Le Sang d'une Créature (T2)

♾ CHAPITRE 70 ♾

Pour être honnête, j'ai toujours pensé que pour aller au Paysange, il fallait passer par plusieurs étapes ultra compliquées et qui mettraient du temps. Pourtant, c'est avec un fond de déception que frère Marius nous annonce que nous avons simplement qu'à boire le contenu de la fiole en verre qu'il nous donne, pour nous transporter vers le royaume d'Eden.

- C'est tout ? Dis-je tristement. On ingurgite ce liquide et hop, on y est ?

- Et oui, c'est aussi simple que ça, nous m'explique-t-il. Par contre, nous ne sommes pas responsables du lieu exact de votre atterrissage, nous n'avons pas le contrôle là-dessus. Vous semblez déçue ?

- Un peu, avoué-je en grimaçant, ce qui fait rire mon mentor et toute la bande. Je m'imaginais des feux d'artifices, des anges qui volerez autour de nous euh, une musique mélodieuse, un truc comme ça quoi, m'émerveillé-je toute seule. C'est nul.

- Allez, ne tardez pas trop, sourit-il.

- Qu'est-ce que c'est ? Se demande l'eurasien.

- L'eau du ruisseau éternel, c'est d'ailleurs lui qui est béni pour le Sanctus Aquam !

William et moi nous mettons face à face. Mike lui donne son pique d'ange qu'il a encore du mal à tenir entre ses mains, alors que papa me passe mon arc, ce que l'on ne comprend pas.

- Vous risquez d'en avoir besoin, nous annonce frère Marius alors que l'on a déjà bu les contenus des flacons.

- J'espère qu'ils ne seront pas blessés, lance marraine à Mike. J'ai un peu peur...

- Quoi ? Mais pourquoi on risque de se blesser ? Crié-je.

Cependant, c'est trop tard pour avoir une réponse. Mon enveloppe charnelle disparaît dans une lumière angélique et éblouissante. C'est hyper étrange ce qui est en train de se passer, je me vois nettement et complètement stoïque, tandis que le paysage qui m'entoure bouge à une vitesse indescriptible.

Je suis toute seule et je commence à m'inquiéter ne pas voir mon mentor. Tout s'accélère, quand je me retrouve projeter en plein milieu d'un jardin, dont la verdure est impeccable. Je me relève fermement pour contempler le magnifique paysage qui se déroule sous mes yeux d'enfant. Tout est taillé à la perfection, les pommiers donnent des pommes qui n'ont pas un seul défaut, les oiseaux chantent à tue tête, les fleurs ont des couleurs pastels à tomber par terre, alors que le ciel qui est d'un bleu turquoise incroyable, est sublimé par la brillance du soleil qui a une température parfaite. En réalité, tout est parfait ici, même les personnes qui se trouvent dans le jardin à se balader. D'ailleurs, sont-ils réels ? Ou est-ce une hallucination ? Je m'avance dans ce lieu magique et paradisiaque, quand je suis enfin rejointe par mon mentor.

- Ah enfin t'es là, je m'inquiétais.

- J'ai atterri de l'autre côté, me dit-il. C'est incroyable ici !

- Je ne te le fais pas dire, inspiré-je l'air qui a un goût sucré. Qui sont ces personnes ?

- Les âmes des défunts magiques, comme des nymphes ou des alphas.

- Tu crois qu'il y a Azy quelque part ?

- Je n'en sais rien, m'avoue-t-il.

On continue de s'avancer ensemble, quand je décide de pousser une énorme descente de lierre qui cachait un château blanc d'une hauteur vertigineuse. Je fixe William, comme si je me trouvais dans un conte de fée, puis je l'attrape par le bras pour que l'on s'enfonce dans ce décor féérique. C'est alors que nous arrivons sur un pont en pierres roses et blanches, qui nous permet de passer au dessus d'un cours d'eau.