regardez.

On lance nos regards dans la direction donné par le doigt de mon meilleur ami, quand on remarque qu'en effet, la flèche s'est complètement désintégrer.

- C'est sûrement à cause des flammes. Le bois n'a pas résisté, insinue Gillis. Je vais essayer de te fabriquer des flèches en acier ou en argent pour que tu puisses débuter, mais je suis certain que cet arc renferme des secrets et surtout de très grands pouvoirs.

- Oui, et tu es la seule à pouvoir les percer à jour, enchaîne sa femme.

Je remercie le couple, puis nous remontons tous ensemble vers le magasin principal. Mon arc ayant été placé dans un sac à l'effigie de la boutique, je me retourne pour faire face à ce lieu quand mes yeux croisent ceux d'une personne que je n'ai pas revu depuis que je suis rentrée à l'école.

- AKELA ! Je suis tellement contente de vous revoir, dis-je faisant le plus chaleureux des câlins au propriétaire du bar qui n'a pas changé d'un poil, sans mauvais jeu de mot.

- Ma princesse ! Je ne savais pas que tu étais de retour parmi nous !

- Oui, j'ai décidé de revenir finalement. Je voulais venir vous voir, mais j'ai eu pleins de choses à faire et à régler.

- Je suis enchanté par cette décision. Comment vas-tu ?

Je commence à papoter tranquillement avec le vieil homme durant plusieurs longues minutes. Je lui raconte mes aventures en Corse, mais aussi mon retour fâcheux au Sanctuaire, tout en dégustant un café préparé par Kalise. Il m'explique qu'il prend des cours de tires pour pouvoir mieux se protéger et nous défendre contre l'organisation secrète qui en veut toujours autant à notre peau.

- J'ai obtenu mon permis pour le port d'arme hier, du coup je suis venu en acheter une.

- D'accord, mais vous me promettez de faire attention ?

- Évidemment. Qu'est-ce qu'il y a dans ton sac ?

- Mon arme secrète, lancé-je en ouvrant celui-ci pour qu'il puisse y voir le contenu.

- C'est un arc de toute beauté !

- Oui, j'espère simplement que je vais trouver les flèches pour aller avec, grimacé-je.

Akela me dit qu'il ne se fait aucun soucis pour moi et rigole à la vue de ma tête déformée par ma drôle d'expression. Il discute avec Gabi et Gillis, quand des cris affolants et perturbant provenant de l'extérieur arrivent jusqu'à nos oreilles...

Le Sang d'une Créature (T2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant