Chapitre 32

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Il fallut dix jours supplémentaires à Lucius pour parvenir à gagner le Ministère et remplir les documents qui allaient autoriser Drago à prendre le nom de famille de sa mère. Il eut également à remplir un papier où il s'engageait à lui verser entièrement son héritage le jour de ses dix-sept ans.

— Ce n'était pas prévu...

— Je sais, mais Monsieur Spinach me l'a conseillé, et mon avocat aussi.

Hermione hocha la tête. Narcissa et elle se trouvaient au fond du bureau, vers la fenêtre, et la Gryffondor avait été invitée en tant que témoin. Au bureau de Julius Spinach, propre sur lui, rasé de près et avec son air hautain habituel, quoiqu'un peu moins hautain qu'avant, Lucius était assis près de son fils, probablement l'une des dernières fois où ils se retrouvaient aussi proches tous les deux.

— Tout est en ordre, Monsieur Malefoy ! dit soudain Spinach en récupérant les feuillets qu'il tapa sur le bureau devant lui. Dès qu'ils auront été visés par mon administration, d'ici trois ou quatre jours, vous pourrez officiellement faire une demande de nouveaux papiers d'identité, Drago. Ou devrais-je dire, Monsieur Black.

Lucius eut un hoquet et quitta sa chaise. Comme il allait transplaner, Narcissa se jeta sur lui et lui agrippa le bras. Il se figea et l'observa une longue seconde avant de relever les yeux et de croiser le regard d'Hermione.

— Je suis désolée... dit-elle simplement en articulant, avant de baisser le nez. J'aurais aimé que les choses se passent autrement. Vraiment.

— Je vous crois et je ne vous en veux pas, répondit la brunette.

Lucius ferma les yeux, détourna la tête puis le couple transplana et un silence pesant s'écrasa sur le bureau.

— Miss Granger... Tout ira bien à présent, assura Spinach en quittant son bureau.

— Je l'espère vraiment. C'est un sentiment tellement atroce que de devoir renoncer à son unique enfant, car c'est le seul moyen pour qu'il soit heureux...

— S'il n'avait pas été aussi buté, les choses auraient pu être autres, Hermione, répondit Drago en se levant.

— Je suis d'accord, répondit Spinach. Même si je n'ai pas le droit de donner mon avis, en temps normal.

Hermione esquissa un sourire. Le jeune couple remercia ensuite l'agent du ministère puis ils quittèrent le bâtiment par la rue et décidèrent de se promener un moment dans Londres pour se changer les idées.

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Excepté Lucius, tout le monde était soulagé que cette triste histoire de combat entre un père et son fils se termine enfin. Narcissa, elle, était mitigée, elle était à la fois heureuse pour son fils, mais aussi extrêmement triste pour son époux, car même si elle ne l'aimait plus comme au premier jour, ils avaient perdu leur fils, il ne porterait plus jamais le nom de famille des Malefoy et la lignée allait s'arrêter avec eux. Sauf si Narcissa acceptait, à plus de quarante ans, d'avoir un second enfant qui sera, lui, élevé sans les erreurs qu'ils avaient commises avec Drago, à savoir être beaucoup trop rigides et l'empêcher de vivre sa vie.

Fin août s'annonçait et dans moins d'une semaine, les jeunes sorciers allaient reprendre le chemin pour Poudlard afin d'y effectuer, pour Ron, Harry, Hermione et Malefoy, leur sixième année. Drago avait préféré rester chez les Weasley durant la seconde semaine d'août, avant de retourner chez les Granger pour les deux dernières semaines, au grand dam des parents Granger qui auraient préféré qu'ils restent avec les sorciers...

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Ce matin-là, alors que la rentrée approchait de plus en plus, Madame Granger s'était levée de très bonne heure mais avait trouvé sa fille et son petit-ami déjà levés, installés sur le patio, en train de lire tranquillement. D'autres enfants se seraient vautrés devant la télévision, mais Hermione avait passé tellement de mois sans la regarder qu'elle n'en avait même plus envie.

⏳ Mon Meilleur Ennemi !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant