♾ CHAPITRE 41 ♾

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- Duc Le Goff. Duchesse Le Goff. Bienvenue au Sanctuaire, lance poliment ma tante en faisant une révérence.

- Où est notre fille ? Demande sèchement le père de mon amie.

- À la maison de l'ombre, dis-je avec sûreté. Je peux vous conduire auprès d'elle, si vous le vou...

- NON, me coupe-t-il la parole avec agressivité. Nous allons nous débrouillez sans toi Edana, tu en as déjà bien assez fait.

Wouah, c'est ce que l'on appelle une discussion froide, stricte et impersonnelle.

Le grand homme roux, dont la longue barbe est parfaitement soignée ne change pas. Il est toujours le même que quand je l'ai vu à l'âge de huit ans, cependant il me fait encore plus peur. Habillé simplement d'un costume blanc très chic doté d'une écharpe arborant les couleurs de l'empire d'Osnia, qui se trouve en plein milieu de la méditerranée, son titre de noblesse lui vient de ses parents. Quant à la duchesse qui se nomme Andréa, elle est habillée d'une splendide robe bleu clair satinée assez près du corps, recouverte d'un épais manteau beige tandis que sa chevelure noire, attachées en un gros chignon bas sophistiqué, est embellie par une couronne fine couleur or, sertie de magnifiques saphirs. Elle tient son titre par le mariage avec Clovis Le Goff. Je ne réponds pas au père d'Ivria et je laisse Ben accomplir son rôle de mentor, pour accompagner " les nobles "auprès de leur enfant. Seulement, la mère de mon amie me lâche un regard rempli de désespoir et d'excuses pour le comportement déplacé de son mari. Il a toujours pensé que j'étais un danger pour la vie de sa fille, alors que la duchesse pense qu'au contraire, nous devons être ensemble pour survivre. J'envoie un regard dépité à mon mentor de remplacement, qui m'assure qu'il ne faut pas que je prenne le comportement du duc à cœur et que je dois laisser couler. Je lui promets d'essayer, puis je laisse mes amis pour aller au village afin de savoir si Jallya va bien.

- Je suis désolée. Je ne voulais pas te faire peur, m'assure la petite fille assise son sonlit.

- Je sais, mais promets-moi de ne plus jamais refaire une telle chose. Tu aurais pu te faire tuer !

- Promis Danie.

Sans que je m'y attende, elle me demande de la border et de rester avec jusqu'à ce qu'elle s'endorme, ce que j'accepte. Une fois qu'elle a rejoint le pays des rêves, je pars discuter avec ses parents qui m'informent encore une fois que si j'ai besoin d'aide, ils seront là pour moi.

- Faites ce que vous faites déjà de mieux, prendre soin de votre merveilleuse petite fille.

- Tu l'aimes beaucoup, n'est-ce pas ? Constate Lirémus.

- Elle me rappelle Haizea, lancé-je d'une voix tremblante. 

Les parents de Jallya me prennent dans leurs bras avant de me laisser rejoindre l'appartement. Je marche seule, dans la lueur de la lune forte de cet hiver plutôt froid, quand de nouveaux flashs font leurs apparitions. Je tombe à terre sous la douleur que je commence à bien connaître, quand je vois William qui est en train de faire du mal à une autre femme. Il la tue, sans même une once d'humanité. Il lui arrache le cœur qui prend plaisir à écraser dans sa main, puis il s'en va. Toujours seule sur le sol dur à me tenir la tête, je sens que quelqu'un s'approche de moi.

- Danie ? Qu'est-ce qui se passe ? S'inquiète Chera qui est accompagnée de Yeta.

- C'est... C'est votre frère, dis-je en plongeant mes yeux dont les fissures sont étincelantes dans ceux des jumelles. Il faut faire vite, le temps presse !

- On te ramène à la coloc, viens, me dit Yeta en m'aidant à me relever.

Les filles s'arment de courage pour pouvoir me déposer à mon habitation. Elles m'aident à m'allonger sur le canapé alors que tout s'est arrêté, quand Caleb et Ben s'affolent à la vue de mon état.

- Qu'est-ce qui s'est passé ? Me demande le mentor d'Ana en me préparant un thé. 

- C'est rien, j'ai juste eu de nouveaux flashes de Will. Il faut vraiment que je retrouve Tricia, je sais que je me répètes, mais le temps presse !

- Va te reposer, m'ordonne Ben après que j'ai bu la préparation de Caleb.

J'écoute le mentor d'Iv, puis après avoir pris une bonne douche réconfortante et appeler mon papa pour le tenir au courant des derniers évènements, je m'allonge dans le lit de mon mentor qui me manque de plus en plus. C'est alors que j'entends quelqu'un toquer à ma porte.

- Entres Caleb, lui dis-je en ayant reconnu sa voix.

- Tu te sens mieux ?

- Oui, la douche m'a fait du bien. Et toi ? Comment vas-tu ? M'inquiété-je en l'invitant à s'asseoir près de moi.

- Je, bafouille-t-il. J'ai peur pour Albane, m'avoue-t-il. Je sais que tu vas réussir à trouver le moyen de contrer le maléfice, j'espère simplement que ce sera à temps...

- Je te jure de tout faire pour que votre amour puisse continuer pour toujours Caleb, fais-moi confiance.

- Je sais Danie, sanglote-t-il. Si tu savais à quel point je l'aime, s'effondre-t-il pour la toute première fois.

- Viens là, lancé-je en le prenant dans mes bras. Chut, tout va s'arranger, essayé-je de le calmer. Tu as promis à Will de t'occuper de moi et moi je te fais la promesse de m'occuper d'Ana mais aussi de toi, lui souris-je. Tu es l'homme le plus fort mentalement que je connaisse, tu vas y arriver.

- Merci, inspire-t-il. Je suis soulagé de te savoir avec nous.

- Au faite, Ana t'a parlé d'André ?

- Oui, m'avoue-t-il. Gabi m'a montré les portraits dessinés et il m'a raconté l'histoire, c'est dingue parce que, s'arrête-t-il.

- Quoi ?

- Rien, enfin... C'est juste que chaque homme de ma famille a eu un destin tragique, que ce soit André, mon grand-père, où... Mon père.

Caleb n'a malheureusement jamais connu son père. Il est mort lors d'un combat contre des créatures démoniaques, une succube plus précisément, quand il n'était qu'un nouveau-né. Apparemment, son papa était du genre volatile et infidèle, cela n'a pas été compliqué pour la succube de le charmer. Il a été retrouvé vidé de son sang en plein milieu d'une chambre d'hôtel.

- Je suis désolée, tu n'as pas eu la vie facile. 

- Oui mais c'est du passé, me sourit-il. Ils sont tous morts avant leur vingt-cinq ans alors quand j'ai dépassé cet âge, j'ai su que j'étais celui qui allait changer cette " malédiction ".

- C'était certain.

- Bon allez, j'arrête de t'ennuyer avec tout ça et je te laisse dormir. Ne penses pas trop à Will, d'accord ?

- Je vais essayer. Bonne nuit.

- Dors bien.

Je laisse le mentor d'Ana retourner dans sa chambre, puis je me calfeutre dans ce lit doux qui renferme encore l'odeur de mon mentor. Enfin... Certainement que je l'imagine, cette odeur... 

Je n'en parle pas, j'essaye de ne pas le montrer, mais le fait qu'il ne soit pas auprès de moi me brise le cœur petit à petit. Je sais que je dois rester forte pour les filles, pour lui, mais aussi pour Azy qui me regarde de là haut, seulement il y a des moments où c'est très dur comme maintenant. C'est pourquoi je n'arrive plus à retenir les larmes qui coulent sur mon visage pâlit par la tristesse. Je pleure encore et encore jusqu'à ce que la fatigue l'emporte face à ma mélancolie.



Le Sang d'une Créature (T2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant