♾ CHAPITRE 90 ♾

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La demi-prophétesse a un énorme croc dans sa main sorti de ne je sais où...

- Qu'est-ce que c'est ? S'interroge Ana en pleure.

- J'ai une idée. Ceci est le croc d'une tarentule paralysante que l'on a combattu dans le Royaume Perdu.

- C'est ingénieux, lance Tricia encore mal en point.

- Quoi ? Dites-moi ? S'énerve Ana.

- Cette partie de l'animal est gorgée de sa toxine paralysante alors, si je l'enfonce dans le cou de Caleb, elle va complètement arrêter la progression du liquide inséré par la créature démoniaque. Je tente de le sauver !

- Oui et ça va aussi endormir ton mentor pour... Pour qu'il ne souffre pas, continue Tricia qui se crispe de fatigue. Mais tu dois nous donner ton accord !

- Oui, répond-elle furtivement. Bien-sûr, si ça peut lui sauver la vie faites-le !

- Pour le moment, ça va nous permettre de gagner du temps. Le venin ne sera efficace que pendant vingt-quatre heures, alors il faudra que l'on soit rentrés d'ici là et qu'on enlève la substance noire de son sang le plus vite possible s'il n'a pas déjà atteint son coeur, ajoute sœur Emma.

C'est incroyable ce qui est en train de se passer. Je distingue un léger sourire sur le visage humide de ma meilleure amie qui semble apercevoir un brin de conviction dans ce moment sombre. Ma psychologue plante délicatement le croc de l'araignée dans la jugulaire interne du protecteur de notre princesse de la terre. Il réagit à la douleur que lui transmet ce geste, quand en quelques secondes à peine, il se fige complètement. Son corps devient dur comme du béton, alors que le blanc de ses yeux se grise d'une manière inconnue.

- Qu'est-ce qui se passe ? S'affole Ana. Et pourquoi je n'ai pas ressentie sa douleur ? 

- Je crois qu'il utilise ses dernières forces pour te protéger de ce mal en le cachant, annonce soeur Emma. Pour son état physique, c'est normal, la toxine fait son effet et Caleb est maintenant paralysé.

C'est une image qui est dure à voir, même si c'est pour son bien et pour le sauver, ça fait peur de le contempler sans un signe de vie. Seulement, Tricia nous montre les battements de son cœur à travers son pouls qui se distingue dans son cou devenu pâle. Il est serein et bien vivant, c'est tout ce qui compte. Les garçons ont réussis à trouver de quoi transporter le mentor de notre muse qui reste à ses côtés. On rebrousse chemin, quand Will me prend à part pour me parler.

- Rebecca s'est bien échappée, m'annonce-t-il. J'ai fouillé partout, je ne la trouve pas et Xena non plus.

- Quoi ? Mais comment est-ce possible ?

- Je ne sais pas. Les succubes et les messagers de satan qui étaient avec elles ne sont pas morts, ça veut dire que c'est elle qui les contrôle depuis le début ! Elle est leur reine !

Alors ce cauchemar n'est pas encore terminé. J'informe Ana et Iv de cette nouvelle, mais aussi mon père et ma tante. Ils m'assurent qu'il feront tout pour la retrouver et l'abattre, mais que pour le moment, il fallait continuer notre expédition afin de vite rentrer au Sanctuaire pour soigner Caleb mais aussi Tricia, qui est complètement vidée d'énergie. On remonte à bord du bateau, Ana installe son protecteur confortablement pour qu'il ne lui arrive rien d'autre, quand dans une magie féerique et inattendue, un passage se créer dans la crique qui ne semblait avoir qu'une seule sortie, celle par laquelle nous sommes arrivés. Mon père mène le navire dans le chemin dont l'eau océanique d'une couleur rosée est illuminée à la perfection. Nous arrivons dans un énorme golfe somptueux qui nous coupe à tous le seul souffle qu'il nous reste. Je regarde Ana, Iv et Astrid avec la bouche grande ouverte. Le soleil brillant nous chauffe agréablement la peau qui se met à frissonner. Il y a aussi ces magnifiques rochers blancs que l'on a déjà vu. Des dauphins d'un blanc éclatant sautent sur notre passage, alors qu'apparaissent les deux orques d'Ivria qui sont heureuses de revoir leur chef. Elle les caresse, quand nous sommes entièrement encerclés par plus d'une trentaine de créatures magiques invraisemblables et fascinantes que sont les sirènes.

- Elles sont si belles, se réjouit Vickie.

- Vous croyez qu'elles sont méchantes ? S'interroge Astrid.

- Je ne pense pas, dis-je incertaine.

Elles nous fixent. Pour le moment, aucunes émotions ne traversent leur visage à la peau parfaite. Elles ne disent rien, quand le bateau s'arrête. Plusieurs d'entres elles plongent à l'aide de leur immenses queue de poisson qui sont d'une beauté faramineuse et dont les écailles brillantes et chromées reflètent incroyablement la lumière qui tape sur l'eau devenue calme. C'est alors qu'Ivria sort de notre embarcation sans que l'on ne comprenne pourquoi. Elle se met sur la plage de sable qui s'offre juste à côté de nous. On décide, avec Ana et Astrid, de la suivre pour être sûre que rien ne lui arrive.

- Tu fais quoi ? Chuchoté-je.

- Je veux simplement leur parler.

- Fais attention quand même, intervient Ana.

Ivria le sait, il n'y a qu'elle qui peut communiquer avec ces créatures énigmatiques et captivantes. Elle se sert de ses pouvoirs pour jouer avec l'eau, quand plusieurs têtes émerges de l'océan à quelques centimètres de nous.

- Bonjour, lance notre sirène personnelle. Je m'appelle Ivria et je suis la descendante de l'eau.

- On sait qui tu es, lance l'une d'entre elles à la longue chevelure parme orné d'un diadème en coquillages et en pierres transparentes, qui cache sa poitrine dénudée et dont les grand yeux ronds d'un blanc très franc qui font ressortir ses pupilles noires sont troublants.

- Nous aurions besoin de votre aide pour trouver le vortex qui nous mènerait à la prochaine arène.

- Il n'est pas ici, mais plus loin, continue-t-elle en se plaçant sur un rocher pour laisser apparaître sa superbe queue bleue et violette. Je m'appelle Khaliriope, je suis ravie de te rencontrer ange des océans, envoie-t-elle envers notre descendante.

Ses consoeurs, qui semblent émerveillées par ma meilleure amie, se placent juste devant elle. Iv nous regarde d'un air embarrassée, elle ne comprend pas ce qui est en train de se passer. C'est à cet instant que l'une de ces créatures, à la peau métisse et à la chevelure noire bouclée joliment attachée avec des coquillages, prend subtilement sa main afin de la faire rentrer dans l'eau avec elles. Loukas et Ben s'inquiètent légèrement, mais je les rassure avec un regard sincère et apaisant.

- Je n'ai pas vraiment envie de me baigner, dit Iv.

Seulement, les quatre sirènes qui sont autour d'elles semblent vouloir être avec notre déesse de l'eau. Elles l'adulent d'une manière loyale et authentique, alors qu'elle ne saisit toujours pas ce qui est en train d'arriver.

Le Sang d'une Créature (T2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant