Revelation (2)

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Lorsque j'émerge doucement de mon sommeil, je suis accueillis par une douce lumière qui se propage agréablement sur mon visage, un faible sourire se dessine aussitôt sur mes lèvres. Peut-être qu'au final tout ceci n'était qu'un très mauvais cauchemar, et que j'allais me réveiller dans les bras de Kaï. J'essaye de me retourner sur le lit assez confortable quoique petit, mais j'ai la désagréable impression de sentir quelque chose me retenir le poignet gauche empêchant tout le bras de bouger n'importe comment.

Je papillonne plusieurs fois des yeux, avant de finalement les ouvrir complètement, tombant sur une chambre entièrement vide a l'exception du lit sur lequel je suis allongée en ce moment. L'immense fenêtre non loin du lit, ouvrait sur un terrain vide habillé de quelques arbustes qui donnait plus loin sur une forêt, et qui permettait à la chaleur agréable du soleil de se propager dans la pièce et de la réchauffer.

Très vite la réalité me rattrape lorsque je remarque, que mon poignet droit est attaché à la tête du lit avec une menotte. Je force, tire, secoue, en espérant bêtement me libérer le poignet mais sans succès, le résultat que j'obtiens n'est rien d'autre qu'une marque rougeâtre sur le poignet et une douleur supportable.

Je soupire et me concentre plus sur ce qui m'entoure. Je me rends alors compte que mes vêtements tachés de sang ont été remplacé, vu que je me retrouve actuellement habiller d'un hyper grand hoodie gris avec un short de cycliste en bas. Je réalise également que j'ai des pansements au visage, un bandage au cou et sur tout l'avant-bras droit, mais aussi aux chevilles vu que mon agresseur s'était amusé à me taillader les veines des pieds, cela expliquerait pourquoi je n'avais les menottes que sur un seul poignet. Mais plus important que se passait t'il ici?

Les flashbacks de la dernière fois me revinrent en tête brutalement, les visages commencèrent à se dessiner: Rudy, Marvins, Amanda, Millie et Grâce, je n'avais pas rêver ils étaient tous là, sans oublier le cadavre de mon agresseur que j'avais eu dans les bras. De grosses larmes commencèrent à baigner mon visage, je ne comprenais plus rien, qu'est ce que je faisais ici? Comment Rudy avait t'il pu tuer cet homme avec autant de sang froid? Pourquoi était il là en si bon été?

Il était censé être prisonnier de cet homme tout comme moi d'après les photos, qu'est ce que tout ce monde faisait ici? Étais je la victime d'une caméra cachée? Je voulais juste rentrer chez moi, prendre mes proches dans mes bras, je n'ai jamais demander tout ceci, je ne suis qu'une femme lambda comme il y'en a beaucoup dans ce pays, pourquoi je me retrouvais mêler à toute cette histoire? Qu'avais je fais de si mal qui méritais que je me retrouve dans cette situation?

Au fur et à mesure que les questions se bousculaient dans ma tête, la peur, la panique et le désarroi me gagnaient en mon fort intérieur, et mes larmes et sanglots étaient l'expression même de tous ses sentiments. J'étais confuse, la crise de panique ne tarda pas à me gagner, tout mon corps se raidit aussitôt, mes yeux me purent point se fermer, et des grosses sueurs froids se répandaient sur mon corps, c'était comme lors des terreurs nocturnes, j'étais paralysée, spectatrice de tout ce qu'il se passait. Je finis par perdre connaissance, avec l'angoisse et la peur qui me tenaillaient l'estomac, et la boule dans ma gorge qui rendait ma respiration sifflante et difficile.

Je repris conscience quelques temps plus tard, sous les douces caresses d'une main experte. L'espace d'un instant j'ai cru que c'était Kaï, mon cerveau s'amusait à me déconnecter de la réalité, sans doute pour me préserver, ou pour juste m'aider à me réfugier dans mes souvenirs lorsque la réalité était si atroce que je n'arrivais plus à la supporter. Mais bien vite l'enchantement se rompit, et je fus a nouveau brutalement confronter à la réalité lorsque le visage en face de moi se dessina plus clairement.

Je vis Rudy qui allongé en face de moi sur le lit, me regardait tendrement et sa main qui me caressait le visage me provoquèrent des frissonnements de bien-être. Là à côté de moi, il avait l'air tellement inoffensif, c'était là le Rudy que j'avais connus il y'a cinq ans, très loin de l'image du gars qui avait fracassé sans sourciller la tête d'un homme avec un énorme marteau. L'horreur de la scène me revint en tête, et aussitôt je me relevais en position assise non sans me tordre le poignet brutalement. Il se releva également avec une mine inquiète sur le visage.

Trouple Et PlusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant