Chapitre 29

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Rangeant et rerangeant les coussins installés sur le canapé, je passais mes angoisses comme cela, me retenant de faire les cent pas dans toute la maison, me sermonnant mentalement sur le fait que si je faisais ça, j'allais encore souffrir d'avoir trop marché. Grognant, je maltraitais un de ces pauvres coussins, regardant pour au moins la millième fois de la journée mon téléphone pour voir l'heure. Lisanna devait arriver d'une minute à l'autre et tout le stress que j'avais refoulé jusqu'à l'heure d'arrivée prévue grimpait en flèche. J'avais essayé de ne pas penser à notre prochaine rencontre après avoir convenu de notre rendez-vous, mais je n'y arrivais pas. Mon esprit me ramenait toujours à ce moment et j'étais souvent déconnecté, oubliant les gens autour de moi. J'étais tellement anxieux à l'idée d'avoir cette conversation, que j'avais oublié de répondre à mes amis et à Lucy ce matin, incapable de me concentrer plus de deux secondes sur quelque chose.

Quand j'avais réalisé, je m'étais fustigé mentalement. Bordel ! Autant mes potes je m'en fichais un peu, je savais que ce n'était pas très grave et qu'ils comprendraient que je leur laisse un simple vu, mais alors Lucy. Franchement, j'abusais, d'autant plus que je la trouvais distante depuis hier. Je ne savais pas si c'était à cause de mon rendez-vous prévu avec Lisanna ou si c'était autre chose, Lucy ayant bien plus de préoccupation qu'elle ne le laissait paraitre au premier abord. Et quand bien même je tentais de me rassurer, me disant que Lucy m'avait toujours soutenu dans ma décision, m'encourageant à revoir la blanche, et que par conséquent son silence inhabituel devait avoir un rapport avec un soucis personnel, je ne pouvais m'empêcher de psychoter. Et si finalement elle regrettait de m'avoir encouragé à voir la blanche ? Si elle était plus jalouse qu'elle ne le laisse paraitre ? Des dizaines de question du genre tournaient dans ma tête et j'angoissais encore plus. Car s'il y a bien un truc que je ne voulais pas, c'est que Lucy doute de mes sentiments pour elle. Mon inquiétude était tellement grande, que j'avais insisté pour la voir ce soir après la confrontation avec Lisanna, réussissant à la convaincre de venir alors qu'elle pensait rester chez elle aujourd'hui à cause de ma rencontre avec la blanche.

Etrangement, mon père avait eu la même idée que Lucy. Quand il a su que j'avais rendez-vous avec Lisanna pour discuter de tout ce qu'il s'était passé, il avait fui de la maison direct après le repas du midi, emportant Roméo avec lui, décrétant que ça serait mieux si j'étais seul pour ça. Mais je ne voulais pas être seul moi ! Je voulais que quelqu'un vienne m'enlever et annule ce rendez-vous avant que je ne meure d'une crise cardiaque. D'ailleurs, c'était un miracle que je réussisse à tenir le coup et à pas annuler cette maudite rencontre. Quelle idée à la con j'avais eu encore moi.

Retenant un cri de désespoir, luttant contre mes démons intérieurs toujours prêt à ressurgir, je continuais à me battre avec mes coussins quand j'entendis la sonnette d'entrée sonner, me faisant sursauter et manquer un arrêt cardiaque. Tremblant, je me relevais doucement, m'avançant lentement vers la porte d'entrée, essayant de contrôler ma respiration sifflante, me concentrant au maximum sur mes pas. La distance entre le salon et cette porte, ne m'avait jamais paru aussi longue, j'eu l'impression de ne jamais arriver devant et une fois que j'y étais, j'eu l'impression d'y être arrivé beaucoup trop vite. Sérieusement, mon cerveau partait totalement en vrille. Figé devant l'entrée, je prenais une immense inspiration, avant d'ouvrir la porte dans un souffle rapide, mon regard croisant instantanément celui de Lisanna qui semblait aussi à l'aise que moi à l'idée de cette rencontre. Bizarrement, ça me rassurait de voir qu'elle était aussi anxieuse que moi.

- Euh... Salut Lisanna, vas-y rentre... L'invitais-je à rentrer en m'écartant légèrement, avalant difficilement au passage.

- Salut Natsu... Merci... Euh... Je m'installe où ? Demandait Lisanna, ses yeux parcourant ma maison dans tous les sens, comme si elle était à la recherche d'une issue de secours.

Tu m'as redonné espoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant