Chapitre 1

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J'ai réussi à trouver un coin où dormir et par la même occasion, un emploi. C'est un bar qui dispose de couchettes pour ses employés. Bien évidemment, mon intuition me crie de partir d'ici en courant mais je ne peux pas pour l'instant, ça fait des jours que je dors dans la rue. Dormir étant un grand mot puisque je ne suis pas tranquille.

« Le malheur des uns fait le bonheur des autres », dit-on.

Eh bien c'est vrai. J'ai profité du renvoi d'une fille pour me faire embaucher. Quand elle partait, elle m'a souhaité bonne chance d'une voix terrifiée. J'avoue que sur le coup, ça m'a foutu la chair de poule. Elle avait l'air terrorisé, je me demande ce qui a pu bien se passer pour qu'elle finisse dans un état pareil.

Ça me gêne un peu parce que ce n'est pas vraiment un bar mais ce n'est pas grave. J'ai besoin d'argent et tant que je ne me trémousse pas à moitié nue sur des barres de fer, ça me convient. Moi, je me contente juste d'aller servir les clients.

Des clients qui sont bizarres, c'est le cas de le dire.

Je suis arrêtée derrière le comptoir, en train de regarder tous ces gens boire et fumer tout en matant le cul des filles avec un petit air ennuyé. Je tapote mon index sur la table en bois sans cesser de bâiller. Ce ne sont pas les clients qui manquent au comptoir mais je ne peux pas m'épanouir ici.

Ce n'est pas vraiment mon monde ici.

Ça rappelle de mauvais souvenirs.

-C'est toi, la petite nouvelle ? demande une voix derrière moi.

Je sursaute et me retourne en attachant mes cheveux vers la brune qui me regarde avec un sourire. D'où sort-elle ? J'ai un bon flair pour reconnaître une personne se tenant à quelques mètres de moi et elle, c'est comme si elle était apparue de nul part.

-Ila... Non. Monica, je m'appelle Monica.

-Je te souhaite la bienvenue dans notre bar hors du commun, dit-elle en riant.

Son rire me réchauffe le cœur.

J'avais besoin d'en entendre un.

-Tout le monde est sympa avec toi ? continue-t-elle. Les gens ici sont connus pour ne pas être de très grands bavards.

-Oui, ceux que j'ai rencontré sont assez gentils. Surtout la patronne.

-La patronne ? Ah oui, Giulia ! Ce n'est pas elle la patronne, elle est juste la gérante. Le bar est à un homme et c'est l'un des trois frères Herrera, ce qui le rend encore plus hors du commun vu la merde humaine qui dirige l'endroit.

Mon visage se décompose à la minute où elle prononce sa phrase. Ça, c'était la dernière des choses que je voulais entendre. Ce nom de famille me pourchassera même dans le coin le plus reculé de la terre, j'ai l'impression.

C'est une putain de blague ?

Je viens de me jeter toute seule dans la gueule du loup.

Putain mais ce n'est pas possible ! Pourquoi le sort a décidé de s'acharner sur moi ?

-Lequel ?

Je demande ça alors que je ne les connais même pas.

-Alessandro, le deuxième fils de Salvatore Herrera.

Emmenez-moi une arme que je me tire une balle dans la tête.

Je me suis donnée tout ce mal pour échapper à Ezio mais il a fallu que je vienne travailler pour son frère. Et là, je suis pratiquement condamnée vu qu'il doit avoir sûrement des hommes un peu partout ici et même si j'ai essayé de changer d'apparence, je garde toujours le même visage.

𝐋𝐄𝐒 𝐇𝐄𝐑𝐑𝐄𝐑𝐀Où les histoires vivent. Découvrez maintenant