Amour ou compassion ?

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Saïd

Elle me suit sans broncher, je l'entraîne avec moi , je me dirige vers la voiture afin de sortir deux bouteilles d'eau et une tente , puis me dirige dans la direction de mon endroit caché toujours avec elle derrière moi , c'est un grand arbre, c'est le plus grand arbre de toute la forêt je crois, l'extérieur ne donne aucune impression , tu te diras que c'est un arbre comme les autres alors que c'est loin de là, je rentre à l'intérieur , je n'arrive pas à m'habituer à la beauté de cet arbre, j'installe la tente , je me retourne pour voir ce qu'elle fait, elle le regardait comme moi je
je l'avais regardé pour la première fois sauf que moi je ne souriais pas mais elle, c'est limite si elle n'aurait pas des crampes au niveau des joues tellement elle sourit

Elle : Cet endroit est magnifique , merci de m'avoir fait découvrir cette merveille .

Moi: Pas de quoi .

Elle :  Pourquoi nous sommes là ?

Moi: Viens t'asseoir sur la tente

C'est ce qu'elle fait , maintenant que j'y pense, je ne sais pas par où commencer ni comment m'y prendre .

Moi : Je sais que je ne suis pas la personne idéale pour te poser cette question mais je me le permets quand-même .  Qu'est ce qu'il y a ? Où se trouve  la femme forte et battante qui est prête à tout pour aider les personnes qui en ont besoin

Elle : Peut-être que c'est parce que je ne suis pas aussi forte que je le prétend

Moi: Regarde-moi dans les yeux elle me regarde, tu es forte plus que tu ne le crois ok ? Qu'est ce qui s'est passé pourque tu doutes comme ça de toi

Elle : Je ne veux pas que tu aies pitié de moi

Moi: De toute manière on ne bougera pas d'ici avant que tu me dises ce qui ne va pas .

Elle souffle sûrement pour se détendre  .

Elle : Ma mère veut que je me mari sa voix se casse à la fin de sa phrase , j'ai vingt ans ,pour elle , il est temps pour moi de me marier, l'histoire avec Ilyes ne m'aide pas non plus , il a fait croire à tout le monde que je me suis tapée presque tous jeunes de la cité  .

Elle pleure à chaudes larmes  .

Je prends sa main dans la mienne , je ne sais pas quoi faire pour la calmer, elle pleure vraiment beaucoup,je la tire vers moi pour la prendre dans mes bras, je laisse le temps passer, on dit que pleurer fait du bien , ça permet de lâcher prise , de tout évacuer alors je la laisse , petit à petit, elle se calme , elle enfui son visage dans mon cou , c'est la première fois que je suis si proche d'une femme, je ne bouge pas d'un poil et je manque de m'étouffer à force de garder mon souffle ..

Elle :   Voix cassée caches tes yeux je ne veux pas que tu me vois comme ça

Moi : Pourquoi ?

Elle : Je dois avoir du mascara sur tout le visage stp .

Moi: OK , je les fermes mais je ne te garantis rien .

Je ferme les yeux , elle se détache doucement de moi ...

Zoulaïkha

Dire que lui en parler ne m'a rien fait serai mentir , il m'impressionne de jour en jour , le fait qu'il s'intéresse à moi n'a fait qu'agrandir l'estime que j'ai pour lui ....
La honte ! Je n'aurai jamais cru être si proche de lui , c'est ma première fois d'être aussi proche d'un homme qui n'est pas mon père ni mon frère ou Ilyes , je suis dans ses bras, la tête dans son cou , lui serrant très fort dans mes bras comme si j'avais peur qu'il me laisse , comment pourrais-je maintenant le regarder dans les yeux putain , après la petite discussion qu'on a eu, je me détache doucement de lui , je  dois ressembler à rien, je vérifie que ses yeux sont bien fermer avant de prendre mon sac à main afin de prendre un mouchoir et enlever tout le maquillage, je lui jette un coup d'œil pour voir si ses yeux sont toujours fermés, à ma plus grande surprise , il avait toujours les yeux fermés, j'enlève tout le maquillage , je regrette toute de suite pourquoi je n'ai pas apporté avec moi ma boîte de maquillage, mes cernes  sont tellement grands que je pourrait faire peur aux enfants ,les coups que j'ai reçu de mon frère ne me sont d'aucune utilités  , j'ignore la réaction de Saïd lorsqu'il verra mon visage .

Saïd : T'as fini ?

Moi: Ne te moques pas de moi quand tu verras mon visage

Lui: Je te rappelle que je ne suis plus un gamin .

Saïd

Moi: Je te rappelle que je ne suis plus un gamin

Elle ; ok

J'ouvre alors les yeux, elle avait le visage tourné à droite, elle tourne son visage l'air hésitante mais fini par le retourner complétement , je réalise en fin pourquoi elle ne voulais pas que je vois son visage , elle avait grave des cernes mais ça je m'en doutais déjà vu la quantité de maquillage qu'elle avait ce matin mais je n'aurai jamais imaginé qu'elle se faisait battre , voir une femme qui est maltraitée me rappelle ma mère ,je ne pu m'empêcher de lui demander qui lui a fait ça ,  mes nerfs sont tendus, je me retiens comme je peux ma colère pour ne pas faire une dinguerie !

Moi: calmement qui t'a fait ça !? je ne me répéterai pas

Elle :  effrayée stp calme toi

Je me lève et fais les cents pas, plus j'essaye d'imaginer comment est-ce que c'est arrivé, plus ma colère s'agrandit, comment est-ce que je n'ai pas remarqué qu'elle se faisait battre , je ferai tout pour l'aider quoi que ça me coûte même si cela impliquerait de l'épouser , je me laisse tomber derrière moi, je frotte nerveusement les mains

Elle : Saïd, je suis désolée  de t'avoir mêlé à mes problèmes comme ça.

Moi: Tu n'as pas besoin de t'excuser ce n'est pas de ta faute, viens on rentre, il commence  à se faire tard .

Elle : On peut passer quelque part chercher de quoi manger ? J'ai atrocement faim .

Moi: Tu as d'autres patients pour aujourd'hui ?

Elle : Non , pourquoi ?

Moi: Il n'y a pas pas de nourriture ici , si tu veux on peut aller chez moi, ce n'est pas loin d'ici , c'est à toi de voir.

Elle : À une seule condition

Moi : Je t'écoute

Elle :  elle fait mine de réfléchir je veux bien manger si c'est toi qui prépare mon repas .

Moi : je te préviens c'est dégueulasse

Elle: je veux bien voir ça

Moi: Ok

Zoulaïkha

Lui: ok

J'ai hâte de goûter à sa nourriture , ça semble fou de partir chez un homme que je ne connais pas . Je sais que je m'expose en faisant ça mais il est important voir indispensable de créer un espace de confiance avec les patients . En fin bref...