Le Sang d'une Créature (T2)

♾ CHAPITRE 8 ♾

La fameuse poussière d'un violet vibrant que j'ai déjà vu auparavant, se dépose sur nos trois corps camouflés par les gros vêtements chauds. Elle enveloppe aussi le cierge que l'on vient de déposer.

- Merci Haizea, lancé-je à sa sphère avec quelques larmes sur mes joues. Est-ce que cela vous dérange si on en met un pour William aussi ?

- Pas du tout au contraire, c'est une très bonne idée, annonce Ana.

J'empoigne une autre longue bougie, puis j'essaye de l'allumer à l'aide de mes pouvoirs. Seulement il n'y a rien à faire, ça ne veut pas. Ivria vient à ma rescousse et elle chope le cierge d'Haizea pour enflammer la mèche de celui pour mon mentor. Je le pose juste à côté de la bougie, devenue violette brillante.

- Je n'arrive même pas à allumer un simple bougie, je suis trop nulle.

- Mais non arrête ! Tu as vécu beaucoup de traumatismes, il faut juste que tu retrouves ton esprit, me console la princesse de la Terre. Il va te falloir du temps.

- Vous devez avoir raison...

Les filles me prennent tendrement dans leur bras, quand nous sommes dérangées par l'apparition d'un frère angelus juste derrière nous.

- Votre lien est la plus grande puissance de notre monde magique, descendantes.

- Bonjour frère Axel, salué-je le monsieur, vêtu d'une longue robe blanche à capuchon dans un style assez médiéval.

- Je suis heureux de vous voir soldat du Feu, mais vous aussi, soldat de la Terre et soldat de l'Eau.

- Bonjour, envoient mes amies intimidées.

- Nous sommes venues allumer des cierges, j'espère qu'on avait le droit ? Demandé-je gênée.

- Évidemment, commence-t-il en levant sa tête vers le plafond de cette magnifique chapelle corse. Je suis ravi de sentir votre présence, soldat de l'Air, dit-il d'un trait.

On se regarde intensément toutes les trois à l'annonce que vient de faire le frère angelus. Il faut croire que la puissance de notre petit ange perdu atteint tout le monde.

- Elle sera à jamais au centre de votre lien, reprend-il. J'ai un message pour vous de notre saint patron Uriel, soldat du Feu. Ne perdez jamais espoir et battez-vous jusqu'au bout, me sourit-il. Regardez derrière vous.

On obéit au messager divin, quand on observe au font de ce lieu, une lumière blanche hyper éclatante qui s'abat sur la statut en marbre d'Uriel. Cela veut sûrement dire qu'il est de notre côté et qu'il nous soutient dans nos démarches pour sauver William, c'est juste incroyable. Je pivote de nouveau en direction de frère Axel pour le remercier, mais il n'est plus là. Il a disparu aussi vite qu'il n'est apparût.

- Oh bah... Il n'est plus là, annoncé-je à mes amies alors qu'elles se retournent.

- Wouah, moi aussi j'aimerai disparaître aussi vite, se réjouit la déesse de l'eau. Ça doit être géant !

On rigole à l'annonce de notre amie, puis on décide de repartir à l'appartement car on commence vraiment à mourir de froid dans ce bâtiment qui n'est pas chauffé. Une fois dans le parc de la résidence, on s'avance tout en papotant, quand sans que je ne comprenne quoi que ce soit, je reçois une boule de neige en plein dans la figure. Les filles explosent de rire à la vue de cette scène, alors que mon père sort de sa cachette autant enjoué, que mes amies. Un véritable enfant. C'est alors qu'une bataille de boule neige infernale commence dans le grand espace vert enfin devenu blanc, de notre habitation. Une pluie fine tombe du ciel très chargé de l'île française, puis sans que je ne m'y attende, Ivria intensifie la fraîcheur de cette eau qui se transforme en une tombée de flocons de neige fermes et brillants.

- T'es épatante, dis-je à ma meilleure amie.

- Ce n'est pas grand chose, mais c'est quand même mieux que de la pluie.

Avec cette démonstration très féérique de la part de la déesse de l'eau, j'ai la sensation d'avoir rater beaucoup de choses en à peine quatre mois de temps. Cela me fait un pincement au cœur de savoir qu'elles vivent des choses sans moi. Cependant, je dois me soigner et reprendre confiance en ma personne, avant de retourner au Sanctuaire pour, je l'espère, finir ma dernière année et être enfin diplômée. On laisse papa retourner préparer la petite fête de ce soir, puis nous nous amusons comme des enfants de cinq ans en faisant un bonhomme de neige, mais aussi des anges, allongées sur le tapis blanc très froid. En me relevant, je suis terrorisée par l'apparition d'une personne à la tête baissée, vêtue d'une grande robe noire à capuche qui me fait complètement flipper.

- REGARDEZ, crié-je à mes amis.

- C'est qui ? Répond Ana apeurée.

- Qu'est-ce que vous voulez ? Lance Iv qui est la plus courageuse de nous trois.

Pour être totalement honnête, on ne sait même pas si c'est un homme ou une femme. La peur prend une place immense entre nous trois, quand l'individu se met enfin à parler...