𝐋𝐄𝐒 𝐇𝐄𝐑𝐑𝐄𝐑𝐀

Chapitre 20

Marguerita

Je patiente longuement devant la porte en me frottant les bras, l'air soucieuse. Je porte mon regard au loin, espérant voir une énorme moto arriver dans un énorme vacarme mais c'est plutôt à une scène de rue que j'assiste. Les minutes défilent et Ezio n'est toujours pas arrivé.

Qu'est-ce qu'il fait !? J'ai besoin de lui !

Finalement, je souris lorsque j'entends le moto d'une Aprilia RS 660 se rapprocher de ma maison. La grosse moto noire freine brutalement juste devant moi mais je fais signe à Ezio de ne pas retirer son casque, je sais qu'il s'en fiche d'être vu mais moi non.

-Qu'est-ce que tu fais ? Pourquoi tu n'es pas prête ?

-Suis moi ici !

Je jette un regard autour de moi pour vérifier qu'il n'y a personne et je tends les mains pour lui enlever son casque. Je pousse sa moto rapidement pour qu'il me suive dans le garage que je ferme aussitôt. Me retrouver seule dans un endroit avec un Ezio est la dernière chose que je veux mais je n'ai pas le choix.

-Herrera, je suis dans la merde.

-Ah ! Tu as appris que tu es atteinte d'une grave maladie et que tu mourras dans les jours qui suivent ? J'espère que c'est ça.

-C'est pire que la mort !

-Qu'est-ce qu'il y a ?

-Ma famille a débarqué à l'improviste chez moi !

-Ok, je me casse.

J'attrape son poignet pour qu'il m'écoute. Sentir sa chaleur sous ma main froide me provoque une sensation que j'ignore car ce n'est pas le moment de fantasmer sur un criminel.

-Non, écoute-moi ! Je leur avait dis que j'allais leur présenter mon petit ami le jour que je les reverrai et problème : le mec qui devait me servir de "copain" a été menacé par je ne sais qui et donc, il a refusé de venir.

-Il est où mon problème dans tout ça ?

-J'ai besoin que tu te fasses passer pour mon mec. Herrera, je t'en supplie.

-C'est hors de question.

-Tesoro, cosa fai? Ti aspettiamo! crie ma mère depuis le salon. (Chérie, tu fais quoi ? On t’attend !)

-Sì, sto venendo qui! (Oui, je viens !). Herrera...

-Tesoro, répète-t-il avec une voix amusée.

Je souffle.

-Au pire, tu dis qu'il est malade.

-Je leur ai déjà dit qu'il est en route !

-Il a eu un accident et il est mort.

-C'est juste pour cette soirée ! Ma sœur raconte à toute la famille que je suis lesbienne.

-Ça te dérange ? Je ne savais pas que tu étais homophobe, Marguerita.

Mais qu'est-ce qu'il raconte ?