Chapitre 23

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La nuit était déjà noire au dehors, mais dans le petit salon douillet du manoir Malefoy, l'ambiance était agréable. Hermione écoutait religieusement l'histoire de la vie de Narcissa avec Lucius, comment elle avait été choisie parmi ses sœurs pour l'épouser, le fait qu'elle n'ait jamais réussi à tomber amoureuse de lui quand bien même elle l'aimait quand même.

— Vous avez essayé d'avoir d'autres enfants après Drago ? demanda la Gryffondor

— Oui, plusieurs fois, mais cela n'a jamais pris. J'ai fait une fausse-couche quand Drago avait deux ans, nous avons ressayé six mois plus tard, mais c'était fini. Lucius a proposé que nous adoptions, après tout, nous avions déjà un enfant naturel, un fils qui plus est, mais j'ai renoncé ; je n'aurais pas eu la foi de m'occuper d'un bébé que je n'aurais pas porté.

Hermione opina.

— Avec-vous des frères et sœurs, miss Granger ?

— Malheureusement non. Elle m'a eue très tôt, elle avait seulement dix-sept ans et était encore à la faculté de médecine... Elle a rencontré mon père, ils sont tombés amoureux, je suis un accident, mais ils m'aiment énormément quand même. C'est juste que je n'étais pas prévue à ce moment-là et cela les as un peu refroidis pour me donner un frère ou une sœur.

— Quel dommage... Ceci dit, rien n'est encore perdu, si je calcule bien, votre mère est encore suffisamment jeune pour avoir un second enfant.

Hermione pouffa en secouant la tête.

— Oh non ! Elle n'en fera rien, à moins d'un nouvel accident. J'aimerai bien, mais je ne sais pas si je serais capable de m'en occuper, encore moins par les temps qui courent, avec un avenir aussi incertain.

Narcissa hocha la tête.

— Oui, c'est compréhensible... répondit-elle. Si je le pouvais, je reviendrais en arrière, ajouta-t-elle ensuite. Je ferais en sorte de voir le bon chez Lucius dès le début, de l'aimer sincèrement tel qu'il est, avec ses défauts, mais on m'a forcée à l'épouser, je ne voulais pas de lui, je ne voulais pas me marier tout court, j'avais dix-sept ans et la vie devant moi... J'ai tout fait pour ne pas sombrer trop tôt dans la vie de famille et j'ai même utilisé des produits Moldus pour ne pas que cela arrive...

— Mère... souffla Drago.

— Tu es grand, chéri, tu as le droit d'entendre cela.

Hermione posa une main sur son bras.

— J'avais vingt-cinq ans quand je suis tombée enceinte. Lucius était heureux, comme n'importe quel homme qui va devenir père pour la première fois ; d'autant plus qu'il me croyait stérile et qu'il refusait de me répudier comme ses parents le lui conseillaient... Neuf mois et trois semaines plus tard, j'accouchais de ce merveilleux petit garçon et les choses sont alors devenues telles qu'elles le sont encore aujourd'hui, cordiales, froides, parfois affectueuses, mais c'est tout... Nous nous aimons, à notre manière, et cela nous suffit.

Lucius choisit ce moment-là pour revenir et, constatant qu'Hermione était toujours là, il annonça partir quelques heures et ne revenir que lorsque la vermine aura déserté les lieux. Hermione prit l'insulte en plein cœur et serra les dents. Malefoy lui enfonça ses ongles dans la peau du bras pour l'empêcher de répliquer et de jeter de l'huile sur le feu. L'homme blond transplana ensuite et Narcissa inspira profondément.

— Vous devriez rentrer à Poudlard, dit-elle alors en se levant. Il est bientôt l'heure du dîner et...

— Père va-t-il revenir ? demanda Drago.

— Oui, il revient toujours, mais je pense que cette fois-ci, c'était un peu trop pour ses nerfs... Vous lui avez forcé la main, il a été obligé de battre en retraite et je vais mettre quelques jours à le récupérer et lui faire comprendre qu'en rien vous ne vouliez lui faire du mal. Je ne vous en veux pas, mais je vous déconseille de faire parler de vous d'ici à quelques temps. Pour votre sécurité. À tous les deux.

⏳ Mon Meilleur Ennemi !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant