Chapitre 2

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En plus des hommes à voiture derrière moi me pourchassant, je dois également braver la pluie et le vent.

Ezio est passé à l'action bien plus vite que je ne le pensais.

Les rues se sont vidées à la minute où les gens ont vu les voitures me poursuivre. J'avoue que mon geste était irréfléchi mais il l'a bien cherché ! Frapper les gens sans raison ne fait pas partie des choses que je préfère.

Je passe par la petite ruelle sombre où je me baisse pour cueillir les plus imprudents qui oseront s'aventurer jusqu'ici. Je recharge l'arme que j'ai volé à la patronne puis me positionne correctement.

Pardonnez-moi, Giulia !

La sécurité de l'arme fait des siennes, elle a dû rester dans le tiroir pendant des lustres sans être utilisée. J'essaie tant bien que mal de l'enlever après avoir mit les balles à l'intérieur mais ça semble mission impossible. Un premier tir retentit juste à côté de moi, la balle m'aurait touché si je m'étais décalée d'un mètre. Je me lève discrètement pour me remettre à courir, l'obscurité me donne un gros avantage.

Une vive douleur me saisit à la cheville au moment où je m'accroupis à nouveau.

Merde ! Je me suis blessée avec les éclats de verre.

Et cette fichue sécurité qui refuse de s'enlever.

Un brin d'espoir me saisit quand j'y parviens. Je me positionne derrière la poubelle puis tire à plusieurs reprises sur les hommes s'apprêtant à me retrouver dans la ruelle. Les bruits des coup de feu ayant alerté, je me relève pour me remettre à courir.

Je ne dois pas m'arrêter.

Il faut que je me répète ça, je dois surpasser la douleur si je veux vivre. J'ai mal mais ma survie en dépend. J'aurai tout le temps de me soigner lorsque j'aurais trouvé un abri. Le vent se remet à souffler avec une violence inouïe, c'est vrai qu'une tempête est attendue mais c'est les rafales sont beaucoup trop tôt.

J'arrive à la fin de la ruelle mais je me retrouve immédiatement encerclée.

Putain de merde.

Sans réfléchir, je saute le grillage à ma droite et me remets à courir alors que je les entends sauter à leur tour pour me rattraper. Je pensais qu'ils allaient me cribler de balles sur le champ, j'étais totalement à leur merci.

Ezio a dû leur ordonner de me ramener vivante sans aucune blessure. C'est encore pire, c'est lui-même qui va s'occuper de moi.

-ARRÊTE-TOI !

-JAMAIS !

Je saute un autre grillage et prends une route déserte en évitant de courir à la lumière. Je me tapis dans l'ombre pour éviter de me faire remarquer mais j'aperçois quelque chose au loin. Si au début, ma vision semble flou, celle-ci s'améliore progressivement et je me mets à danser intérieurement de joie.

Une maison ?

Oh putain, je suis sauvée !

Non, je dois me méfier. Et si cette maison est justement un leurre mit en place par Ezio pour m'attirer dans ses filets ? Mais je me dis que vu la situation dans laquelle je suis, je n'ai plus rien à perdre. Autant aller me jeter dans la gueule du loup directement, qu'il me tue et fin de l'histoire.

Voyant les lumières éteintes, je regarde à ma droite où j'aperçois mes poursuivants me chercher partout. Je tire une première puis une deuxième et ensuite une troisième en un rien de temps avant de me remettre à courir. J'ai vidé toutes les balles qu'il restait, si je me fais encercler c'est terminé pour moi.

𝐋𝐄𝐒 𝐇𝐄𝐑𝐑𝐄𝐑𝐀Où les histoires vivent. Découvrez maintenant